La Merveille retrouve la cité de l’architecture !

C’est fait ! La maquette de la Merveille du Mont-Saint-Michel a retrouvé les salles de la Cité de l’architecture et du Patrimoine fin mars. En septembre dernier, je relayais la campagne de crowdfunding pour la restauration de ce trésor singulier : le chantier s’est achevé il y a quelques jours, sous les yeux du public. 

La maquette de la Merveille du Mont Saint Michel restaurée,  Cité de l'architecture, avril 2015
La maquette de la Merveille du Mont Saint Michel restaurée,
Cité de l’architecture, avril 2015

 

Un témoin exceptionnel des chantiers de restauration du XIXe siècle

Réalisée vers 1880, la maquette représente la partie la plus remarquable du Mont-Saint-Michel, « La Merveille », alors en cours de restauration par l’architecte Édouard Jules Corroyer.

Ce modèle figure non pas l’état du monument autour de 1880, mais les restaurations projetées par l’architecte. Présentée lors de l’exposition de l’Union des arts décoratifs, la maquette doit démontrer la justesse des partis pris de Corroyer, alors très contesté : il sera évincé du chantier en 1888.

La maquette de la Merveille du Mont Saint Michel restaurée,  Cité de l'architecture, avril 2015 (détail)
La maquette de la Merveille du Mont Saint Michel restaurée,
Cité de l’architecture, avril 2015 (détail)

 

A ce titre, la maquette est un document historique de première importance qui témoigne d’un des chantiers de restauration les plus ambitieux du XIXe siècle. C’est aussi un objet singulier : contrairement à la plupart des maquettes de l’époque, elle n’est pas réalisée en plâtre mais en pierre. Pour l’entrepreneur en travaux qui l’a fabriquée, il s’agissait de faire la démonstration de son savoir-faire.

Une restauration nécessaire

Donnée par ses créateurs au musée de sculpture comparée, la maquette y a été exposée de 1885 à 1997. Plusieurs fois déplacée et réparée, elle a subi d’importantes détériorations. Après l’incendie du Trocadéro en 1997, elle rejoint définitivement les réserves du musée. Les conservateurs de la Cité de l’architecture l’ont redécouverte en 2010, mais son état ne permettait pas une réintégration dans les salles du musée : la maquette était encrassée, fissurée et cassée en plusieurs endroits. Mais surtout, son socle menaçait de s’effondrer sous le poids de la pierre (1500 kg !). La restauration, extrêmement délicate, était estimée à 100 000 euros, somme trop importante pour que le musée s’engage seul dans cette aventure. Cent soixante huit généreux contributeurs lui ont permis de collecter les 15 000 euros qu’il manquait pour engager le chantier.

Maquette de la Merveille, juillet 2014 (avant restauration)
Maquette de la Merveille, juillet 2014 (avant restauration)

En mars, la maquette, consolidée et nettoyée, a été réinstallée dans les salles du musée. Son arrivée a été très impressionnante : la caisse passait tout juste par la porte !

Le retour de la maquette à la Cité de l'architecture. Cliché du musée.
Le retour de la maquette à la Cité de l’architecture. Cliché du musée.

La fin de la restauration a été réalisée sous les yeux du public : remontage des parties hautes, de la charpente et restitution du rocher.

La transformation est spectaculaire : la pierre, débarrassée de la crasse et des disgracieux joints en plâtre a retrouvé tout son éclat. Remontée, la maquette se révèle dans toute sa monumentalité : courez la voir à la Cité de l’architecture !

La conservatrice, Christine Lancestremere, en train de présenter la maquette restaurée, avril 2015
La conservatrice, Christine Lancestremere, en train de présenter
la maquette restaurée, avril 2015

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