Après Valence et Tarragone, la troisième étape de ce rail-trip culturel en Espagne était Barcelone : vous l’aurez compris, je remonte doucement vers la frontière française, au gré des rodalies, ces trains régionaux qui sillonnent la Catalogne. Barcelone, deux jours et demi d’arrêt ! Au programme : orgie d’architecture moderniste (Gaudi en tête) et délectation d’art roman…

Note / Message de service : les lecteurs réguliers d’Orion déplorent depuis quelques semaines l’absence de nouveaux billets. Nous sommes bientôt à mi-semestre, la période la plus difficile pour moi tant j’ai de travail et de choses sur le feu : deux colloques, des textes à rendre, la fatigue accumulée du démarrage de l’année universitaire. Les choses devraient rentrer dans l’ordre avec les « vacances » de la Toussaint. Je publie en attendant quelques billets écrits pendant l’été et restés dans mes brouillons. Il me tarde de retrouver des moments calmes pour alimenter le blog, d’autant que j’ai plein de beaux sujets dont j’aimerais vous entretenir… Concernant ce voyage en Espagne, le quatrième volet de la série, Gérone, n’est toujours pas rédigé, il vous faudra être patients !
Faut-il encore aller à Barcelone ?
Mon escale à Barcelone est volontairement brève : je connais déjà un peu la ville, où j’ai séjourné une petite semaine, au printemps 2013. Lors de ce voyage, j’avais visité l’essentiel de la to-do-list du touriste en goguette, et j’en avais, je dois l’avouer, gardé un arrière-goût un peu amer. Barcelone est une belle ville, oui, avec des trésors architecturaux incomparables, mais le tourisme de masse (auquel je participe !) ne semble cesser de la défigurer. Je conservais le souvenir de ces files d’attente interminables devant les maisons Gaudi, des prix exorbitants et prohibitifs des attractions culturelles, de la foule qui se presse sur la Rambla et dans le Barrio Gothic, de ces innombrables magasins de souvenirs qui vendent tous la même chose… Ajoutons à cela que j’aime aussi voyager pour les papilles et que Barcelone m’avait, sur ce plan là, bien déçue tant il est compliqué d’échapper aux attrape-touristes. Alors, je l’avoue, à Barcelone, j’y retournais presque à reculons !

… Et finalement, tout s’est bien passé, je me suis presque réconciliée avec la ville. Certes, il y avait des touristes (mais j’ai réussi à échapper à toute file d’attente devant les maisons Gaudi !), certes, j’ai beaucoup cherché pour trouver des assiettes qui ne soient pas décevantes (et je n’ai toujours pas trouvé), mais dans l’ensemble, j’ai passé un bon séjour. J’ai même réussi l’exploit de tomber sur une auberge de jeunesse propre et moderne, quoiqu’un peu chère et impersonnelle, Generator.
Un marathon d’architecture moderniste
Coté programme, donc, marathon d’architecture moderniste, nom que l’on donne à l’Art nouveau catalan (et plus largement espagnol). Son représentant le plus célèbre est Antonio Gaudi, le génial créateur de la Sagrada Familia et du Park Güell, mais bien d’autres architectes se sont illustrés dans une Barcelone alors florissante économiquement. À la fin du XIXe et dans les premières années du XXe siècle, la ville connaît une croissance urbaine galopante : de nouveaux quartiers se construisent, comme l’Exiample, que l’on reconnaît facilement à sa trame orthogonale et à ses carrefours à pans coupés, conçus pour que les immeubles profitent de l’air et du soleil à toutes les heures de la journée !
Pour les plus fortunés, il est de bon ton de se faire construire un bel hôtel sur le Passeig de Gracia, la rue la plus chic de cette ville nouvelle. Gaudi va y intervenir à plusieurs reprises : la fameuse Casa Mila (aussi appelée La Perdurera) et la Casa Battlo, un projet original où il doit investir un immeuble déjà existant. Il ne faut pas foncer, tête baissée, sur ces deux monuments, mais savourer toutes les façades de l’avenue, une à une. Il faut aussi s’aventurer dans les rues adjacentes, autour de l’avenue Diagonal, qui croise le Passeig de Gracia, sans quoi l’on raterait quelques chefs d’œuvres. On comprend alors que Gaudi n’est que le plus créatif d’un ensemble d’architectes tous marqué par une influence commune, qui mêle références à la nature (les fleurs sont abondantes) et accents historicistes (les références au gothique et aux arts mauresques sont légion). C’est ce mélange qui fait le style moderniste, véritable manifeste d’une identité catalane.

Eh oui, on l’ignore trop, mais le modernisme catalan, ce n’est pas que les formes organiques de Gaudi. Ce courant artistique naît dans une Barcelone en plein essor économique et démographique. La bourgeoisie s’est enrichie (dans la banque, le commerce et surtout l’industrie textile) et la ville se transforme profondément. L’horizon culturel aussi : un mouvement de fond, la Renaixença entend raviver les traditions régionales et la langue catalane. Cette Renaixença accompagne des revendications politiques et y participe, et notamment celle d’une plus grande indépendance de la Catalogne par rapport à l’Espagne.

L’architecture, l’art et l’artisanat modernistes s’inscrivent dans cette dynamique : il s’agit de lier les formes traditionnelles (comme l’architecture gothique ou mauresque), certes passées au prisme du goût dix-neuvièmiste, à un vocabulaire nouveau, original. Même chez Gaudi, ces emprunts à l’art ancien sont manifestes ! La revendication d’une identité catalane se lit dans les petits détails : comme l’abondance des représentations de saint Georges tuant le dragon ou de son emblème, la croix rouge sur fond blanc. Car Saint Georges est le patron de la Catalogne… Quant à la modernité, elle a aussi droit de cité dans le décor : voyez cette cycliste de pierre qui orne l’imposte de la Casa Macaya.

Enfin, je ne m’étends pas trop, car je me promets de vous écrire un billet entier sur ce modernisme catalan, et je ne voudrais pas que mes deux articles soient trop redondants !
Gaudi, Gaudi, tout Gaudi !
L’objectif de ce séjour, c’était de revoir mes maisons Gaudi préférées et de découvrir des bâtiments construits à la même période par d’autres architectes. Le tout en deux jours ! Autant dire, que je n’ai pas été exhaustive… J’ai sacrifié sans hésiter la Sagrada Familia et le parc Güell, épuisée à l’avance par la foule que j’allais y trouver.
Des maisons Gaudi, ma préférée est celle qu’il a construite pour la famille Güell, dans le vieux Barcelone, à deux pas de la Rambla. Elle a tous les avantages : son intérieur est l’un des mieux conservés, son billet d’entrée est le moins cher du circuit Gaudi et son audioguide est bien fait (… et c’est bien le seul, tous les autres délivrent des propos insipides et sans intérêt !)… mais peut-être décevera-t-elle ceux qui veulent le Gaudi de la Sagrada Familia : cette œuvre là est bien différente, plus proche du palais néo-médiéval que de la rêverie bleue de la casa Batlló.
Cette dernière, la casa Batlló se classe deuxième dans mon podium Gaudi : comment être insensible à sa façade si poétique et féérique ? Et il faut la visiter, rien que pour voir cet ingénieux puits de lumière tapissé de carreaux bleus, qui s’assombrissent plus on gravit les étages, à mesure que les fenêtres diminuent, afin d’assurer à tous les habitants, du premier au dernier étage, une luminosité optimale. Il n’y a plus de meubles dans la maison et les pièces vides rendaient difficile de s’imaginer le luxe passé de l’appartement noble du premier étage. Le nouvel audioguide comprend un écran, où l’on peut voir des reconstitutions en 3D de l’appartement décoré et meublé, ce qui offre un intérêt nouveau à la visite. Évidemment, celle-ci se termine sur les toits, où s’exprime, encore une fois, toute la fantaisie de l’architecte.

À deux pâtés de maisons, la casa Mila ou la Pedrera, « la carrière », surnom donné par les Barcelonais à ce gros immeuble qui surprend, dans l’alignement raffiné du Passeig de Gracia. À l’époque, sa construction a été décriée, tant il « gâchait » l’effet d’ensemble. Le couple qui l’a fait bâtir s’était réservé le premier étage, tout le reste des luxueux appartements étant dévolu à la location. L’absence de file d’attente, à l’entrée, m’a donné l’envie de retourner y faire un tour : je gardais un souvenir émerveillé des combles et des toits. J’ai eu plaisir à les parcourir à nouveau : les combles dévoilent la structure du bâtiment et les techniques de construction de l’architecte, avec ses fameux arcs carénés, les toits ont, eux aussi cette fantaisie féérique. L’appartement présente un intérêt limité : c’est une reconstitution pour évoquer les intérieurs bourgeois de l’époque.

À ce circuit, j’ai ajouté la Casa Vicens, ouverte au public depuis novembre 2017 : il s’agit de la toute première maison barcelonaise construite par Gaudi, au milieu de la décennie 1880. Située plus à l’ouest, dans le quartier de Gracia, il s’agit d’une résidence de campagne (difficile à imaginer aujourd’hui, toute engoncée qu’elle est dans le tissu urbain !), autrefois pourvue d’un beau jardin. Sa silhouette est bien différente des trois autres maisons barcelonaises que j’ai visitées, du fait de son usage comme villa de plaisance.

Elle vaut le coup d’œil, bien qu’il ne reste presque plus rien du mobilier et que la distribution intérieure ait été grandement modifiée. On y découvre juste un décor mural de sgraffite qui laisse imaginer la splendeur passée des intérieurs.
… Et les autres !
Mais je ne voulais pas seulement visiter les maisons Gaudi : je voulais découvrir les autres architectes fameux de cette période. J’ai donc noté, patiemment, sur mon plan, des dizaines d’adresses dignes d’intérêt, et j’ai marché, sans relâche, pour admirer telle ou telle façade fameuse. Quelques-uns de ces immeubles se visitent, comme le Palau Mayaca (mais pas le week-end, raté pour moi !), la Casa Lleo i Morera (actuellement en travaux) ou la Casa Amatller, qui me tentait beaucoup, mais dont le prix d’entrée m’a arrêtée.
J’ai finalement jeté mon dévolu sur la Casa Terradas alias la Casa de les Punxes , fascinant château urbain planté sur un îlot entier de l’avenue Parallel.
J’ai regretté mon choix : la visite de l’intérieur n’apporte pas grand-chose, en dehors de la présentation du contexte de construction de l’immeuble et de quelques clés de lecture. À savoir qu’il ne s’agit en réalité pas d’un château, mais de trois demeures distinctes rassemblées dans cette silhouette inspirée de Neuschwanstein. Le bâtiment a été construit en 1901 pour les trois filles de l’entrepreneur en textile Bartomeu Terradas. Le décor évoque, par une multitude de petits détails, ces trois propriétaires.
Pour meubler le néant (il n’y a vraiment rien à voir à l’intérieur), on occupe le visiteur avec un son et lumière sur la légende de saint George (ça partait d’une bonne intention, mais c’est tellement cucul la praline et long que l’on s’en passerait volontiers), puis par l’exploration systématique des tourelles, qui révèlent un contenu de médiation relativement pauvre et redondant sur l’architecture. Bref, du temps perdu, surtout quand on découvre, par hasard, que le plus intéressant à l’intérieur de l’immeuble demeurent les trois halls, ouverts sur la rue la semaine (on peut jeter un œil à travers la porte, mais les gardiens veillent à ce qu’on n’entre pas !).

C’est finalement mon meilleur conseil à l’adresse de l’amateur d’architecture en vadrouille à Barcelone : une façade vous plaît ? Passez une tête par la porte, elle pourrait révéler un trésor. C’est ainsi que j’ai découvert, en suivant un livreur, le fabuleux hall de la Casa Comalat, dû à l’architecte Salvador Valeri i Pupurull. L’intérieur ne se visite pas : bien malheureusement, car certaines pièces ont gardé leurs décors d’origine (1906-1911), exactement dans la même veine que l’escalier !
Au programme de mon marathon moderniste, j’avais aussi inscrit deux sites remarquables, qui nécessitaient de ma part un peu d’organisation, tant ils étaient éloignés géographiquement de mes autres points d’intérêts : il s’agit de la colonie Güell et de l’hôpital San Pau.
Encore un peu de Gaudi : la colonie Güell
La colonie Güell est située en banlieue de Barcelone : ce village abrite une église – inachevée – de Gaudi, qui préfigure la Sagrada Familia. Vous noterez le nom, Güell, souvent associé à celui de Gaudi : Park Güell, Palau Güell, Colonia Güell…Eusebi Güell, riche industriel à la tête d’une fortune colossale, est l’un des plus importants commanditaires d’Antonio Gaudi, à qui il confie la construction de son Palais, de ses écuries, de ses caves…

Le projet de la colonie Güell est un peu particulier : il s’agit d’une cité ouvrière. En cette fin de siècle, Barcelone dont la population ouvrière a brutalement bondi est régulièrement en proie à des émeutes et à des grèves : les conditions de travail sont dures et la misère des travailleurs est grande. Pour éviter l’impact de ces conflits sociaux sur son usine textile, Güell décide de la déplacer à 23km de la ville, et de bâtir, tout autour de la fabrique, une colonie industrielle, où seront logés les ouvriers. Ils y trouveront des services sociaux (écoles, médecins, coopérative) et des infrastructures de loisirs (théâtre, athénée). Le programme est évidemment extrêmement paternaliste. Plusieurs architectes collaborent au projet.
À Gaudi échoit la construction de l’église, qui ne sera jamais achevée : seule a été bâtie la crypte, dont les partis-pris préfigurent ceux de la Sagrada Familia. C’est la découverte de cette crypte qui motive les touristes les plus motivés à faire le déplacement. Il serait néanmoins dommage de ne pas flâner dans le village pour découvrir cet aspect moins connu de l’empire Güell ! Et le calme ambiant repose encore aujourd’hui de la frénésie barcelonaise !

Un coup de cœur : l’hôpital San Pau
J’ai sciemment gardé le meilleur pour la fin : l’hôpital San Pau i San Croce. C’est le coup de cœur de mon séjour ! Il s’agit d’un immense hôpital public, construit dans les premières années du XXe siècle à la lisière de la ville, à quelques centaines de mètres de la Sagrada Familia. Le projet est né de la volonté et de la fortune d’un homme, Pau Gil Serra, banquier d’origine barcelonaise installé à Paris, qui avait légué ses biens en vue d’une action d’utilité publique : la construction d’un hôpital pour les indigents. Barcelone en cette fin de XIXe siècle possédait un seul grand hôpital public, situé dans le centre-ville, dans ses locaux historiques, inadaptés aux besoins de la médecine moderne.

Les exécuteurs testamentaires ont lancé un concours, remporté par l’architecte Lluís Domènech i Montaner, qui imagine un immense hôpital inspiré des cités-jardins. Le parti pris est moderne : des pavillons séparés pour chaque type de maladie, afin d’éviter les contagions. D’agréables jardins pour apporter de l’air et de la lumière. Le tout relié par d’immenses souterrains pour faciliter la circulation des personnels médicaux. Et un décor digne d’un palais, car la délectation des yeux encourage la guérison !

Le programme était tellement ambitieux que le leg de Pau Gil n’y suffit pas, mais, fort heureusement, la qualité du projet attira d’autres donateurs, qui ont laissé leur nom aux différents pavillons. Il a fallu plus de trente ans pour construire l’ensemble ! Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1997, les activités médicales y ont définitivement cessé en 2009.
En grande partie restaurés depuis, les bâtiments historiques abritent désormais des ONG et des services internationaux liés à la santé. La visite, passionnante, retrace l’histoire de l’hôpital et souligne les qualités architecturales du projet. On pénètre dans trois pavillons : l’un abrite une présentation sur l’architecture, l’autre une reconstitution d’une salle des malades et le troisième a été laissé en l’état, non restauré pour mesurer le travail accompli depuis dix ans. Enfin, la visite se termine dans le monumental bâtiment administratif, au décor exubérant… où les Français seront surpris de trouver l’emblème de la ville de Paris ! Discret hommage à la cité où Pau Gil a vécu et fait fortune.
Là encore, je me fais brève sur l’hôpital San Pau, car j’aimerai lui consacrer un article complet, ainsi qu’à l’autre chef-d’œuvre de Lluis Domenech i Montaner, le Palais de la musique catalane, que j’ai visité en 2013.
Un concentré d’art médiéval : Le Musée national de Catalogne et le musée Frédéric Marès
Je vous disais, au début de ce billet, que mon programme barcelonais alliait architecture moderniste et trésors de l’art roman. Ce volet-là est entièrement muséal : je voulais prendre le temps de savourer l’extraordinaire département d’art roman du Musée national de Catalogne, un des plus riches au monde. C’était l’une de mes grandes découvertes de mon séjour de 2013 : l’État Catalan, au début du XXe siècle, a fait décrocher des églises pyrénéennes toutes les plus importantes peintures murales romanes, qui étaient alors menacées de vente et d’exportation vers l’étranger. Pour mettre en valeur cette extraordinaire collection, les structures intérieures des églises ont été reconstituées dans le musée, et le visiteur passe, ainsi de nef en absides, pour découvrir tout un pan de l’histoire de la peinture. S’ajoutent au parcours des sculptures et des devants d’autels peints remarquables, pour le plus grand bonheur des yeux.
Il aurait été dommage de revenir au Musée national de Catalogne sans visiter le reste des collections : malheureusement, quatre heures et demie ne m’ont pas suffi à faire le tour des galeries. J’ai apprécié le nouvel accrochage du département XIXe siècle : les salles sont thématiques, ce qui facilite grandement l’appréciation par les visiteurs.
J’ai parcouru rapidement la partie XXe siècle, qui contient pourtant bien des pièces intéressantes. J’ai savouré les collections gothiques (qui méritent une aussi minutieuse visite que le département d’art roman)… et les gardiens évacuaient les salles quand j’ai enfin atteint la section Renaissance. Pour un prochain voyage ?
La dernière visite muséale du séjour reste dans le thème de l’art médiéval : il y a, dans le centre de Barcelone, un petit musée présentant une ancienne collection privée devenue publique, le musée Frédéric Marès. Il m’avait échappé lors de mon précédent séjour, et la description qu’en faisait mon guide de voyage m’intriguait beaucoup. Et je n’ai pas été déçue du déplacement : dans un hôtel particulier ancien se déploie une collection déroutante de sculptures médiévales. Des Vierges à l’Enfant, des crucifixions, par dizaines, par centaines, alignées sur les cimaises. L’effet de série est surprenant, inhabituel et certainement intéressant pour l’histoire de l’art. Mais cela confine parfois presque à de l’écœurement, lorsqu’on pense à toutes ces églises vidées de leurs œuvres d’art et aux spéculations du marché de l’art. La médiation n’est pas le point fort du musée, et je me demande bien ce qu’en retiennent les (nombreux) touristes qui déambulent parmi ces centaines d’artéfacts.
Ils semblent beaucoup plus s’amuser dans les deux étages supérieurs du musée où s’entassent, avec la même manie typologique, des éventails, des cannes, des céramiques et même … des timbres ! Difficile de s’imaginer que c’est le même collectionneur qui s’est attaché à rassembler des sculptures médiévales et ces bibelots XIXe siècle !

Marathon n’était pas un vain mot et, après ces cinquante-deux heures intenses et sportives dans les rues de Barcelone, c’est une touriste épuisée qui prenait le train pour Gérone, dernière étape de ce road trip. La suite au prochain épisode !
Quelques infos pratiques pour Barcelone
- La ville est grande : difficile de survivre sans prendre les transports en commun. Le métro est rapide, la circulation en bus aisée, d’autant que Google Maps vous dit lequel prendre. Il existe une carte de transport en commun à la journée pour les touristes, mais son prix est très élevé (22 euros pour 3 jours) et je n’ai pas compris son intérêt (à moins qu’on entre gratuitement dans les musées avec ?). Le plus avantageux, à mes yeux, est la carte 10 voyages (10,20 euros). Les correspondances (y compris métro + bus) sont autorisées pendant 1h15 après la première validation. Mieux qu’à Paris donc.
- Pour dormir, les routards-à-sac-à-dos trouveront une auberge propre et moderne (mais impersonnelle) de la chaine Generator. Elle est bien située, non loin de Passeig de Gracia. Les lits sont un peu chers, mais la qualité de la prestation le vaut. En revanche, les prix du bar sont prohibitifs et le petit-déjeuner, quoique copieux, vaut plus cher qu’à l’hôtel ! À noter, la bagagerie est payante (5 euros la journée). En 2013, j’avais séjourné dans une chouette maison d’hôtes près de l’hôpital San Pau : America 32, carrer America, à partir de 30 euros la nuit.
- Pour manger. J’avais de Barcelone une mauvaise expérience. Cette fois-ci, je l’ai contré en ne mangeant pas à la catalane : pas de tapas ! J’ai favorisé les restaurants végétariens / végan et la cuisine exotique, ce qui m’a évité toute déception.
- Budget. Barcelone est une ville chère. Et pas seulement à cause de l’hébergement ou de la nourriture : les visites aussi sont extrêmement onéreuses. Comptez en moyenne 20 euros pour chaque maison Gaudi que vous visiterez. J’ignore s’il y a des pass, ça vaut en tout cas le coup de se renseigner. Le Musée national de Catalogne est gratuit le samedi après 15h. Quand je me suis rendue, le dimanche, au musée Frédéric Marès il était également gratuit, mais j’ignore si c’est récurrent.
Vous parlez de modernisme catalan, quels sont les marqueurs de différence avec l’art nouveau en france – du moins pour les débuts, parce que le modernisme s’étend bien au dela , mème de l’art déco qui a succédé à l’art nouveau.
J’aime beaucoup le modernisme catalan, sauf l’appellation, laide en français, on dirait un discours de Valls.
Je suis d’accord avec tout ce que vous dites sur barcelone sauf pour la gastronomie ou plus exactement sur les restaurants
Il suffit de connaître des catalans ou des français vivant à barcelone pour avoir les bonnes adresse connues des catalans
J’ai eu de la chance donc de connaître deux bons restaurants dont je me souviens encore
Cordialement