Revoir Rome

La bonne nouvelle est tombée dans ma boîte mail un matin pluvieux de février ou de mars : je suis l’une des lauréates de la bourse de l’Ecole française de Rome, et à ce titre je vais passer mon mois de juillet dans la capitale italienne. Chouette perspective, dix ans pile-poil après mon premier séjour à Rome en 2009.
Si le motif de mon voyage est d’abord la recherche – et j’ai un programme bien chargé qui m’attend – je vais profiter de mes temps libres et week-end pour écumer les musées, revoir mes monuments préférés et découvrir les plus beaux sites des environs (Tivoli, etc.)

Rome depuis Saint-Pierre, 2009

Se souvenir de Rome

A un mois pile de mon départ, j’ai exhumé de mon disque dur les photographies de mes voyages précédents, réouvert le guide bleu et le guide du routard, retrouvé mes cours d’histoire de l’art et d’archéologie romaine. De quoi être dans le bain dès mon arrivée. Le doigts sur la carte, je me réapproprie la topographie. Les souvenirs ressurgissent : la lumière d’une ruelle, la saveur d’un bon repas, l’émotion ressentie devant un chef-d’oeuvre. Je recompose mon musée mental, patchwork des salles et des oeuvres qui m’ont le plus marquée : les peintures murales romaines du Palazzo Massimo alle Terme, les vases antiques des Musées du Vatican, la puissante silhouette de l’Hercule de Canova, les vertigineux plafonds du Palais Barberini, de l’église Saint-Ignace et de celle du Gesu, la matière extraordinaire des marbres du Bernin… J’inventorie les paysages dont je me souviens, les monuments que je peux encore me figurer : les termes de Caracalla, la silhouette du château Saint-Ange, la perspective sur les forums impériaux.

Vue sur le forum, en 2009

Rome studieuse

L’image de Rome : c’est bien ce qui va m’occuper toute une partie de mon séjour. La ville éternelle a abondamment été représentée dans la vue d’optique et je voudrais en faire la cartographie : quels sont les monuments et perspectives retenus pour être soumis au spectacle de l’optique ? Pourquoi ceux-là et pas d’autres ? Coïncident-ils avec les représentations de la ville véhiculées par les textes et plus encore par les guides touristiques de l’époque ?
Mais surtout, je vais tenter d’identifier, pour chaque vue, la source visuelle mobilisée, car jamais ou presque les vues d’optique ne présentent de compositions originales : elles sont toujours copiées d’estampes ou, plus rarement, de dessins pré-existants.

Vue de la superbe Fontaine de Trevi à Rome, eau-forte coloriée, seconde moitié du XIXe siècle, Paris, Bibliothèque nationale de France

Une quête qui va m’amener à user mes pas dans les rues de la ville, mais aussi et surtout à écumer les bibliothèques patrimoniales et les cabinets d’estampes.
En 2013, lors de mon second et dernier en date séjour à Rome, j’avais visité, pour mon plaisir, la très impressionnante bibliothèque Angelicana. Ce nouveau séjour va être un safari de belles bibliothèques, avec je l’espère, une ou plusieurs séances de travail à la bibliothèque vaticane.

L’autre tâche de mon séjour est l’étude de plusieurs fonds de vues d’optique conservées dans les bibliothèques et musées romains. Certaines pièces, comme le rouleau de vues d’optique de la bibliothèque Casanatense sont vraiment exceptionnelles et devraient m’occuper un long moment.

Le rouleau de vues d’optique de la Bibliothèque Casanatense. Photographie institutionnelle.

J’attends avec impatience de retourner à l’Istituto per la Grafica, qui conserve les estampes des collections nationales, mais aussi les planches de cuivre de la chalcographie romaine, que j’avais étudiées dans le cadre de mon mémoire de Master 2. La localisation de l’Istituto n’est pas désagréable : il est hébergé dans le Palazzo Poli, contre lequel est adossée la fontaine de Trévi. Quelle chance ont les lecteurs de pouvoir contempler la place sous cet angle inhabituel ! Malheureusement, il ne m’était pas venu à l’idée, en 2013, d’immortaliser ce moment : je vais tacher de corriger ça !

Les réserves de la chalcographie de Rome, à l’Istituto per la Grafica

S’imprégner de culture romaine

Si le séjour se doit d’être studieux, je compte bien consacrer tous mes temps libres à la (re)découverte de la ville, ses monuments, ses musées… et sa gastronomie !

Je vais profiter de ce séjour pour une révision générale de mes cours d’histoire de l’art (… qui, pour certains commencent à dater) : n’y a-t-il pas ville plus idéale pour un tel programme ? Tant de collections fameuses à admirer, de monuments remarquables à découvrir ! La liste serait trop longue à détailler ici, alors je vous laisse la surprise de la découvrir au gré de mon fil Twitter, de mes posts Instagram et des articles à venir sur le présent blog sous le tag « Rome ».

Perspective sur le château Saint-Ange

Comme il fait chaud l’été à Rome, il y a de grande chance que le week-end, je m’aventure à chercher de l’air frais et de la verdure dans les environs. Il se trouve que je n’ai jamais visité les fascinants jardins de Tivoli, qui seront certainement assaillis de touristes… Peut-être aurai-je plus de chance dans d’autres villas, sur d’autres sites plus confidentiels… Nous le saurons très vite !

En attendant de lire mon « journal romain », je vous invite à redécouvrir quelques billets précédemment parus sur Orion en aéroplane 

5 réflexions sur “ Revoir Rome ”

  • 7 juillet 2019 à 13 h 00 min
    Permalink

    Merci pour ce voyage virtuel qui complète ma visite du mois de mai. Merci de prendre le temps de partager vos expériences

    Réponse
  • 7 juillet 2019 à 16 h 20 min
    Permalink

    Bonne chance et bon courage pour cette quête surement aussi exigeante qu’exaltante !

    Réponse
  • 8 juillet 2019 à 8 h 17 min
    Permalink

    Une aventure que j’aurais plaisir à découvrir au fil des chroniques ! Bon courage!

    Réponse
  • 8 juillet 2019 à 10 h 56 min
    Permalink

    Bonjour,

    Les Jardins de Tivoli sont très rafraichissants et pas si fréquentés (en juin).
    Une recommandation gourmande: la gelateria del teatro, les glaces sont à tpmber;

    Réponse
  • 9 juillet 2019 à 12 h 13 min
    Permalink

    Bonour « Peccadille » qui n’en n’êtes pas du tout une, tant la richesse de ce vous partagez est instructive et exaltante.
    Ah! Le Bernin par exemple, et ses sculptures d’une virtuosité exeptionnelle conjuguant le fait d’avoir été réalisées dans une matière aussi dure que le marbre avec la delicatesse d’un :
    « drapé mouillé  » à la Phydias.

    En aparté : Après les vues d’optique, vous pourriez aborder une autre thèse, celle sur les anamorphoses par exemple et pour rester dans le thème de l’optique.
    Le sujet est vaste de tout ce qu’elles laissaient à découvrir, pour peu qu’on les aient observé via un angle d’observation adéquat, quant ce ne l’est via divers accessoires reflechissants circulaires ou coniques ,

    En attendant ce surcroît de travail (sourire) , je vous souhaite un agréable séjour d’étude qui vaut autrement plus que beaucoup de loisirs nommés vacances.

    Point de vacances de l’esprit chez vous ; il est en constante ebullition à la recherche de ce triptyque si intéressant de la connaissance, de l’art et du partage.

    Richard Meuterlos

    Réponse

Laisser un commentaire