Quelques heures avant de reprendre le train qui me ramènerait à Paris après quelques jours dans le sud de la France, Jean-Luc Cougy (dont vous connaissez peut-être le blog En revenant de l’expo) a eu la bonne idée de m’emmener visiter le Musée des Moulages de l’université Paul Valéry de Montpellier. Ceux qui lisent depuis longtemps Orion en aéroplane savent ma passion pour le multiple et notamment pour les moulages en plâtre, auxquels j’ai consacré plusieurs articles.

Le Musée des Moulages était la dernière grande collection française que je n’avais pas encore visitée, bien que j’ai lu plusieurs mémoires la concernant. C’est sans conteste une des collections de moulages les mieux préservées sur notre territoire et la seule, en milieu universitaire, à bénéficier d’une présentation adaptée.
Créée en 1890, cette collection de moulages avait pour vocation d’accompagner et illustrer l’enseignement archéologique dispensé par l’université de Montpellier. Originellement constituée uniquement de moulages d’antiques, elle s’est enrichie au début du XXe siècle des plâtres de la collection du chanoine Diderot de Valence, qui comprenait de nombreux exemples de l’art médiéval.
Bien que transportée dans un bâtiment moderne (le campus de l’université Paul Valéry, construit dans les années 70, est labellisé « Patrimoine du XXe siècle »), la collection garde tout son esprit XIXe : l’accrochage, touffu, rappelle la scénographie ancienne et témoigne de l’état des connaissances archéologiques autour de 1900. Ainsi, un œil averti distinguera parmi les antiques célèbres présentés quelques surprenantes variations avec les originaux qu’il connaît… Telle déesse a retrouvé ses bras, tel musculeux modèle dispose d’une tête qu’on ne lui connaissait pas. C’est que certains moulages peuvent être des propositions de restitution tandis que d’autres conservent l’empreinte d’une reconstitution ancienne aujourd’hui dérestaurée (j’en avais parlé dans mon article sur la collection de l’université de la Sapienza).
Hier support de cours pour les étudiants en archéologie, le musée des moulages est aujourd’hui classé au titre des Monuments Historiques en raison de sa valeur historique et patrimoniale. Il se visite librement et accueille des manifestations scientifiques et artistiques. Les curieux peuvent toujours venir y dessiner.

Cela devait être super pour apprendre quand on ne pouvait voyager aussi facilement que de nos jours !
C’était bien le but de ces musées de copies : offrir sur tout le territoire un accès aux oeuvres les plus fameuses en trois dimension. D’autant plus précieux qu’à l’époque, la photographie était encore relativement onéreuse et les livres d’histoire de l’art modestement illustrés !
Merci pour la citation ! Le musée des moulages de l’UPV Montpellier présente régulièrement des œuvres contemporaines en relation avec ses collections. Cette année, Arnaud Vasseux propose « Les pierres oubliées de Samothrace »… On peut lire cette chronique dans « En revenant de l’expo ! » : https://wp.me/p80K0C-4rq
Merci Jean-Luc d’avoir eu cette belle idée de sortie pour ma dernière journée dans le sud ! C’est vrai que je n’ai pas parlé de la place de l’art contemporain dans la programmation culturelle du musée, pourtant tes explications sur l’oeuvre actuellement exposées étaient passionnantes !