Prenant acte de l’enthousiasme suscité par la chronique hebdomadaire #1, je réitère l’exercice ce lundi. Je commence à me dire que ce pot-pourri de liens, photos et impressions est une bonne chose : quel plaisir de pouvoir évoquer un petit rien du quotidien sans non plus lui consacrer un article complet. Et puis, le format est propice aux digressions et aux hors-sujet. Ma nature bavarde va reprendre le dessus !

Cette semaine est passée très vite : j’ai été un peu débordée par diverses choses à préparer. La rentrée universitaire est désormais bien entamée : réunions pédagogiques, dossiers administratifs, résultats de rattrapage pour les élèves que je suis, premiers cours à dispenser. Cela fait beaucoup de travail sur la planche, d’autant que je dois boucler d’urgence quelques dossiers qui traînent depuis l’été (j’y reviendrai en temps voulu – c’est-à-dire dans pas longtemps).
Une semaine hautement patrimoniale
Bien occupée, je n’ai pas eu le temps de voir une seule exposition (pas même Vigée Le Brun : je reporte encore de quelques jours). Ma semaine n’en a pas moins été très culturelle. Mercredi, j’étais aux ateliers d’art de la RMN, en prévision d’un prochain billet sur les moulages. La RMN conserve des milliers de moules qui permettent de reproduire et de commercialiser des copies de sculptures et objets conservés par les musées. Les réserves sont très impressionnantes et le savoir-faire des artisans extraordinaire.
J’en ai profité pour faire un bonjour aux imprimeurs de la Chalcographie, dont je vous avais déjà parlé dans un précédent article. En décembre dernier, j’avais filmé Lucile au travail, alors qu’elle imprimait une vue de Paris. Je viens juste de finir le montage et de mettre en ligne la vidéo sur YouTube. Le résultat n’est pas tout à fait satisfaisant : la bande-son était inexploitable et la prise de vue un peu monotone. Ce sont des erreurs de débutant, j’espère avoir l’occasion de refaire une vidéo de meilleure qualité dans les mois qui viennent.
Jeudi, c’est à l’autre bout de l’Île-de-France que j’avais rendez-vous, pour découvrir le département de la photographie de la Médiathèque de l’architecture et du Patrimoine. Cette institution a la charge de gérer les archives et la documentation des Monuments historiques ainsi que les fonds photographiques du Ministère de la Culture et de la Communication. Un fonds photographique de première importance, puisqu’on ne recense pas moins de quatre millions de tirages et quinze millions de négatifs dans cette collection. Ces négatifs, fragiles et volumineux, sont conservés dans un ancien fort militaire de la fin du XIXe siècle, celui-là même que j’ai visité. Un cadre surprenant pour un fonds fascinant : mais je ne vous en dis pas plus, je suis déjà en train de rédiger un billet !
Samedi, en revenant de la médiathèque Marguerite Duras, où j’ai donné une conférence sur le domaine public, j’ai été perdre mes pas dans le cimetière du Père-Lachaise. Je venais justement de finir la lecture du Gallimard Découvertes consacré à ce lieu… La lumière était superbe et je voulais juste profiter du soleil dans les feuilles jaunies. J’ai finalement croisé beaucoup de connaissances au hasard de mes pas : Carriès, Falguière, Géricault, Balzac et même Caillebotte ! J’ai beau ne pas être une adepte du tourisme mémoriel, j’ai quand même pris le temps de les saluer.
J’ai toujours eu l’image de l’admirateur qui tourne son plan dans tous les sens pour enfin trouver la quatrième allée de la deuxième division et la tombe tant espérée. J’étais finalement surprise de découvrir qu’il n’est pas toujours nécessaire de chercher : à chaque pas, c’est le Tout-Paris d’hier qui se dévoile au promeneur attentif.
Dimanche, la lumière était toujours aussi belle, et j’avais envie de voir les rayons dorés transpercer les vitraux de la Sainte-Chapelle, ce reliquaire géant en plein cœur de Paris. Malgré la foule des week-ends, c’était un bon moment. J’ai retrouvé cette étrange sensation de vertige qui m’empoigne sous ces grandes verrières colorées. Le cou tordu, la lumière irradiante, et voilà que tout tangue autour de moi : une certaine expérience du sublime.

La Sainte-Chapelle vient de sortir de plusieurs années de restauration, qui ont notamment permis de redonner aux verrières tout leur lustre d’antan : un diaporama très intéressant retrace les étapes de ce chantier, pensez à le regarder si vous passez par là.
Dans la chapelle basse, il faut le signaler, il y a un excellent dispositif numérique qui permet de replacer la Sainte-Chapelle dans le Paris du Moyen Âge. La restitution 3D est très bien faite, mais les contenus si denses que j’aimerais retrouver l’application en ligne pour pleinement en profiter.
Des liens web
Comme à mon habitude, j’ai beaucoup (trop ?) traîné sur internet. J’aimerai vous délivrer mes meilleurs liens de la semaine, mais je n’ai pas encore pris le réflexe de les mettre systématiquement de côté en prévision de cette chronique. Néanmoins, je peux en citer quelques uns :
- Après nous avoir enthousiasmés avec la transcription de sa conférence sur le « design de soi », Marie Guillaumet nous raconte les coulisses de sa performance : comment elle a préparé l’événement, construit son propos. Passionnant, impressionnant. J’y trouve beaucoup d’enseignement pour mes propres pratiques.
- Le hasard du web fait bien les choses : après m’être promenée au Père-Lachaise, je suis tombée sur ce timelapse superbe qui offre un regard original sur le cimetière. Un bel exercice de style dont je ne manquerai pas de m’inspirer dans mon apprentissage de la vidéo.
- L’ami Gallicanaute Jérôme Nodenot a signé dans Rue89 un très bel article sur sa pratique de Gallica et sur les pépites qu’il y déniche. Peut-être cela va-t-il vous donner des idées ? Au passage, ne manquez pas le livre qu’il publie en format e-book : à déguster gratuitement !
- Pour préparer ma conférence sur le domaine public, j’ai relu deux blogs passionnants, que je vous encourage à suivre : celui de mes amis du collectif Romaine Lubrique, avec qui nous avions organisé en janvier dernier le premier festival du domaine public et celui de Lionel Maurel, qui apporte un éclairage juridique et militant sur la question.

La semaine prochaine…
… je dois redoubler d’efficacité. Dernière semaine de mes « vacances prolongées », j’ai de nombreux projets à boucler et l’envie terrible de profiter de mon récent retour au statut de « détentrice d’un pass navigo », désormais dézoné, ce qui offre l’occasion fabuleuse de visiter tous les trésors de l’île de France !
La photo de la Seine est très belle : je m’en fais un fond d’écran.
j;ai vu l’expo Vigée Lebrun enfin aperçu, j’avais la garde de mon petit fils de 11 mois qui était en poussette. j’avais choisi le créneau horaire de la sieste pour qu’il soit sage; Stupeur interdiction des poussettes alors que les fauteuils roulants ok..comment voulez vous qu’on éduque nos enfants…donc le rez de chaussée était intéressant et le premier étage est devenu franchement pénible avec un enfant dans les bras pourtant il faisait tomber la moyenne d’âge!!!!! à noter, l’extrême gentillesse du personnel