Tenir un blog (2) : écrire au quotidien

Ça va bientôt faire 4 ans que je tiens ce blog. 4 ans et près de 225 billets publiés. 4 ans et tant de progrès et d’avancées : sur le plan technique, professionnel, humain, relationnel : je peine à mesurer tout ce que ce carnet virtuel m’a apporté. Tout le temps qu’il m’a pris aussi. Chaque billet représente à lui seul une vingtaine d’heures de travail, de la documentation à la mise en ligne : rédaction, relecture, réécriture, illustration, veille sur les réseaux sociaux.

Les carnets dans lesquels naissent les billets d'Orion en aéroplane...
Les carnets dans lesquels naissent les billets d’Orion en aéroplane…

Pour ce second volet de ma série « retour / compléments de la table ronde sur le blogging culturel», j’avais  envie de parler un peu des coulisses du blog, de la manière dont je le construis. Vous parler aussi de mes doutes, des envies que j’ai quant à ses développements…

Rappel : si vous l’avez raté, le premier billet de la série consacré au blogging se trouve ici : « Bloguer, quelle légitimité ? »

Écrire un billet : de l’idée au texte

Comment j’écris un billet ? C’est bien simple. Ça commence par une idée. L’idée, ce n’est pas un problème : j’en ai mille par jour. En me promenant, en voyant une oeuvre, en lisant un livre, en écoutant une émission… Mais trop d’idées tuent l’idée. J’en ai des carnets entiers, qui s’entassent dans un coin. Quand une idée revient souvent ou bien quand elle me plait beaucoup, j’ébauche un pitch (un court résumé de l’angle que je veux adopter). Je commence alors à me documenter. Soit je connais le sujet et je rassemble les connaissances que j’ai en mémoire, puis je consulte ma documentation (ma bibliothèque, mes cours, mes signets internet). Soit je ne connais rien au sujet et après avoir défriché grâce à internet, je vais à la bibliothèque.

Je commence donc par rassembler des notes, qui structureront un billet. Avant je faisais tout ça sur papier, du coup j’en ai des cartons entiers. Parce que mon véritable problème, c’est que je suis incapable de finir un truc que j’ai commencé et il y a des billets qui attendent depuis des mois voire des années d’être finis. Aujourd’hui, j’essaie de réduire cette masse de paperasse en prenant tout en notes sur l’ordinateur, grâce à un outil qui s’appelle Evernote. Il s’agit d’un logiciel propriétaire, mais gratuit, qui permet d’accumuler des notes, photographies, liens, de les trier et de les classer dans des carnets. Grâce à la synchronisation, je peux retrouver mes textes en cours partout : sur mon ordinateur, sur ma tablette, sur mon téléphone portable…  C’est vraiment très pratique.

Capture d'écran d'Evernote : pas de spolier, il s'agit uniquement de billets déjà publiés :)
Capture d’écran d’Evernote : pas de spolier, il s’agit uniquement de billets déjà publiés 🙂

Quand j’ai assez de documentation sur un sujet ou que je suis inspirée, commence l’écriture. Soit j’ai tout en tête et je rédige immédiatement à la main, soit je dois imprimer mes fiches de notes. Suivant la difficulté du sujet, j’écris d’une traite ou j’élabore scrupuleusement un plan, à la manière d’une dissertation. Cela dit, ces derniers temps je le fais moins; je ne sais pas si c’est le niveau de mes billets qui baisse ou si c’est le métier qui rentre. Il faut dire qu’actuellement, le moment où j’écris le plus intensément, c’est dans le métro : deux heures de transport par jour, j’ai le temps d’en gratter, des pages !

Une fois le premier jet posé sur le papier, je saisis mon texte sur Evernote. Là, le billet reste sur la table de travail un certain temps : je réécris, je complète, je corrige. Souvent j’imprime une version d’état du texte : relire sur du papier m’aide à corriger les formules, à enrichir mon propos. J’aime bien mettre des notes dans les marges.

Ce passage constant du papier à l’écran peut paraître irrationnel et chronophage : il l’est assurément. Malgré tout, je n’arrive pas à me passer de ce va-et-vient, car je réfléchis et j’écris différemment sur une feuille de papier et un ordinateur.
Une fois le texte achevé, je le corrige à l’aide d’un outil très précieux, Antidote. Bien plus puissant que les correcteurs d’orthographe classiques, il me signale non seulement les fautes d’orthographe, mais aussi de grammaire, les coquilles typographiques, les incohérences de niveaux de langage… Qu’il ne se contente pas de me souligner en rouge, mais qu’il m’explique ! Il m’aide à débusquer les phrases trop longues, me suggère des synonymes pour atténuer les répétitions… Malgré la puissance de l’outil, il reste toujours des fautes, qui sont patiemment débusquées par Jean-Michel Girardot, le relecteur régulier de ce blog. Pour cette étape, nous utilisons Google drive, car la fonction d’annotation et de suivi des modifications est vraiment pratique. Outre la relecture de Jean-Michel, il m’arrive de demander leur avis à différents amis, notamment quand je doute de l’intérêt ou de la légitimité d’un article.

Les dernières corrections faites, il ne reste plus qu’à intégrer l’article dans WordPress. « Plus qu’à »  : c’est un euphémisme. Ça me prend un temps fou ! Mise en forme du texte, ajout des images, des liens… Le plus pénible, ce sont les images. Soit il s’agit de photos que j’ai prises et il faut les retoucher, les compresser, correctement les nommer, correctement les décrire ; il m’arrive que des amis m’aident dans la retouche d’image (fut un temps Philippe-Alexandre, aujourd’hui la boîte verte, que je remercie tous les deux), soit il s’agit d’images issues de Gallica ou d’autres dépôts de données numériques et là c’est un long travail de sélection, récupération des métadonnées, d’écriture des légendes… Pour un article abondamment illustré, il faut parfois compter plusieurs heures !

Finir d'illustrer un billet : le cri de la Victoire !
Finir d’illustrer un billet : le cri de la Victoire !

De mon carnet à votre ordinateur : sera-t-il lu ?

Quand un billet est prêt, soit je le publie immédiatement soit je le garde pour plus tard (j’aime bien avoir sous le coude quelques petites choses pour les moments de creux). À la seconde où je clique sur « publier », je ne sais pas ce qui m’attend : est-ce que ça va marcher? Faire un bide? L’article plaira-t-il ?

Il ne faut pas se leurrer, la réception du blog joue beaucoup sur ma motivation : j’ai créé Orion en aéroplane pour partager une passion avec des internautes. Un article lu, partagé, qui suscite des commentaires et récolte des likes sur Facebook; c’est encourageant, ça donne envie de continuer !

Statistiques de la Page Orion en aéroplane : ça n'a pas grand intérêt sinon de montrer quelques uns des outils à disposition des gestionnaires de pages
Statistiques de la Page Orion en aéroplane : ça n’a pas grand intérêt sinon de montrer quelques-uns des outils à disposition des gestionnaires de pages

Une trace pour moi

Malgré tout j’écris aussi pour moi : je fixe mes connaissances ou mes impressions sur un sujet donné à un moment donné, je laisse une trace de ma mémoire pour plus tard, pour quand j’aurais oublié… Cependant, je relis rarement mes vieux billets (une histoire de manque de confiance : j’ai peur de me décevoir…), mais j’aime bien faire défiler les archives du blog, lire des bribes, les titres, regarder les images

De plus en plus je considère et assume cette double nature d’un blog, à la fois publication adressée à autrui et journal intime.

Comme je l’ai déjà dit dans le précédent billet, j’ai longtemps eu des réticences à écrire à la première personne du singulier sur mon propre blog. Je voulais produire des billets de blogs qui s’apparentent à de la médiation écrite, aux articles de revue. Mon modèle était des blogs comme celui de Gallica : c’était quelque part me projeter dans le métier que je souhaitais exercer, celui e la médiation numérique.

La prégnance progressive de l’écrit dans mes activités professionnelles m’a amené à reconsidérer le ton de mon blog. Puisque la médiation écrite devenait l’une de mes compétences professionnelles, je pouvais m’autoriser plus d’intimité dans mes écrits. Le succès de mon billet sur mon rapport au Musée du Louvre avait bien prouvé que les lecteurs recherchaient plus cela, et c’est bien logique : on lit des blogs pour le regard singulier que leurs auteurs portent sur ce qui les entoure.

La question du format : regarder vers l’avenir / libérer sa créativité

Un blog ce n’est pas obligatoirement une formule éditoriale fixée pour l’éternité : c’est au contraire quelque chose de mouvant, qui doit assumer une certaine régularité et permanence, mais que l’on doit se sentir libre de faire évoluer.

Ce passage au « je » m’a beaucoup libérée et je me sens aujourd’hui plus créative, animée par l’envie d’explorer de nouveaux médias, de nouveaux formats : je me sens à l’étroit dans les murs de ce blog, du format linéaire des billets : j’aimerais trouver une forme plus mouvante, plus adaptée à ma pratique quotidienne de l’écriture. J’aimerais inventer un site web qui me ressemble en profondeur. Je me suis essayée à la vidéo, j’ai beaucoup aimé cette expérience et espère trouver le temps de m’y plonger même si la difficulté technique me tétanise. Je réfléchis aussi à des billets cartographiques, à une écriture éclatée.

Ma bibliothèque, une source intarissable d'idées de billets pour mon blog
Ma bibliothèque, une source intarissable d’idées de billets pour mon blog

En 2016, je projette de revoir l’architecture du blog. Il a déjà plus de 200 billets publiés ici, dont certains sont toujours d’actualité. J’aimerais les faire revivre. Quand je regarde ma bibliothèque, j’ai plein de livres que je déplace, que je regroupe, que je relis selon mes besoins du moment. Je voudrais que ce soit pareil avec le blog, que certains contenus se connectent les uns aux autres. Cela passera  par une réorganisation des billets, certes : j’investirai les connaissances acquises lors du Mooc “Architecture de l’information” et par la lecture de la Collection Book appart. Cela passera aussi par une refonte graphique. Depuis plusieurs mois, j’ai le désir de doter Orion en Aéroplane d’un logo et d’une identité visuelle : j’ai des idées, mais leur réalisation dépasse parfois mes savoir-faire, aussi si vous voulez vous joindre à moi dans cette aventure, n’hésitez pas !

À côté de ça, j’espère réaliser un vieux rêve, développer dans Orion en aéroplane une rubrique « blog de voyage culturel ». Chaque séjour que je fais, deux ou trois par an, est l’occasion de multiples visites de musées, monuments et j’aimerais beaucoup partager cela avec vous. Cela me semble d’autant plus intéressant que parmi les blogs voyages que je suis, peu traitent de tourisme patrimonial et il y a, à mon avis, vraiment quelque chose à faire dans cette direction. Ce serait de plus l’occasion de trouver une utilité aux centaines de milliers de clichés que j’accumule sur mon ordinateur et d’assouvir mon penchant naturel pour la cartographie. Écrire sur les voyages, j’ai essayé mille fois : en vain. Espérons que 2016 sera l’année d’une victoire dans ce domaine.

Rapport au temps

Nous en arrivons donc à l’aveu de ma faiblesse : mon rapport au temps et à la productivité. Noyée sous mes piles d’idées d’articles, parfois un peu encline à la procrastination, j’use mon temps : il y a ces billets inachevés, ce temps passé à lister des idées, à faire des plans sur la comète… Combien de minutes ainsi gaspillées? J’assume très mal ce travers, persuadée que je m’épuise autant que j’use mes proches. J’ai néanmoins fait dans ce sens un progrès : accepter que tout n’est pas urgence et que j’ai la vie devant moi : tant pis si je n’écris pas immédiatement sur tel sujet, dans dix ans, il est probable que j’aimerais toujours cet artiste, ce lieu, et il sera bien temps d’écrire à nouveau. Moi qui aie toujours vécu dans l’urgence de faire tout, tout de suite, maintenant et plus encore, j’apprends à considérer le futur comme un champ de possibles à cultiver au présent. Belle leçon.

L'horloge de l'ancienne gare de Sèvres, dépourvue de ses aiguilles
L’horloge de l’ancienne gare de Sèvres, dépourvue de ses aiguilles

Mais pourquoi tu fais ça?

Bah oui, pourquoi tu fais ça ? Ça ne sert à rien… Cette question ou cette affirmation, souvent je l’ai entendue. Certes, mon blog ne m’a pas rendu riche et ne me rendra pas riche (je reviendrai sur la question de la monétisation dans la troisième et dernière partie de cette série), il m’a néanmoins apporté beaucoup : le plaisir d’écrire, de garder une trace, de raconter des histoires… et faire des rencontres, qui enrichisse l’existence. C’est important non ?

27 réflexions sur “ Tenir un blog (2) : écrire au quotidien ”

  • 18 janvier 2016 à 16 h 21 min
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    bravo pour tout ce travail ce n’est pas facile surtout si tu es seule à rédiger tous ces articles. j’ai tenu aussi des blogs et des sites et ce n’est pas évident à maintenir actualisé , trouver des idées des documents etc..chapeau ! cela prend un temps énorme ….

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  • 18 janvier 2016 à 16 h 53 min
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    Bravo pour le récit de l’élaboration de tes articles. Je me reconnais bien dans ce parcours. C’est sympa de lire ton blog !

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  • 18 janvier 2016 à 18 h 00 min
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    Intéressante suite : je comprends tout à fait ton rapport au papier et à l’ordinateur, et je ne pense pas que ce soit une si grande perte de temps : le temps que tu passes à retranscrire est probablement plus court que celui où tu resterais coincée sans pouvoir rien écrire de bien sur un seul support.
    Ce qui m’amuse beaucoup chez toi, c’est que tu répètes souvent que tu procrastines mais à te suivre sur twitter je n’en ai vraiment pas l’impression ! Tu visites énormément d’expositions/de musées, tu lis beaucoup, tu écris régulièrement pour ton blog, etc… Je me demande plutôt quand est-ce que tu as le temps de dormir 8h par jour et comment tu réussis à t’accorder du temps pour toi, pour « buller ». C’est pour moi essentiel, de me retrouver, me recentrer, réfléchir sur moi-même et aussi lire et passer du temps sur l’ordinateur/regarder films et séries. Même si je me sens souvent coupable de procrastination intensive, je pense que ça m’est nécessaire.
    Si j’avais le courage, j’essaierais de faire un blog moi aussi parce que je trouve que ça a de gros avantages, ne serait-ce que sur le plan professionnel (pratique de la recherche, écriture, apprentissage de nouvelles compétences, réseau, etc…) mais je n’ai jamais su tenir sur la longueur.
    Il y a quelques coquilles dans ce texte, chose à laquelle je ne suis pas habituée avec toi. Si jamais tu as eu des problèmes de relecture, je peux donner un coup de main de temps en temps 🙂
    Bref, hâte de lire la suite et fin de ce triptyque !

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    • 18 janvier 2016 à 22 h 46 min
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      Merci Pauline de ce long commentaire. Je suis contente que l’on garde le contact de cette façon là 🙂

      Oui, bien sûr, pour la retranscription du papier à l’ordinateur, pas de regret : pas le choix (j’écris dans le métro) et j’y gagne, en saisissant le texte, je retravaille une première fois l’écriture. C’est plutôt les allers-retours suivants (plusieurs réimpressions et corrections) que je sais au fond chronophage.

      Pour ce qui est de la procrastination, c’est un vaste sujet : je fais beaucoup de choses, j’en ai conscience. Mais je perds aussi beaucoup de temps : le soir, parfois, je zone sur internet, je regarde sans intérêt Facebook, je contemple les stats du blog. Mais le pire, c’est les heures que je passe à regarder des séries d’un oeil, en faisant autre chose. J’écoute à peine, ça me fait un bruit sonore. Pour manger, ok, mais après je commence à bosser sans éteindre la télé et ça me déconcentre.. Bref, ça j’appelle ça de la procrastination. Si encore je regardais des séries intéressantes !

      Ce que toi tu définis comme de la procrastination, ce n’en est pas : bulle, réfléchir sur soi, lire, regarder des films, c’est une vraie activité et non de la procrastination.

      Pour ce qui est de la réalité de mon emploi du temps, voilà ce que je peux te dire. La nuit, je ne dors pas 8h, mais plutôt 6h30/7h. Ensuite, il y a les deux heures de métro, que je rentabilise beaucoup en lisant ou en écrivant : il n’y a que quand je suis vraiment trop fatiguée que je dors dans le métro, je déteste ça. Les bons soirs, je blogue deux heures, mais certains soirs, je dois préparer des cours, d’autres je fous rien. Un soir par semaine, soit je sors soit je vais voir une expo en nocturne. Il y a aussi tous ces trucs essentiels que je ne fais pas : faire le ménage, repasser mes fringues, sortir boire des verres, répondre à mes mails… Bref, certains manquement expliquent le temps que je passe sur le blog. Je suis persuadée qu’en étant plus rigoureuse et organisée j’arriverai à beaucoup plus. Ca s’apprend petit à petit : j’ai pris comme modèle une femme de mon entourage professionnel, qui arrive à conjuguer un boulot exigeant, un large réseau d’amis et une pratique artistique aboutie. Elle m’a dit l’avoir appris d’un chercheur, j’essaie de prendre la même route. Pas facile tous les jours.

      Pour les fautes et coquilles : en effet, il y en a plus que d’habitude, j’ai du m’embrouiller les pinceaux au moment de la mise en ligne. Moyen pour un billet ou je parle de correction d’orthographe ! Et je vais faire honte à mon patient relecteur. N’hésite pas à me les signaler si tu en vois encore ! Et pour les coups de main, je ne te dis pas non : je t’écrirai à ce propos ! Merci encore.

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  • 18 janvier 2016 à 20 h 55 min
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    Quelle fenêtre ouverte sur les coulisses ! C’est passionnant à suivre, peut-être encore plus d’ailleurs parce que je compare à ma façon de faire les choses…

    Quand je vois le temps que me prends le fait d’écrire un article un brin long, je ne suis pas étonné que les tiens te prennent tant de temps et je ne peux qu’être fasciné par tant d’abnégation !

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    • 18 janvier 2016 à 21 h 11 min
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      Il faut que je t’écrive : c’est grâce à nos derniers échanges que j’ai découvert ton blog et je regrette de n’avoir eu la curiosité de cliquer sur ton profil alors que tu commentais régulièrement mes billets. Promis, le prochain commentaire, il sera chez toi !

      J’ai effectivement imaginé cette suite comme une porte ouverte sur mon atelier : j’ai aimé trouver quelques blogueurs qui parlaient de leur manière de faire quand je débutais moi-même mon blog, c’était enrichissant, intéressant. J’espère aussi modestement participer à susciter des vocations de blogueurs, montrer que c’est à la portée de tous : on part tous de « rien ».

      Celui là, paradoxalement ne m’a pas pris tant de temps : je l’ai écrit d’une traite. Je l’ai un peu retravaillé certes, mais il ne m’a pas « pris la tête » comme certains, où je veux exprimer quelque chose que je n’arrive pas à formuler… Par exemple, sur une oeuvre qui me touche mais dont je n’arrive pas à faire une description à la hauteur de mon émotion, ou encore quand un billet a été suscité par une question que je me suis posée devant un document, mais que mes recherches ne m’ont pas apporté assez de réponses : je suis alors frustrée de ne pas transmettre plus !

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  • 18 janvier 2016 à 21 h 29 min
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    Passionnant et ce rapprochement avec la bibliothèque, quelle poésie ! merci

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    • 20 janvier 2016 à 14 h 12 min
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      J’envisage même une série complète sur mon rapport à ma bibliothèque 🙂

      Réponse
  • 18 janvier 2016 à 21 h 32 min
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    Belle description d’un travail de titan ! Passion, perfectionnisme et originalité pour le plaisir du lecteur, Bravo ! J’aime particulièrement le passage obligé à l’écriture manuscrite que rien ne semble pouvoir remplacer. Quant au « futur comme un champs de possibles à cultiver au présent », je vais faire mienne cette jolie formule.

    Réponse
    • 20 janvier 2016 à 14 h 20 min
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      Merci de ce commentaire (que j’avais oublié de valider, honte à moi !)

      Quelqu’un me disait il y a quelques temps une chose qui me semble assez juste : sur papier, on est obligé d’avancer, d’aligner les mots : on peut raturer, mais pas effacer. Alors que sur l’ordinateur, on efface, on réécrit et parfois ça n’avance pas.
      J’ai retenu une leçon des articles qui prônent l’écriture au quotidien : il faut écrire, écrire, sans se lire, en raturant mais sans corriger les fautes d’orthographe. Ecrire comme on pense dans un premier temps ; puis, et seulement dans un second temps, réécrire, corriger, laisser reposer, reprendre. Chez moi, cette recette là marche plutôt bien.

      Réponse
      • 20 janvier 2016 à 23 h 35 min
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        C’est ainsi que je procède lorsque j’écris, c’est un premier moment assez jubilatoire doublé d’un sentiment de liberté, on a l’impression que tout est possible même si les phases suivantes sont plus laborieuses !

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        • 20 janvier 2016 à 23 h 40 min
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          Ca me fait penser à un sentiment qui est assez nouveau pour moi, c’est la satisfaction d’avoir réussi à « sortir quelque chose » qui me contente vraiment.
          Comme je le disais auparavant, j’écris beaucoup dans le métro. Y’a des jours, où après 45 minutes à gratter, j’arrive au terminus, mon texte est terminé. J’ai alors 10 minutes de marche et c’est bien ça, je jubile ! Le sentiment d’avoir parfaitement pu exprimer mon ressenti avec mes mots, ce qui me procure une sensation de plein épanouissement.

          Bref, c’est marrant ce que ça nous procure. Je me retrouve bien dans ton dernier commentaire du coup !

          Réponse
  • 18 janvier 2016 à 23 h 29 min
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    Je note pour le commentaire mais du coup il faut que je trouve le courage d’écrire un article à la hauteur (alors que c’est une grosse période de flemmingite).

    Je comprends bien la question de la prise de tête variable. C’est fou comme certains articles filent sous les doigts tandis que d’autres refusent obstinément de se formuler correctement…

    J’aime attirer l’attention sur des détails, donner quelques clés, inviter à se poser des questions mais j’ose bien rarement tenter de faire des articles aussi fouillés et complets que toi donc je dois passer plus souvent outre la frustration. Différence entre le médiateur et le chercheur peut-être ? 🙂

    Réponse
    • 18 janvier 2016 à 23 h 47 min
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      Je peux aussi lire tous les billets déjà publiés 🙂 Pour l’instant je n’ai que survolé les billets, j’ai été surprise et assez attirée par la diversité des illustrations : il semble que ça nous promet un voyage ! J’aime bien ça, quand on est questionné, promené d’idée en idée, surpris des rebondissements !

      Pour l’essentiel, je me place dans la position du médiateur, sauf peut-être quand j’ai écris des billets sur mes propres recherches. Mais encore une fois, la rédaction de ces billets-réflexions et des échanges avec des YouTubeurs (notamment Manon Bril) m’ont fait réfléchir sur ma position en tant que médiatrice et je me suis rendue compte que je ne faisais pas vraiment de vulgarisation grand public. Il me semble que pour l’essentiel, je touche un public déjà consommateur de patrimoine. Devrais-je travailler à toucher d’autres profils?

      Réponse
      • 19 janvier 2016 à 0 h 00 min
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        C’est gentil tout ça 🙂 J’attends avec impatience tes remarques (positives, négatives, autres…) !

        Je pense aussi que tu es particulièrement à ta place dans ce créneau de public déjà au moins un brin initié voir bien plus. Te forcer à vulgariser davantage risque de te faire perdre ton style à mon avis et ça serait dommage tant pour toi que pour nous lecteurs.
        Après ce n’est que mon avis et peut-être qu’un sondage serait utile ?

        J’aime bien ce que fait Manon Bril mais là pour le coup c’est 200% médiation-vulgarisation grand public, intéressant dans la démarche mais pas forcément exaltant pour un historien de l’art 😉

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        • 19 janvier 2016 à 9 h 45 min
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          Oui, je suis bien sur ce créneau là, il me ressemble. Mais parfois il est bon de s’interroger. Viser plus large, ce serait l’occasion de sortir de ma zone de confort, de relever de nouveaux défis.

          Avant, je parlais de Street-Art, ce qui attirait un public absolument pas habitué aux musées. Ca permettait un mélange des genres intéressant, enrichissant.
          En ce moment, mon défi c’est de transformer un certain nombre de cours que je donne en billets de blog : l’estampe est au programme du CAPES arts plastiques et j’aimerai accompagner des candidats dans leur préparation grâce au blog, mais c’est difficile de trouver le temps.

          Concernant Manon Bril, bien sûr, elle le revendique elle-même : elle vise le grand public, pas les historiens. C’est une oeuvre d’éducation populaire.
          Cependant, on a tous à y gagner à la regarder, y compris les « spécialistes » : elle fait preuve d’un savoir-faire pédagogique qui nous manque parfois dans notre « entre-soi » ; il y a des astuces à piquer dans son jeu, sa manière de rythmer les choses.

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          • 19 janvier 2016 à 11 h 12 min
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            C’est un choix de ligne éditoriale en fait. S’attacher à une formule ou avoir un endroit à son image et ne pas s’interdire de tester d’autres choses. Les deux sont respectables.

            Pour Manon Bril, je ne dis pas qu’on a pas tous à gagner, mais plutôt que l’on y trouve vraiment pas le même intérêt et les gens familiers de l’histoire de l’art y trouveront majoritairement une plus-value surtout dans la manière de revisiter les choses plutôt que dans la découverte. Dans la démarche plutôt que dans l’appréciation brute de la vidéo.

            Si l’analyse et le regard critique peuvent être intéressant, à mes yeux ça ne reste pas aussi exaltant que la découverte d’un sujet de A à Z comme le « grand-public ».

            Pour traiter d’une autre thématique, e-penser, avec ses vidéos de vulgarisation scientifiques ne me passionne jamais autant que quand j’ignore quasiment tout des ficelles du sujet qu’il traite.

            J’espère que j’ai rendu mon propos peut-être un peu lapidaire d’hier plus explicite et nuancé 😉

          • 19 janvier 2016 à 22 h 37 min
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            Bon, mon cher Mealin, nous avons atteint le max d’occurrences dans une conversation sur mon blog : je n’aurais jamais imaginé que ça arrive !

            En fait, c’est moi qui m’étais mal exprimée car nous partageons le même avis 🙂

  • 19 janvier 2016 à 9 h 08 min
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    Bravo pour ce travail dévorant que je parcours toujours avec plaisir. Vous êtes encore au papier 😉 Pour ma part je rassemble tout sous wordpress dans un article et je retravaille dessus directement. Mais c’est moins léché 😉 Bonne continuation à vous !

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  • 19 janvier 2016 à 9 h 51 min
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    Je suis admirative : personnellement, il m’arrive de prendre quelques notes (pendant une visite, quand je voyage ou quand je lis) fortement raturées et dans tous les sens sur un bout de papier volant, pour me souvenir des points qu’il faut que j’aborde, des dates et autres anecdotes, mais généralement j’écris d’une traite (l’article ayant le temps de mûrir dans ma tête, j’ai souvent des tournures de phrase qui me viennent quand mon sujet « décante »). Je suis donc très impressionnée par tout le travail de préparation que tu mets dans tes articles. Je prends note du correcteur qui me serait probablement très utile et si tu hésites encore : je serais très intéressée par une rubrique « blog de voyage culturel » !

    Réponse
    • 19 janvier 2016 à 18 h 02 min
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      Je travaille de la même manière plus à l’instinct et parfois trop rapidement!
      Je suis admirative de longueur des articles, c’est un sacré travail. Et merci d’avoir fait découvrir Evernote, je suis conquise, notamment pour mes recherches perso. Et oui oui au « blog de voyage culturel »! Il y a beaucoup de choses intéressantes à faire dans ce domaine.

      Réponse
      • 20 janvier 2016 à 23 h 48 min
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        Je suis vraiment contente que Evernote et Antidote aient tapé dans le coin de l’oeil de plusieurs personnes, ce sont vraiment des outils précieux ! J’aurais aimé les connaître lors de mon premier mémoire !

        Bon, allez, pour le blog voyage, il va falloir que je me lance. Sinon, grondez-moi !

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    • 20 janvier 2016 à 23 h 46 min
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      J’essaie de prendre de moins en moins de notes dans les expos : avant je me noyais dessous, ce qui avait un triple inconvénient : j’étais beaucoup trop lente, je regardais moins les oeuvres et j’avais une masse trop importante de notes, c’était impossible à gérer.
      J’ai changé de méthode, la nouvelle consiste à ne noter que les grandes lignes de l’expo et surtout mes premières impressions. Parallèlement, je prends en photos les textes des salles au cas où j’ai besoin de vérifier quelque chose ultérieurement.

      En sortant de l’expo, j’écris à chaud ce que j’ai retenu ; et j’y reviens un ou deux jours plus tard pour compléter. Je trouve que j’ai ainsi une meilleure distance avec ce que j’ai vu, sans me noyer sous les notes inutiles. J’ai eu du mal à apprendre à faire le tri : un blog, ce n’est pas pour tout raconter d’une expo, mais relater ce qu’on en a retenu, donner envie aux lecteurs d’y aller !

      Pour la rubrique voyage, je suis bien déterminée, oui 🙂

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  • 20 janvier 2016 à 23 h 30 min
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    Bonjour et… Merci pour ces articles sur ta façon de travailler qui dévoilent un peu des coulisses de ce blog 🙂 ! Je te suis de manière régulière depuis très peu de temps car si je connaissais ce blog de nom, je l’ai surtout découvert lors de la table ronde organisée par Mémoire Vive où tout ce que vous avez dit était vraiment passionnant ! Je trouve ça vraiment bien que tu prennes le temps de revenir dessus à travers ces articles, c’est vrai que la table ronde était vraiment très courte – et qu’on a aussi parfois des questions qui nous viennent après coup, comme c’est le cas pour moi… J’aurais en effet aimé savoir si l’aspect de médiation revêtait un rôle essentiel dans ton blog, si tu adaptais parfois/souvent ton écriture à des lecteurs qui ne seraient pas avertis, si tu cherches justement à te faire connaître au-delà des connaisseurs et si oui, comment.. ?
    Merci en avance pour ta future réponse et en tout cas, bravo pour ton parcours et tout ton travail qui rend ce blog si agréable à lire ! J’ai toujours aimé écrire mes impressions sur les expo que je visitais, mais j’ai désormais un projet de blog un peu plus ambitieux avec ma colocataire et meilleure amie (un projet à deux pour mieux tenir la longueur ! – et parce qu’on se complète bien) sur les liens entre histoire et histoire de l’art… Ton témoignage et tes encouragements lors de la table ronde nous ont vraiment poussés à nous lancer, du coup, encore merci à toi 🙂 !

    Au plaisir de continuer à te lire, je te souhaite de parvenir à réaliser tous tes projets pour le blog ! (et si je suis un peu frustrée de ne pas avoir le pourquoi du nom du blog, il est poétique à souhait, j’adore).

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    • 21 janvier 2016 à 0 h 07 min
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      Voilà qui me fait très très plaisir ! Oui, lancez-vous toutes les deux, plus on est de fous… plus le web est chouette !

      Ta question est très intéressante, j’ai regretté qu’on ne l’ait pas abordé lors de la table ronde. Bien sûr, la médiation occupe une place centrale dans mon désir de bloguer : j’avais envie de transmettre ma passion pour l’histoire et l’histoire de l’art. A l’École, j’étudiais l’histoire de l’estampe, quelque chose d’assez méconnu et presque méprisé en histoire de l’art. À travers ce blog, j’avais envie de transmettre mes connaissances, d’intéresser d’autres gens aux techniques et aux enjeux du multiple. Quand j’ai commencé le blog, j’étais en master : j’avais conscience de la chance extraordinaire que nous avons, à l’EDL, d’accéder aux coulisses des musées, et j’avais aussi très envie de partager ça avec des tiers.
      C’est toujours la même volonté qui m’anime.

      Si j’essaie de rendre mes sujets accessibles, que je me tente (sans toujours y parvenir) d’être le plus clair possible, je ne pense cependant pas faire de la médiation très grand public : j’ai conscience que je m’adresse à un public motivé, prêt à lire des pavés (mes billets font en moyenne 1500 mots, ce qui est énorme pour du format web, et, à vrai dire, peu adapté). Si tu remontes le fil des commentaires, tu verras que j’en parlais avec Maelin : j’évoquais l’expérience de Manon Bril avec sa chaîne « C’est une autre histoire », qui fait de la véritable éducation populaire. C’est une démarche que j’admire. Il y a aussi Marine Gasc, qui avec son blog « Raconte-moi l’histoire » a choisi une autre voie, très grand public et assez chouette.
      Chacun son créneau 🙂

      Il m’arrive de publier des billets en visant des publics spécifiques. Par exemple, en ce moment, j’essaie de publier sur l’estampe XIXe siècle (voir le dernier billet sur Goya) parce que c’est le sujet d’un cours que je donne à Paris VIII. J’accompagne des élèves de master dans la préparation du CAPES Arts plastiques et pour faciliter les révisions et mettre à disposition des ressources pédagogiques, j’ai décidé de transformer certains points du cours en billet de blog. Ça m’oblige à penser mon écriture un peu différemment…

      Pour ce qui est de l’élargissement du public du blog, ça se fait assez naturellement, grâce au bouche-à-oreille. Mais parfois, j’essaie de cibler des communautés particulières : à une époque j’écrivais beaucoup sur le Street-Art par exemple. Il m’arrive de pousser certains contenus à dimension « patrimoniale » dans des communautés d’intérêts : lorsque j’ai publié mon billet sur l’histoire du Paris-Brest-Paris, j’ai été très lue parmi les milieux cyclo ! En ce moment, j’ai pour projet d’ouvrir une rubrique sur la généalogie et une autre sur les voyages : j’espère que cela va me faire rencontrer d’autres cercles de blogueurs, et donc entraîner un brassage et des échanges fructueux entre des communautés.

      Dès que votre blog sera en ligne, envoie-moi l’adresse, j’ai hâte de voir ça 🙂

      Et pour le nom du blog… il faudra se croiser ;p

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  • 21 janvier 2016 à 20 h 48 min
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    Bonsoir,

    Déjà un grand bravo pour ces billets fort intéressants, je les ai mis en favoris pour le jour où je me déciderai à passer à l’acte et alimenter un blog !

    J’avais déjà noté ton blog comme étant à lire suite à la découverte de ta plume sur Isidore & Ganesh (là aussi des billets fort passionnants), mais étant procrastinateur je n’avais pas lancé la machine pour arpenter ce blog. Mais 2016 étant l’année des sages résolutions de ce point de vue, je vais doucement mais sûrement combler ce vide (j’ai déjà commencé par lire quelques billets et je commente c’est déjà bien !).

    Bref, tout ça pour te remercier de tenir un blog aussi captivant. De quoi nous donner des idées de visites et autres sorties culturelles à faire 😉

    Bonne continuation, au plaisir de te relire,

    Benjamin,
    archiviste … et procrastinateur (mais qui se soigne)

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