Le Carnaval de Rome était, au XVIIIème siècle, une fête extraordinaire. Pendant 8 jours, la Via Del Corso devenait le théâtre d’évènements fabuleux: défilés de masques, batailles de confetti, batailles de bougies et courses de chevaux… A plusieurs reprises, les pensionnaires de l’Académie de France à Rome participèrent aux festivités en organisant des mascarades. La mascarade de 1735 et surtout celle de 1748 ont marqué les esprits.

En 1735, les pensionnaires choisissent pour leur char un thème alors en vogue, la chinoiserie. Chaque pensionnaire est costumé: longues moustaches, chapeaux coniques de pailles et magots, rien ne manque à l’évocation de cette Chine pittoresque et de pacotille! Le souvenir de ce cortège est gravé quelques mois plus tard par Jean Baptiste Marie Pierre, bien qu’il n’ait pas lui-même assisté aux festivités.
Plus extraordinaire encore fut la mascarade de 1748, dont le souvenir perdure aujourd’hui à travers un fabuleux recueils d’estampes coloriées. Le thème choisi traduit également du goût exotique propre au XVIIIème siècle: une « mascarade turque », la « caravane du Sultan à la Mecque ». Le cortège rencontre un si grand succès que le peintre Joseph-Marie Vien décide d’en garder le souvenir à travers un petit volume d’estampes, publié l’année même à Paris, chez Basan et Poignant, marchands d’estampes. Une trentaine d’eaux-fortes, réalisées d’après des dessins aujourd’hui conservés au Petit Palais (Paris, collection Dutuit), évoquent les costumes des différents pensionnaires. Un des exemplaires de ce recueil, richement réhaussé à l’aquarelle, a très récemment été numérisé par Gallica. Le diaporama ci-dessous ne présente que quelques-unes des estampes de ce volume, je vous invite à voir le reste directement sur Gallica.
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