Il y a quelques jours, la Cité de l’architecture et du Patrimoine a lancé une campagne de crowdfunding (financement participatif) pour la restauration d’une exceptionnelle (et monumentale !) maquette du Mont-Saint-Michel : un colosse de plus de deux mètres et de 1500 kg !
En juillet, je m’étais rendue dans les réserves du musée, en Bourgogne, pour suivre le tournage de la vidéo promotionnelle qui accompagne la campagne de mécénat. Ce voyage m’a fourni l’occasion de réaliser de nombreuses photographies de l’œuvre et un entretien avec la conservatrice à l’origine de ce projet, dont voici le compte-rendu.
La maquette du Mont Saint Michel, photo prise lors du tournage dans les réserves du musée.
Les journées du patrimoine ont lieu ce week-end. Que visiter ? Voici ma sélection 2014, basée sur mes expériences précédentes. Elle complète la sélection 2013, toujours consultable ici (attention, vérifiez que les lieux sont bien ouverts cette année avant de vous déplacer) et ma liste des plus belles bibliothèques parisiennes à visiter pendant les JEP.
Cité de l’Architecture et du Patrimoine : galerie des moulages
Facebook m’a appris il y a peu que se tiendrait à Lyon la première édition de Beaux Dégâts hors de Montréal! Beaux Dégâts, c’est un concept fabuleux inventé il y a deux ans à la Fresh Paint Gallery : une soirée, de la musique, de la bonne humeur et une battle de graffeurs!
Beaux dégats, septembre 2012, Fresh Paint Gallery, Montréal
Le 26 mai, des dizaines d’ateliers, musées, galeries à travers toute la France fêtent l’estampe. Mais pourquoi cette date, le 26 mai? Ce jour là, on commémore un événement majeur de l’histoire de l’estampe, l’arrêt de Saint-Jean-de-Luz, qui, le 26 mai 1660 confirme la gravure comme un art libre.
Abraham Bosse, L’atelier du graveur au burin et à l’eaue-forte (détail), 1643, BnF/Gallica
Pour cette dixième européenne des musées, le 17 mai 2014, pourquoi ne pas explorer les richesses culturelles de l’Ile-de-France? A contre-courant et loin de la foule parisienne, voici une sélection pour une nuit des musées banlieusarde et insolite!
Depuis une quarantaine d’années, les petites écuries du château de Versailles servent d’entrepôt à 5000 statues : des marbres magnifiques et une cohorte de plâtres plus ou moins ravagés par le temps, issus des collections du Musée du Louvre, de l’Ecole des Beaux-Arts et de la Sorbonne. Le 2 mars prochain, le château de Versailles ouvre exceptionnellement les portes des Petites écuries. Une occasion unique d’admirer les pièces de la Galerie des Sculptures et des Moulages.
Edit du 3 avril 2014 : jusqu’à septembre 2014, la galerie sera ouverte le premier dimanche de chaque mois [Plus d’info]
Visiter un grand musée peut se révéler très intimidant. Par quoi commencer ? Que regarder ? Comment comprendre et apprendre quand on « n’y connaît rien » ? Comment profiter de ces musées « un peu chiant, avec un tableau, une étiquette, une sculpture, une étiquette… » ? Voici une rengaine que j’entends souvent dans la bouche de mes amis « non familiers des musées ». Il y a mille et une manières de rendre une sortie au musée plus vivante, plus enrichissante. L’une d’elles est de profiter des opérations « les jeunes ont la parole » : plusieurs musées parisiens proposent régulièrement des après-midi ou des soirées pendant lesquelles l’animation et la médiation des collections est confiée à des étudiants en histoire de l’art et en médiation.
photo: Musée du Louvre
Vendredi dernier, 300 étudiants bénévoles avaient investis les salles du musée du Louvre pour présenter au public une œuvre qu’ils avaient choisie et étudiée. Ici, pas de visite guidée ni de parcours imposé, c’est à la carte. Les étudiants, reconnaissables à leurs t-shirt orange et noir, sont positionnés devant les œuvres : libre au visiteur de les solliciter pour une courte présentation des pièces exposées. Prenant souvent la forme d’un dialogue, la médiation est personnalisée et intimiste. Les étudiants s’adressent à des groupes réduits (souvent moins de 3 auditeurs simultanés), ce qui facilite l’échange et les jeux de questions-réponses.
Le concept n’est pas spécifique au Louvre : de nombreuses institutions parisiennes offrent des opérations similaires en partenariat avec les écoles et universités parisiennes. Ainsi, on retrouvera des étudiants médiateurs au Musée d’Orsay et à la Cité de l’architecture certains jeudi soir. D’autres établissements ont préféré programmer ça le premier dimanche du mois, quand l’accès au musée est gratuit, afin de toucher le public le plus large. C’est ainsi le cas au Musée de Cluny et au Musée des années trente.
Pour beaucoup d’étudiants, participer à ces opérations est expérience formatrice marquante : c’est l’opportunité d’une première confrontation à la réalité du « face public ». Il faut prendre la parole devant des inconnus, s’adapter à l’auditoire, rendre son propos compréhensible et surtout transmettre sa passion ! Bien sûr, le public doit faire preuve d’une certaine indulgence : certains étudiants sont déjà rodés à l’exercice, auquel ils participent régulièrement, tandis que d’autres, plus jeunes, débutent à peine.
Opération « Les jeunes ont la parole » (JOP) au Musée du Louvre, 29 nov 2013, photo: Mathilde Ledur
Prochaines dates (2014-2015)
En général, les opérations jeunes médiateurs ont lieu de novembre à avril.
dimanche 1 mars 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
vendredi 13 mars 2015 : Musée du Louvre – 19h-21h – entrée gratuite pour les – de 26 ans
jeudi 19 mars 2015 : Cité de l’architecture – 18h30-20h30 – entrée gratuite pour les – de 26 ans
vendredi 20 mars 2015 : Musée du Louvre – 19h-21h – entrée gratuite pour les – de 26 ans
vendredi 27 mars 2015 : Musée du Louvre – 19h-21h – entrée gratuite pour les – de 26 ans
dimanche 5 avril 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
dimanche 5 avril 2015 : Musée des Années 30 – 15h30-17h – entrée gratuite pour tous
dimanche 3 mai 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
dimanche 5 avril 2015 : Musée des Années 30 – 15h30-17h – entrée gratuite pour tous
dimanche 7 juin 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
A savoir : le musée du Louvre également des nocturnes « musique et danse » avec la participation des étudiants des conservatoires d’île de France. Des étudiants des écoles d’art (Estienne, Duperré, Boulle) participent également aux soirées « les jeunes ont la parole »
Ce week end, ni visite d’expo ni rédaction de nouveaux billets pour moi, et ce pour une bonne raison, je museomixe! Je fais quelques infidélités à mon aéroplane pour m’occuper du live blogging de la troisième édition de museomix.
Je suis loin d’être une grande fan de la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) qui a lieu tous les ans à Paris. Prix exorbitant de l’entrée, snobisme du milieu… A mes yeux, la FIAC est à l’art ce que la Fashion Week est à la mode: déambule autour du Louvre, pendant une semaine, une concentration d’êtres vivant parfois sur une planète très lointaine de la notre. En revanche, un événement qui accompagne la manifestation remporte mon suffrage: la FIAC hors-les-murs.
La FIAC-hors-les-murs, gratuit et pour tous!
Le principe est simple: des galeries réputées du monde entier présentent dans les jardins des Tuileries des œuvres monumentales. Au nombre d’une vingtaine chaque années, elles offrent un panorama pertinent de l’art ultra-contemporain et des axes de réflexion engagés par les artistes. Face au succès de la FIAC-Hors-les murs depuis 2006, le programme a été étendu au Jardin des plantes et aux berges de la Seine.
Mais ce qui donne à l’événement de la FIAC hors-les-murs tout son intérêt, c’est le dispositif de médiation qui l’accompagne. Tous les après-midi, des étudiants de l’Ecole du Louvre présentent aux visiteurs les œuvres. Passionnés par l’art ultra-contemporain, ils sont là pour délivrer quelques clés de lecture, répondre aux questions du public et guider l’oeil des néophytes. Si vous êtes assez peu réceptif à l’art contemporain, la proposition originale pourrait vous faire changer d’avis. J’ai gardé un souvenir ravi de certaines prestations extrêmement bien menées et captivantes!
Un Best-Off des éditions 2010, 2011 et 2012
Que voit-on à la FIAC hors-les-murs? Pour vous convaincre de vous y rendre, j’ai rassemblé quelques uns de mes coups de coeur des éditions précédentes.
Sumusu Shingu, Sinfonietta of light, FIAC hors-les-murs, Jardin des Tuileries, 2012
Mes plus beaux souvenirs sont ceux de quelques œuvres poétiques, le plus souvent installées sur les bassins. En 2012, j’avais été séduite par la délicatesse de la danse des mobiles du japonais Sumusu Shingu. Telles des oiseaux blancs, les dix sculptures d’acier et de tissu s’animaient sous l’action du vent, des mouvements de l’eau et de leur propre gravité… L’année précédente, au même endroit, Antoine Dorotte, un artiste français, avait installé son oeuvre intitulée Una misteriosa bola. Sorte d’immense boule couverte d’écailles de zinc, elle évoquait pour les uns un artichaut, pour d’autres une fleur de lotus. Onirique, à la fois acérée par ses écailles et douce par sa forme sphérique, l’oeuvre évoluait au fil des variations climatiques: l’effet de la pluie et du vent avait conféré une patine changeante aux plaques de zinc qui la recouvraient.
Antoine Dorotte, Una misteriosa bola, FIAC hors-les-murs, Jardin des Tuileries, 2011
En 2012, The origin of the World de l’artiste londonien Marc Quinn émergeait du grand bassin est. Haut de 3 mètres, ce coquillage de bronze une référence explicite au célèbre tableau de Courbet, L’origine du monde et donc au sexe féminin.
Marc Quinn, The Origin of the World, FIAC hors-les-murs, Jardin des Tuileries, 2012
Souvent, les œuvres présentées engagent un dialogue fort avec le cadre dans lequel elles s’inscrivent. Ainsi, en 2012, Meurtrière, de Nicolas Milhé rappelait aux visiteurs toute la profondeur historique et symbolique du Jardin des Tuileries. Simple meurtrière de béton, son installation offrait deux visions de l’environnement. D’un côté, les visiteurs apercevait à travers une étroite fente l’obélisque de la Concorde, les Champs-Elysées et l’Arche de la Défense. De l’autre, ce paysage se reflétait sur un grand miroir. Deux manières d’encadrer le paysage et d’évoquer les axes qui structurent la ville : celui disparu des fortifications d’une part et celui de la « Grande perspective » qui va du Louvre à la Défense de l’autre.
Mon petit tour d’horizon ne serait pas complet sans évoquer la puissante Somme des hypothèses de Vincent Mauger. Monumentale architecture de planches de bois brisées rayonnant autour d’un noyau d’acier et d’aluminium, la sculpture exerçait sur le visiteur une dérangeante sensation contradictoire d’attraction et de répulsion.
Vincent Mauger, La Somme des hypothèses, FIAC hors-les-murs, jardin des Tuileries, 2011
Enfin, je dois parler de Body Versus Twizy de Jean-Luc Moulène. Sans l’excellente médiation de deux étudiantes de l’Ecole du Louvre, cette sculpture m’aurait laissée relativement indifférente. Il s’agissait d’un corps à la forme indéfinissable, et à la surface lisse et colorée comme une carrosserie de voiture. Body Versus Twizy était une réflexion sur la présence des voitures dans le paysage urbain. L’artiste a été marqué par la relative indifférence de la population aux voitures, que l’on considère souvent comme un désagrément visuel. La sculpture faisait écho à l’effet visuel que produisent les carrosseries colorées en mouvement. Réalisée grâce au savoir-faire des ouvriers de l’usine Renault, l’oeuvre était étonnante de perfection et de subtilité. Il était impossible de la saisir d’un regard, si bien qu’il fallait tourner autour pour en admirer toutes les modulations.
Jean-Luc Moulène, Body Versus Twizy,FIAC hors-les murs, Jardin des Tuileries, 2011
Informations pratiques
L’accès au jardin est gratuit. Les étudiants de l’Ecole du Louvre vous accueillent tous les après-midi du 24 au 27 octobre de 15h00 à 17h30. Ils sont bénévoles et c’est pour certain d’entre eux leur première expérience de médiation: soyez-indulgent!
Si vous avez un peu de temps, n’hésitez pas à vous promener dans les Tuileries les jours qui suivent la fin de la FIAC. Le démontage des oeuvres est parfois spectaculaire!
Ah, les journées européennes du Patrimoine (JEP), l’orgie de l’amateur de culture… Des milliers de monuments ouverts gratuitement, des lieux secrets exceptionnellement accessibles, des rencontres avec des acteurs du patrimoine, des visites contés qui captivent toute la famille. Le programme est foisonnant ! Que faire, par où commencer, comment traquer les activités qui rendront votre week-end inoubliable ? Pour vous guider, je vous propose plusieurs sélections personnelles au sein du programme 2013, sur la base de mes expériences passées.
Si j’avais du temps, je consacrerai autant d’heures à préparer les journées du patrimoine qu’à les faire. A défaut de vous concocter autant de parcours que je le souhaiterai, j’ai regroupé quelques uns de mes coups de coeur dans ce billet fourre tout. Attention, sélection exclusivement parisienne!
L’Ecole des Beaux-Arts
C’est un de mes lieux préférés à Paris… Fascinant enchevêtrement de bâtiments de diverses époques, abritant un patrimoine riche et précieux, terreaux de la création de demain, l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris est encore trop méconnue des parisiens. Pour les JEP, quelques espaces seront librement accessibles, comme la chapelle.
Dernier vestige du couvent des Petits Augustins, démantelé à la Révolution, la chapelle a été construite au XVIIe siècle. En 1795, Alexandre Lenoir, fervent défenseur du patrimoine, y ouvre le musée des Monuments français. Dans la chapelle et le cloître adjacent, il met en scène l’histoire de l’architecture et de la sculpture française. En 1816, les collections sont dispersées et le terrain est attribué à l’Ecole des Beaux-Arts. Le souvenir du musée de Lenoir perdure cependant et dans la seconde moitié du XIXe siècle, la chapelle sert à exposer des moulages des chefs-d’oeuvre de la sculpture du Moyen-Age et de la Renaissance. Les élèves sont peu nombreux à les fréquenter, leurs préférant les moulages d’antiques de la cour du Palais des Etudes.
Chapelle de l’Ecole des Beaux-Arts
De nombreux moulages subsistent aujourd’hui encore dans la chapelle, parmi lesquels ceux de la chaire à prêcher de la cathédrale de Pise, du Colleone, de plusieurs sculptures de Michel-Ange. Vous serez probablement surpris d’admirer sur le mur du fond une immense copie du Jugement dernier de la Chapelle Sixtine, vestige du musée des copies peintes…
Je profite de l’occasion pour renvoyer à un article que j’ai précédemment publié sur l’atelier de fresque de l’école.
L’agence centrale de la société générale
Aller à la banque n’est pas toujours un plaisir… sauf si votre conseiller à un joli bureau! Pour être sûr d’être toujours ébloui quand vous devez passer à la banque, le mieux est de domicilier votre compte à l’agence centrale de la Société générale, dans le 9e arrondissement.
Si la façade date du Second Empire, l’intérieur du bâtiment a été entièrement aménagé dans le goût Art Nouveau. C’est ainsi que l’Agence centrale possède une magnifique verrière colorée qui est sans doute l’une des plus belles de Paris.
Agence centrale de la Société Générale, photographie : J.M. Gras
Lors de la visite, ne manquez pas de descendre au sous-sol pour admirer l’impressionnante porte de la salle des coffres!
Je vous en parlais déjà il y a quelques mois. Le musée de la Chasse et de la Nature, installé dans le 4e arrondissement de Paris, est un musée surprenant, bien loin des clichés que l’on peut s’en faire. Doté de très belles collections, il allie avec succès et raffinement art contemporain et patrimoine ancien, dans un cadre exceptionnel!
L’Hôtel de Salm – Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur
Joyau de l’architecture du XVIIIe siècle, l’Hôtel de Salm, siège de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur, a été détruit dans les incendies de la Commune en 1871. Immédiatement reconstruit grâce à une souscription, il abrite aujourd’hui le musée de la Légion d’Honneur et la résidence du Grand Chancelier.
Hôtel de Salm, salon de réception
Lors des JEP, il est possible de découvrir les très beaux espaces de réception, dont la restauration vient d’être achevée. L’occasion de se familiariser avec les techniques de restauration en présence des acteurs du chantier.
En plein cœur du Paris historique, la Banque de France occupe une immense parcelle où s’enchevêtrent des édifices de différentes époques. Le joyau en est l’ancien hôtel de Toulouse et sa Galerie Dorée. Construit par François Mansart en 1640, l’hôtel de La Vrillère est racheté au début du XVIIIe siècle par le comte de Toulouse, qui le fait redécorer dans le style Régence par l’architecte Robert de Cotte. La pièce maîtresse est la Galerie Dorée, ornée de tableaux de grands maîtres, aujourd’hui au Louvre.
Hôtel de Toulouse, Galerie Dorée
Attention, la visite de la Banque de France est un peu longuette (surtout pour des enfants): les plus pressés iront directement à la Galerie Dorée.
Paris regorge de (très) belles bibliothèques. Il y en a bien plus qu’on ne l’imagine. Ecoles, instituts, sociétés savantes, beaucoup d’hôtels particuliers parisiens abritent de long rayonnages de livres qui courent jusqu’au plafond et que l’on aperçoit, furtivement, par une fenêtre éclairée dans une nuit d’hiver.
Les étudiants et érudits ont la grande chance de fréquenter quotidiennement ces lieux de savoirs, dont certains, avec leur parquet qui grince et leur odeur de cire, semblent tout droit sortis d’un film. Voici ma sélection personnelle d’adepte du bibliotourisme !
Bibliothèque nationale de France – site Richelieu
A tout seigneur tout honneur, notre parcours commence par la Bibliothèque nationale de France qui occupe à Paris plusieurs sites, dont trois principaux : le quadrilatère Richelieu (2e), le site François-Mitterrand (Tolbiac) et l’Arsenal (Pont-Marie). Malheureusement, la « grande bibliothèque » (site de Tolbiac), n’est pas ouverte pour les JEP.
Sur le site Richelieu, le visiteur pourra découvrir quelques uns des nombreux trésors des départements « patrimoniaux » de la BnF. Dans les différentes salles de lecture, des conservateurs seront présents pour dévoiler les documents sur lesquels ils travaillent : cartes anciennes, manuscrits, photographies et estampes… Parmi les trésors présentés cette année, le Livre d’heures de Jeanne de France, acquis en 2012, un manuscrit de Marcel Proust et un manuscrit de Guillaume Apollinaire, des cartes à jouer anciennes…
Côté architecture, le visiteur pénétrera dans l’une des plus extraordinaires salles de lecture parisienne, la salle Ovale, construite par Louis Pascal à la fin du XIXe siècle. Impressionnante par son volume (45 mètres de long, 18 mètres de haut), elle émerveille par son cachet, avec ses murs couverts de livre et son immense verrière. En raison des travaux de rénovation du quadrilatère, la fameuse salle Labrouste n’est pas accessible au public. Elle rouvrira en 2015.
Salle Ovale, photographie Vincent Desjardin (flickr)
Bibliothèque Sainte Geneviève
Les passionnés d’architecture se rendront à la bibliothèque Sainte-Geneviève pour admirer tout le génie d’Henri Labrouste.
En 1838, alors que les planchers du lycée Henri IV menacent de céder sous le poids des livres de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, l’administration décide d’édifier un nouveau bâtiment pour abriter cette bibliothèque dont la préciosité et l’utilité sont unanimement reconnues.
Pour dresser les plans du premier édifice parisien conçu dès l’origine comme une bibliothèque autonome, l’administration fait appel à un architecte d’une quarantaine d’années, Henri Labrouste, lauréat du Prix de Rome en 1824. Son projet est approuvé en 1843 et huit ans plus tard, la bibliothèque accueille ses premiers lecteurs.
La conception architecturale du lieu, novatrice, ne manque pas d’impressionner ceux qui y pénètrent : visionnaire, Henri Labrouste a pensé une bibliothèque fonctionnelle qui va s’ériger comme un modèle du genre, avec sa grande salle de lecture lumineuse et aérienne, portée par de fines et élégantes colonnes de fonte. Labrouste est le premier à utiliser avec une telle audace le métal dans l’architecture.
Salle de lecture de la bibliothèque Sainte-Geneviève, photographie Marie-Lan Nguyen, (wikipédia commons)
Aujourd’hui, la bibliothèque Sainte-Genevièvre (BSG) est rattachée à l’université et accueille un public composé à majorité d’étudiants. Elle conserve également un fond ancien important et précieux, hérité de la bibliothèque de l’abbaye et régulièrement enrichi.
Durant les JEP sont proposées différentes visites. Je vous recommande notamment la visite générale, qui fait la part belle à l’architecture et celle de la Réserve, qui vous permettra de découvrir quelques uns des trésors de son exceptionnel fonds ancien.
Bibliothèque Mazarine
Située dans l’ancien Palais des Quatre Nations, qui abrite également l’Institut de France, la Bibliothèque Mazarine est la plus ancienne bibliothèque publique de France. Son origine remonte au XVIIe siècle : en 1643, Mazarin décide d’ouvrir au public sa bibliothèque personnelle, qui rejoint à sa mort le collège des Quatre-Nations. Riche d’un fonds ancien exceptionnelle, la bibliothèque est installée dans de très belles salles ornées de bustes.
Bibliothèque Mazarine, JEP 2011
Lors des JEP, les visiteurs peuvent déambuler librement dans la salle de lecture et dans le très beau vestibule de la bibliothèque et découvrir l’exposition « Raynal, un regard vers l’Amérique ».
La bibliothèque nationale de France – Site de l’Arsenal
Depuis le milieu du XVIIIe siècle, l’Arsenal abrite une bibliothèque. Ce n’est que depuis 1934 que celle-ci est rattachée à la Bibliothèque nationale de France. Lors des JEP, les espaces historiques du bâtiment sont exceptionnellement ouverts au public pour des visites commentées gratuites et passionnantes. Le visiteur y découvre quelques décors anciens comme le fabuleux salon de musique, récemment restauré et le cabinet de La Meilleraye, un rare exemple des décors de style Louis XIII. Outre les commentaires sur ces décors fabuleux, les conférenciers s’efforcent de faire revivre à nos oreilles l’incroyable passé de cette bibliothèque, où se croisaient notamment au XIXe siècle artistes et écrivains, lors des célèbres soirées littéraires de Charles Nodier.
Bibliothèque de l’Arsenal, cabinet de La Meilleraye, JEP 2011Bibliothèque de l’Arsenal, Salon de musique, JEP 2011
Les bibliothèques du Sénat et de l’Assemblée
Le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg abritent deux très belles bibliothèques. Ceux qui auront la patience d’affronter la queue souvent longue à l’entrée de ces deux institutions pourront admirer les décors peints par Delacroix dans la bibliothèque du Sénat et quelques trésors anciens de la bibliothèque de l’Assemblée nationale.
Les Archives nationales
Nous terminons notre parcours par une petite digression jusqu’aux Archives Nationales (site de Paris) où je vous recommande particulièrement la visite guidée des Grands dépôts qui témoignent des aménagements effectués au XIXe siècle pour offrir de bonnes conditions de conservation aux archives de la nation tout en les mettant en scène. Cette visite permet de parcourir les magasins d’archives, d’approcher des documents précieux tels les archives de l’Assemblée nationale mais également de comprendre le travail des archivistes hier et aujourd’hui.
Contrainte à passer tout l’été à Paris, entre mon job à la bibli et mon mémoire à rédiger, il me fallait vraiment de quoi décompresser. Le Pass jeunes était donc indispensable! Le Pass Jeunes? Un carnet de 36 coupons pour profiter gratuitement d’activités culturelles et sportives durant les deux mois estivaux. Pour cette seconde édition, ce sont vingt mille exemplaires de ce carnet qui vont être distribués aux jeunes parisiens de moins de 25 ans. Mon sésame retiré à la mairie de Paris jeudi soir, voici un petit résumé de son contenu.
Je rédigerai, au fur et à mesure de l’usage de mes coupons, des billets de blogs sur les activités du Pass jeune. Les liens de cet article seront alors mis à jour vers les billets correspondants. Pour suivre ces mises à jour, suivez la page facebook d’Orion en aéroplane ou mon fil twitter.
PLEIN de sorties musées
Le pass comprend plusieurs entrées pour des musées et expositions. Les expos Keith Haring au musée d’Art Moderne, Hugo Politique à la Maison Victor Hugo (place des Vosges) et Nouvelles Vagues au Palais de Tokyo sont ainsi accessibles gratuitement.
Envie de robes colorées et de chansons entraînantes? L’expo Le monde enchanté deJacques Demyest pour vous! Le pass vous offre une entrée à 5 euros (tarif habituel des moins de 18 ans). Attention, l’exposition se termine le 4 août.
Si vous avez raté le Salon du Bourget, le pass vous propose une séance de rattrapage avec une entrée gratuite, l’audioguide et l’accès à deux animations du Musée de l’air et de l’espace.
Le pass comporte un coupon pour les collections permanentes, fort instructives, de L’adresseMusée de la Poste. Notez que leur accès est déjà gratuit pour les moins de 26 ans (ressortissants U.E.) toute l’année: porteurs du pass, vous pourrez cependant faire bénéficier un accompagnateur de plus de 26 ans de la gratuité.
La mécanique des dessous, une exposition aux Arts Décoratifs
Le coupon des Arts Décoratifs vous occupera plusieurs heures: il donne en effet un accès gratuit non pas à une mais 3 expositions! Ronan et Erwan Bouroullec dans la nef, PubMania, ils collectionnent la publicité,dont j’ai déjà parlé dans ce billet et La mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette,consacrée aux sous-vêtements, qui débutera le 5 juillet.
A la Maison Européenne de la Photographie, quatre expositions estivales à découvrir. La première offre la vision personnelle d’un collectionneur, Serge Aboukrat, sur l’histoire de la photographie : on y admirera notamment une soixantaine de clichés-verre, un étrange procédé entre photographie et estampe. L’exposition BIASIUCCI / PALADINO met en dialogue la photographie et la sculpture, tandis qu' »Itinérance » de Ferrante Ferranti invite au voyage géographique et temporel. Enfin, la dernière exposition met en valeur l’oeuvre photographique du réalisateur Ferrante Ferranti.
Pas trop fan des expositions d’art? Le Palais de la Découverte vous séduira peut-être plus avec l’expositionBêtes de Sexe, la séduction dans le monde animal. Le pass offre une entrée à 3 euros. Avis à ceux qui aurait raté la distribution des Pass Jeunes: l’entrée est au même prix pour tous les étudiants après 15h! Le pass permet également l’accès aux expositions Explora et Léonard de Vinci (Cité des sciences) pour la même somme de 3 euros.
Encore pour trois euros, le porteur du pass aura accès à l’exposition Sound Systèmeà la Gaité Lyrique, qui explore les manières d’écouter de la musique dans l’espace public.
Un coupon propose l’emprunt gratuit d’un audioguide dans l’un des musées de la ville de Paris. Notez que les collections permanentes de ceux-ci sont gratuits toute l’année pour tous les visiteurs (sauf expositions temporaires): une bonne raison d’en profiter au delà du pass jeunes.
Et puis, le pass prolonge l’été jusqu’en novembre puisqu’un coupe-file pour l’exposition de l’hiver, Brassaï à l’Hotel de Ville, y est joint!
Cinémas et spectacles
Le pass offre une place à 5 euros pour une séance dans un des 10 cinémas de la liste. L’occasion d’aller admirer le Louxor restauré! Quant à la Géode, elle vous sera accessible pour trois euros!
La salle du Louxor restaurée
Au mois de juillet seulement, le porteur du pass et un accompagnateur de son choix pourront obtenir deux entrées gratuites pour le forum des images.
Côté concert, des entrées gratuites sont offertes au porteur du pass et à un accompagnateur de son choix pour le parc floral de Paris durant le Paris Jazz Festival(juillet) ou le Festival classique au vert (août)
Visiter les monuments de la capitale
De la Crypte de Notre Dame à la Tour Eiffel, le pass contient tout pour jouer les touristes dans sa propre ville! Pour commencer, un accès gratuit à la Crypte du parvis de Notre-Dame pour explorer un Paris disparu reconstitué en 3D.
Paris restitué à la crypte de Notre Dame
Besoin de séduire? Avant de l’emmener danser vendredi ou samedi soir, admirez à deux le coucher de soleil depuis les tours de Notre-Dame (deux entrées gratuites dont une plus de 26 ans). Notez d’ailleurs que les tours sont accessible toute l’année gratuitement aux ressortissants de l’U.E. de moins de 26 ans.
Pour admirer une autre belle vue de Paris, il suffira de débourser deux euros pour escalader les 704 marches menant au deuxième étage de la Tour Eiffel.
La Sainte-Chapelle
Le mercredi soir, les porteurs du pass pourront admirer les magnifiques vitraux de la Sainte-Chapelle. Si les jeunes de moins de 25 ans ont toute l’année un accès gratuit à ce monument extraordinaire, ils pourront, grâce au pass, en faire profiter un accompagnateur « adulte ». Même offre (mais tous les jours) pour le Panthéon, le Château de Vincennes et la Conciergerie.
Après la culture, un peu de sport
Coté activités sportives, le pass vous offre huit entrées pour tester quelques unes des piscines parisiennes. De quoi faire des longueurs une fois par semaine! Attention, la piscine Joséphine Baker (comme d’autres) n’est pas concernée par cette offre. Par ailleurs, on pourra profiter à deux reprises, pendant une heure, d’un court de tennis parisien: pensez à réserver!
Enfin, un cours d’initiation aux sports de glisse (skate et roller) est offert le dimanche matin à 10h. L’espace de glisse EGP18 propose 3000 m2 d’installations couvertes pour se défouler et expérimenter! Notez que l’espace est accessible gratuitement pour tous à certains créneaux horaires.
Et après tous ces efforts, un peu de réconfort!
Le pass contient deux entrées gratuites pour le Parc Bagatelle et son exposition horticole. Conçu au XVIIIe siècle à la suite d’un pari entre Marie-Antoinette et le comte d’Artois, le jeune frère de Louis XVI, le château de Bagatelle fut bâti en 64 jours et entouré d’un jardin anglo-chinois, reflet des modes de son époque. Sous le Second Empire, divers éléments sont ajoutés au jardin, comme l’Orangerie, qui accueille aujourd’hui des concerts, ou les écuries. Acheté par la ville en 1905, le jardin est restauré, mais dépouillé de ses oeuvres d’art, qui sont dispersés en vente aux enchères. La pagode, folie du XIXe siècle, est acquise par un lord anglais. C’est sa réplique que l’on admire aujourd’hui dans le jardin parisien. A ne pas rater lors de la visite, l’extraordinaire parterre de quelques 1200 variétés de rosiers, soit l’une des plus belles collections de ce type à Paris! Notez qu’il y a des visites guidées du parc le dimanche.
Et pour se mêler à la foule des touristes estivaux, profitez d’une place à cinq euros (au lieu de treize) pour une croisière d’une heure sur un des bateaux mouches parisiens (en semaine seulement)!
Une petite croisière sur la Seine?
Le Pass-Jeunes en pratique
Comment obtenir un Pass-Jeunes? Réservé aux jeunes parisiens âgés de 15 à 25 ans, il est à commander sur le site ParisJeunes. Attention, il est actuellement en rupture de stock, mais quelques exemplaires non retirés en mairie devraient à nouveau être offerts sur le site dans les jours qui viennent! Gardez l’oeil ouvert!
Remarques pour une utilisation optimale du pass: tout d’abord faites bien attention aux dates et aux créneaux horaires: certains coupons ne sont valables qu’une partie de l’été, ou seulement certains jours de la semaine, alors que le lieu concerné est ouvert sur des plages bien plus larges. D’autre part, comme je l’ai écris à plusieurs reprises, certains coupons concernent des lieux dont l’accès est déjà gratuit pour les moins de 26 ans. Non pas conçus pour vous « arnaquer » ces coupons se veulent une invitation à la visite, là où l’on se dit souvent « oh, je le visiterai la prochaine fois ». Souvent ces mêmes coupons vous offrent une prestation supplémentaire: audioguide gratuit, entrée pour un accompagnateur « adulte » (entendez + de 26 ans)…. Profitez-en!
Pour ma part, bénéficiant déjà de la gratuité pour une partie de ces activités (essentiellement les musées), je serai heureuse de partager mes coupons avec mes lecteurs (de moins de 25 ans!). Je les distribuerai au fil de mes billets sur la page facebook du blog, restez connectés!
Pour la Nuit des Musées, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) ouvrait de façon exceptionnelle ses portes. Quatre mille cinq cent mètres carrés de laboratoire sous les parterres du Louvre où sont analysés, étudiés et restaurés les objets des collections françaises. Un endroit fascinant où se concentrent un personnel scientifique hautement qualifié et un outillage technologique de pointe, au service des œuvres. Si vous avez raté le rendez-vous, je vous emmène en séance de rattrapage, photographies à l’appui.
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