Lors de ma lecture de l’excellent petit catalogue Doucet de fonds en combles, trésors d’une bibliothèque d’art, j’ai pris connaissance de l’existence d’albums de vues d’ateliers d’artistes actifs à Paris autour de 1890-1910, conservés à la bibliothèque de l’INHA (fonds de la bibliothèque d’Art et d’Archéologie Jacques Doucet).

Achetés en 1958 par la bibliothèque pour la somme de 30.000 francs, ces 4 albums regroupent 94 vues (d’à peut près 70 ateliers différents). On y trouve des vues d’ateliers d’artistes plus ou moins célèbres : à coté de William-Adolphe Bougereau, Luc-Olivier Merson ou Emmanuel Frémiet (1824-1910), il y a également des artistes oubliés aujourd’hui comme Gustave Courtois (1853-1923). Numérisés depuis 2010, toutes ces photographies sont disponibles sur la bibliothèque numérique en ligne de l’INHA…

Les photographies sont pleines de charme et nous renseignent abondamment sur la question de la documentation des artistes mais également sur leur processus de création. C’est parfois ce qui manque cruellement dans les visites d’ateliers anciens conservés : le bazar des trésors accumulés, l’évocation de la création en cours, la présence du modèle, de la Muse… Ainsi, la vue de l’atelier de Théodore Railli (1852-1909), nous fait prendre conscience de l’omniprésence de la photographie comme outil de travail pour les artistes de la mouvance orientaliste.

Parmi mes photographies préférées de ces quatre albums, je citerai l’atelier du peintre Albert Pierre-René Maignan (1845-1908): je suis fascinée par sa collection de curiosités et d’œuvres (copies, originaux ?). Ainsi, dans la grande vitrine à l’arrière plan de la photographie, on peut distinguer un oiseau empaillé, ce qui semble être un buste reliquaire, un casque grec, des statuettes de pleurants, des objets religieux, des bijoux… Le fonds de l’atelier du sculpteur d’Henri Plé (1852-1922) est également occupé d’une multitude de petits plâtres : statuettes, bustes, mains. Quant au peintre Cesare Augustino Detti (1847-1914), il pose au milieu de sa collection d’armes médiévales, dans un costume pour le moins surprenant.


A l’opposé du « bazar accumulé » par ces artistes, d’autres photographies laissent voir des espaces chic et bourgeois, bien ordonné et propice aux réceptions d’invités, tel l’atelier du peintre d’Ignace Spiridon (né en 1845).

Une photo, enfin, diffère beaucoup des autres vues d’ateliers : c’est celle représentant, Daniel Ridgway Knight(1839-1924) posant dans sa serre, entrain de peindre un modèle costumée en paysanne.

Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces 4 albums sur le site de la bibliothèque numérique de l’INHA en cliquant sur les liens suivants (1) (2) (3) (4)
contente de découvrir votre blog, je viendrai plus souvent 🙂 Valérie C.-G.
Merci beaucoup de votre intérêt! Bonne soirée!
merci ….tant de choses à découvrir….
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