L’esthétique de la ruine. Paris, 1871, photographies des lendemains de la Commune

Près d’un siècle et demi après la Commune, les photographies des ruines laissées dans la capitale par ces événements continuent à fasciner. Elles dévoilent notre paysage parisien quotidien sous un jour étrange, presque inconcevable à nos yeux : des lambeaux fumants.
Alors que l’histoire de la Commune est assez floue dans la mémoire collective, ces images nous frappent : quelles sont ces scènes apocalyptiques dans les rues de notre « ville-musée » que nous pensons immuable depuis Haussmann? 

Rue de Rivoli pendant la Commune
Rue de Rivoli, photographie anonyme, Paris incendie, 1871, Album historique, BNF/Gallica

Durant la « Semaine sanglante », en mai 1871, Paris brûle : le Ministère des Finances, le Palais des Tuileries, le Palais de la Légion d’honneur, la porte Saint-Martin s’embrasent sous l’action des troupes versaillaises et des communards. Au lendemain des incendies, photographes et artistes sont nombreux à accourir pour immortaliser les ruines fumantes des monuments insignes de la capitale.

Carrousel du Louvre : vue sur l'arc de triomphe et l'aile de Flore, photographie d’Alphonse Libert, Les ruines de Paris et de ses environs, 1870-1871, BNF/Gallica
Carrousel du Louvre : vue sur l’arc de triomphe et l’aile de Flore, photographie d’Alphonse Liébert, Les ruines de Paris et de ses environs, 1870-1871, BNF/Gallica

L’abondance des photographies qui nous sont parvenues en témoigne : il y a eu une production massive d’images autour des événements de la Commune. Mais qu’a-t-on photographié, pour qui et pourquoi?

Paris, ses monuments et ses ruines, 1870-71, édité par Baudel en 1871.
Paris, ses monuments et ses ruines, 1870-71, édité par Baudel en 1871.

Se souvenir de la Commune

En 1871, la photographie est assez développée pour être relativement largement pratiquée et l’image fait l’objet d’un abondant commerce. Néanmoins, le matériel, trop encombrant, et les conditions de prise de vue, très contraignantes, ne permettent pas de photographier convenablement le mouvement. Ainsi, de la Commune, il était impossible de photographier les combats. Comme pour la guerre de Crimée, à défaut d’actions, on immortalise les conséquences : Paris en ruines, des cadavres alignés dans des cercueils. L’iconographie de la Commune est posée.

La Colonne Vendôme brisée
Colonne de la place de la Vendôme, photographie de Loubère, Album photographique des ruines de Paris, 1871, BNF/Gallica

La beauté de la Ruine

Les photographes sont si nombreux sur les ruines fumantes des Tuileries ou de l’Hôtel de Ville que la caricature s’empare de leur silhouette, leur va-et-vient irritant fortement certains chroniqueurs.

Robida, caricature dans Le journal amusant, 1er juillet 1871, n°774, p.3
Robida, caricature dans Le journal amusant, 1er juillet 1871, n°774, p.3

Les ruines forment un beau sujet pour ces photographes dont l’œil a souvent été éduqué par les hiérarchies classiques des beaux-arts. Paris dévasté est digne de la ruine antique : on photographie les murs calcinés des palais de l’Empire comme l’on photographie les vestiges archéologiques de Rome, Naples ou Athènes.

« Par un sentiment qu’on nous reprochera, mais que nous pardonnera tout artiste, parce qu’il l’eut à coup sûr éprouvé, nous fûmes avant tout frappés de la beauté de ces ruines » Théophile Gautier, Tableaux de siège, 1871, p. 327

Palais des Tuileries incendié
Palais des Tuileries, photographie d’Alphonse Libert, Les ruines de Paris et de ses environs, 1870-1871, BNF/Gallica

Dans le cadrage ou dans les titres attribués aux images, certaines photographies font références aux classiques de la gravure que forment les Désastres de la guerre de Callot et ceux de Goya, références visuelles incontournables quand il s’agit de figurer l’indicible des conflits.

L’abîme sublime le banal, rend remarquable ce que l’on jugeait autrefois médiocre. Ainsi, Ludovic Hans et J.J. Le Blanc énoncent :

« Une merveille nous y attend [dans la rue de Rivoli]… Le Ministère des Finances qui n’avait jamais été qu’un monument médiocre est devenu une ruine superbe. Le feu est un ouvrier de génie. De cette masse uniforme, géométrique, insolemment régulière, il a fait un édifice mouvementé, décoratif, intéressant. » Ludovic Hans et J.J. Blanc, Guide à travers les ruines: Paris et ses environs, 1871, p. 8

Ministère des Finances pendant la Commune
Ministère des Finances, photographie anonyme, [recueil] Ruines de Paris, mai 1871, BnF/Gallica.

À travers les ruines de la Commune, artistes et intellectuels renouent avec une certaine vision romantique : l’écroulement des emblèmes du pouvoir figure un saisissant aperçu de ce que serait la ruine de leur civilisation.

« Ruiné, incendié, et dévasté, l’Hôtel de Ville reste du moins la plus superbe des ruines parisiennes. Son harmonie primitive a fait place à un pittoresque et funèbre désordre qui serre le cœur, tout en offrant aux yeux un de ces spectacles horriblement beaux que gardent de tels écroulements. […] Épouvante, est-ce bien le sentiment qu’on éprouve? Non: le sentiment artistique est si puissant, le désastre a fait de ces choses somptueuses des choses si belles, qu’on s’arrête et qu’on admire. » Jules Claretie, L’illustration, 22 juillet 1871, p 54-55.

Hôtel de Ville de Paris pendant la Commune
Hôtel de Ville, photographie d’Alphonse Libert, Les ruines de Paris et de ses environs, 1870-1871, BNF/Gallica

Un marché à conquérir

Au-delà de l’attrait esthétique indéniable qu’offre cet atypique champ de ruines, il y a, pour les photographes de Paris, un marché juteux à conquérir. Pour preuve, entre juin et décembre 1871, quelque 846 photographies ayant pour thème la Commune de Paris sont enregistrées au dépôt légal.

[Recueil de photographies] Ruines de Paris, mai 1871
[Recueil de photographies] Ruines de Paris, mai 1871

Elles s’écoulent sur le marché déclinées sous toutes les formes d’éditions et à tous les prix : cartes-albums, vues stéréoscopiques, recueils de vues reliés… Ces mêmes images servent de document de travail aux illustrateurs de tous les journaux de la capitale, à une époque où la photographie ne peut être directement imprimée sans recourir à la gravure. C’est ainsi qu’on les retrouve dans les pages de l’Illustration, du Monde illustré.

Le succès commercial de ces clichés est tel que l’on organise des expositions itinérantes sur le thème des ruines de la Commune, qui voyagent jusqu’à Londres, Liverpool et Cornhill.

Palais royal incendié pendant la Commune, 1871
Palais Royal, photographie de Wulff le jeune, [album] Les Ruines de Paris, 1871, BnF/Gallica

Un tourisme de guerre

D’une façon assez surprenante, les désastres de l’Île-de-France suscitent une forme de tourisme inédite : un tourisme de zone sinistrée. Depuis la province ou l’étranger, voici des visiteurs qui inscrivent à leur programme une excursion à Saint-Cloud ou aux Tuileries pour admirer des palais en ruines. Parmi les étrangers, les Anglais sont les plus nombreux à accourir au spectacle. L’agence de voyages Cook leur propose d’ailleurs un tour spécial « ruines de la Commune », très prisé de la clientèle.

Hôtel de Salm incendié pendant la Commune, 1871
Hôtel de Salm, chancellerie de la Légion d’Honneur, photographie de Wulff le jeune, [album] Les Ruines de Paris, 1871, BnF/Gallica

Si ces touristes anglais, comme les artistes français, sont pétris de culture classique et romantique et admirent la « ruine moderne », on devine un certain plaisir à voir dans ces destructions la défaite du rival culturel de toujours.

A côtés des photographies, qui s’adressent autant aux étrangers qu’aux Parisiens, fleurissent de nombreux guides destinés à fournir un itinéraire et des explications à propos de ces nouvelles attractions.

Deux guides touristiques des Ruines de Paris
Deux guides touristiques des Ruines de Paris

La mémoire de l’image, la mémoire politique.

Fascinantes pour le « regardeur » moderne, ces images sont des objets délicats pour l’historien, qui ne saurait les prendre comme une source objective. Produites pour un marché, composées selon certains critères esthétiques, elles résultent d’un regard particulier posé sur la Commune.

Il est d’ailleurs très difficile de connaître l’opinion politique des auteurs de ces clichés. Tout au plus peut-on remarquer qu’ils photographient indifféremment les monuments bombardés par les troupes versaillaises et ceux incendiés par les communards.

Grand escalier de l'hôtel de Ville
Hôtel de Ville, les grands escaliers, photographie anonyme, Paris incendie, 1871, Album historique, BNF/Gallica

La clientèle elle-même trouve dans ces images ce qu’elle y cherche : assouvir une simple curiosité pour le provincial ou l’étranger, conserver un mémento pour l’ancien communard, prouver les méfaits de cet épisode pour le bourgeois.

C’est ainsi que les mêmes images, utilisées à des fins de propagande, peuvent illustrer des textes hostiles à la Commune ou, au contraire, exalter l’attaque du prolétariat contre le pouvoir bourgeois.

Rue Royale, Paris, 1871
rue Royale, photographie d’Alphonse Libert, Les ruines de Paris et de ses environs, 1870-1871, BNF/Gallica

Pour aller plus loin

A feuilleter sur Gallica :

Bibliographie :

  • Quentin Bajac (dir.), La Commune photographiée, Paris, Réunion des musées nationaux, 2000.

18 réflexions sur “ L’esthétique de la ruine. Paris, 1871, photographies des lendemains de la Commune ”

  • 15 septembre 2014 à 16 h 10 min
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    Bonjour,
    Cet article est vraiment très intéressant, et je conseille à tous ceux que la thématique de l’esthétique de la ruine en photographie intéresse, de consulter, pour la période contemporaine, cette publication récente : L’esthétique des ruines dans la photographie de guerre, Beyrouth centre-ville une commande exemplaire (L’Harmattan).

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    • 23 septembre 2014 à 6 h 52 min
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      Bonjour,

      Merci pour cette recommandation : je feuilletterai ce livre (il doit être à la BPI!)

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  • 15 septembre 2014 à 19 h 55 min
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    Un grand merci pour votre article qui fait écho aux renouvellements historiographiques faisant place à de nouveaux champs de recherche, celle d’une histoire connectée : la Commune à Paris, dans l’hexagone et dans les territoires sous domination coloniale. Au plaisir de vous lire

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  • 16 septembre 2014 à 23 h 50 min
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    A ce propos, et explorant la ville en ruines depuis les travaux d’Haussmann jusqu’aux suites de la Commune, sans négliger le siège prussien, je recommande l’excellent livre d’Eric Fournier, « Paris en ruines ».

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  • 20 septembre 2014 à 20 h 14 min
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    Bonjour Pecadille, je lis et regarde toujours vos articles avec intérêt. Avez-vous lu « Une forêt vierge en plein Paris », un texte de Camille Flammarion rédigé en 1881 et décrivant les ruines du Conseil d’État et de la Cour des Comptes, rue de Lille ? Le devenir des ruines… C’est réédité dans « Clairs de lune et autre textes », aux éditions des Grands Champs en 2012 – mais cela se trouve peut-être sur Gallica.
    Juste un petit détail qui me gêne. Votre phrase « Si ces touristes anglais, comme les artistes français, sont pétris de culture classique et romantique et admirent la « ruine moderne », on devine un certain plaisir à voir dans ces destructions la défaite du rival culturel de toujours. »
    Je ne comprendrai jamais l’anglophobie viscérale des Français – n’étant ni Française ni Anglaise, au fond je m’en contrefiche, mais tout de même. Après la paix d’Amiens en 1802, les Anglais ont afflué à Paris qui n’était pas détruit – et la France n’était pas vaincue, loin de là. Ils étaient curieux de (re)voir une ville qu’ils aimaient, de voir ce qu’elle était devenue sous le règne de l’Ogre corse, et de voir au Louvre les milliers d’œuvres pillées par les troupes françaises en Italie et en Allemagne. Le grand, l’immense Turner est d’ailleurs venu lui-même à Paris à cette occasion. Excusez la longueur de cette intervention, mais il y a des détails qui choquent.
    Cordialement / Kind regards
    Carla Kapsïeva

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    • 23 septembre 2014 à 7 h 06 min
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      Bonjour Carla,
      Vous avez tout à fait raison : ma tournure est maladroite. Je vais essayer de la corriger pour la nuancer : il devait en effet y avoir autant d’amoureux de Paris désespérés de voir l’état de la ville et de ses chefs-d’oeuvre que de gens qui se réjouissaient d’une telle défaite. Il y a à l’époque une rivalité assez forte entre la France et l’Angleterre (je l’aborde dans l’article sur Gustave Doré et Londres : http://peccadille.wordpress.com/2014/06/18/entre-mythe-et-realite-londres-vu-par-gustave-dore/) mais de là à penser que tous les touristes venaient pour se réjouir des ravages, non…

      Je vous rassure, je n’ai personnellement aucune once d’anglophobie (je ne comprends pas non plus la manie de beaucoup de gens à haïr nos voisins allemands et anglais en référence à une histoire antérieure à la construction européenne). Je traduisait juste mal une interprétation historique.

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  • 22 septembre 2014 à 21 h 45 min
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    Bonjour,
    Encore une fois un article où j’en apprends beaucoup. J’avais saisi la facette « massacre » de la Commune, mais j’ignorais que tant de bâtiments avaient fini incendiés ou détruits ; c’est impressionnant. Tout comme d’apprendre que le tourisme de guerre ne date pas d’hier (malheureusement).

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  • 3 octobre 2014 à 12 h 25 min
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    Bonjour,
    Merci pour ce très bel article sur Paris après la Commune.
    Un généalogiste m’a transmis l’information et je vais faire suivre votre lien auprès des généalogistes qui trouveront des informations ou photos pour agrémenter leur généalogie et retracer la vie de leurs ancêtres parisiens – en indiquant la source de votre page, bien entendu.
    Bien cordialement.
    Christine

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    • 25 octobre 2014 à 15 h 31 min
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      Je vous remercie de votre intérêt et d’avoir diffuser le lien vers cet article.
      Bien à vous,

      Johanna

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  • 10 octobre 2014 à 19 h 15 min
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    Bonjour, Je découvre votre blog à la faveur d’un lien « twitter ».
    Je me suis régalé non seulement à la lecture de votre article sur le Paris de la guerre 1870-71 et de la Commune, mais aussi des liens gallica que vous avez eu le bonheur d’y insérer.
    A l’heure où notre Histoire est massacrée, remisée aux poubelles de l’inculture mondialiste « téléphage », votre contribution abondamment documentée, bien écrite à la syntaxe et à l’orthographe irréprochables, a ensoleillé ma journée ! Soyez-en remercié ! A vous lire bientôt.
    Cordialement,
    Christian

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  • 22 octobre 2014 à 11 h 26 min
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    L’esthétique de la ruine n’a pas d’écho que dans le « tourisme de guerre » (qui si je me souviens bien est un truc de BOURGEOIS à l’époque déjà, tout le tourisme )(la bourgeoisie internationale, déjà à l’époque , comme maintenant on parle de mondialisation financière )
    il y a les zombies, arrière-arrière-arrière petit fils de Frankenstein.
    Pourrait-on prétendre que les romantiques sont les précurseurs des Bobos ?

    Sinon pour ceux qui veulent sortir un peu des faits culturels des villes (bourgeois), on peut voir des ruines dans les friches industrielles. Les arts populaires s’en sont d’ailleurs assez largement emparés : clip vidéo de rock, tournage de séries…

    L’esthétique de la ruine … elle se trouve par exemple dans le roman picaresque, doit-on rire des malheurs de ces types affamés dans une société qui fut opulente et qui s’est écroulée ?

    Les ruines de guerre n’inspirent pas forcément l’émotion ethétique : Gaza fait plutot penser à un terrain vague qu’au Colisée (mème si le colisée me fait plus penser à l’école de l’aviation en Argentine qu’à Guignol rencontre Martine au square, mais bon c’est personnel ).

    Lesquelles par exemple ? je pense quand mème que c’est les symboles d’un pouvoir abattu qui sont les plus sexy. Qui ne rève pas de voir les palais de Bachar el Assad en ruines ? Le palais de Ceaucescu ne serait-il pas plus beau avec des ouvertures en Façade ?

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  • 24 octobre 2014 à 18 h 24 min
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    Vous pleurez sur des ruines, et les 25 000 parisiens tués pendant les combats par les troupes coloniales monarchistes françaises ?

    Guy Viard.

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    • 25 octobre 2014 à 15 h 26 min
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      Bonjour Monsieur,

      Il ne s’agit que d’un regard sur les photographies qui font suite à la Commune, pas d’un cours d’histoire sur tous les aspects de la Commune.
      L’objectif des billets « en surfant sur Gallica » est de proposer une exploration d’un document ou d’un corpus de document numérisé par la bibliothèque national de France.
      Ici, le sujet était les photographies des ruines de la Commune comme objet éditorial, commercial et esthétique. Cela ne m’émpêche pas d’avoir une pensée pour les vies humaines gâchées par les désastres des guerres…

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  • 25 novembre 2014 à 9 h 47 min
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    Si on élargit les sources jusqu’à la gravure, il y a le grandiose « Paris et ses ruines » édité par Charpentier, dix ans après le fameux « Paris dans sa splendeur ». 12 planches rougeoyantes des principaux bâtiments détruits par le feu à cette occasion.
    Mais je ne parviens pas à le trouver sur Gallica.

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    • 26 novembre 2014 à 9 h 35 min
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      Bonjour,
      Cette référence me dit quelque chose, je me demande si je ne les ai pas déjà vues quelque part… A la bibliothèque de l’école des Beaux Arts ? Si vous avez le nom du graveur, essayez dans la base Cat’z’art!

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  • 30 novembre 2016 à 16 h 31 min
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    Encore un très chouette article. Tu fais vraiment bien de les remettre en avant de temps en temps pour ceux qui ne te suivent pas depuis le début. Pour ma part, je ne peux m’empêcher de penser à la mode de l’urbex qui prend toujours plus d’ampleur depuis une vingtaine d’année…

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