Dans le précédent billet, je vous présentais le merveilleux musée de La Piscine de Roubaix. Peintures, sculptures, céramiques, costumes… le musée possède un autre trésor, que les visiteurs ne peuvent qu’apercevoir à travers une grande baie vitrée, au bout du grand bassin : la tissuthèque.

La tissuthèque, des milliers d’échantillons textiles patiemment collectés et collés dans des registres, classés par saison et années : été 1897, printemps 1932… Le musée possède près de 5000 de ces livres d’échantillons, acquis entre 1835 et les années 1930 pour l’École industrielle : ils étaient composés par une entreprise parisienne, qui collectait les échantillons et les montait, très soigneusement, dans les livres, ensuite adressés à des abonnés.
La collection s’est enrichie de livres d’échantillons constitués par les industriels eux-mêmes jusqu’à des dates beaucoup plus tardives.
Il y a quelque chose de magique à feuilleter ces ouvrages qui nous donnent un aperçu en couleur des tissus que l’on voit en noir et blanc sur les vieilles photos… Et quels coloris ! Quels motifs ! Difficile parfois, devant l’éclat des oranges, des violets, des verts ou devant la modernité des motifs, d’admettre que l’on est vraiment devant des échantillons de l’été 1897 ou de l’hiver 1889. Les teintures sont extrêmement bien conservées à l’abri des lourds registres : jamais je n’ai vu un tel éclat sur un vêtement ancien exposé dans un musée de mode…
Outre les registres, le musée conserve des livres de cours, des échantillons produits par les élèves de l’école des arts industriels de Roubaix. Devant les noms qui s’égrainent au fil des pages, parfaitement calligraphiés, j’ai une petite émotion de généalogiste : les descendants de ces élèves ne seraient-ils pas touchés de découvrir ces archives ?
La tissuthèque conserve enfin 30 000 « échantillons plats » de tissus, c’est-à-dire, grosso modo, des coupons… Les plus anciens remontent à l’époque copte, mais c’est surtout sur la période du XVIIIe siècle que la collection est la plus remarquable. Un patrimoine qui s’enrichit chaque année de nouvelles donations de créateurs, qui, après s’être parfois inspirés des collections, déposent leurs propres productions…

Si cette tissuthèque se visite uniquement sur rendez-vous motivés (créateurs, étudiants), le visiteur en découvre un bel aperçu par le mur vitré qui sépare les espaces de conservation de ceux d’exposition. Entre les bustes de grands industriels du textile sont ouverts quelques livres d’échantillons, dont les pages sont tournées toutes les semaines. Une petite sélection d’échantillons plats est présentée dans les anciennes cabines de la Piscine. L’accrochage change régulièrement et fait souvent écho, avec subtilité, aux expositions temporaires du moment.

Un grand merci à Sylvette Gaudichon, chargée des collections, qui m’a reçu lors de ma visite au musée.
Merci pour cet aperçu, ça donne envie d’aller y faire un tour !
SUR INTERNET depuis PERPIGNAN, je savoure cepassé « présent » où j’ai appris à nager,(années 1958 ;;;ET ..Et mon père travaillait chez motte bossut dans les bureaux . On ne peut oublier cet endroit magnifiqueC.CLAISSE