Gallica insolite : le mariage en aéroplane

Gallica insolite : le mariage en aéroplane

Vous avez apprécié le mariage en aquaplan de la semaine dernière? Nous poursuivons les noces avec un mariage en biplan, glané en quatrième de couverture du n° 1084 du Petit Journal (27/08/1911).

un mariage en aéroplane

« A Wenatchee, dans l’Etat de Washington, deux époux viennent de s’unir en biplan. L’aviateur Wisemaén ayant offert cent dollars pour le premier mariage qui serait célébré et le premier voyage de noces qui serait accompli dans sa machine, vit un jour arriver à la porte de son hangar trois personnes suivies d’un nombre important de curieux. Ces trois personnes étaient : M. E. Grant, juge de paix ; Mlle Mabel Bowen, directrice de théâtre, et le révérend P. Smith. Ils venaient pour le mariage et le voyage. Comme les amis des futurs mariés avaient souscrit entre eux une somme de quatre cents dollars, la cérémonie pouvait se dérouler dans les meilleures conditions. Le biplan fut sorti, M. E. Grant et Mlle Mabel Browen s’y installèrent et parmi les ronflements du moteur, le clergyman les unit. Le signal du départ ayant ensuite été donné, les nouveaux époux s’élancèrent dans les airs au milieu des applaudissements de la foule enthousiaste. Ils revinrent, quelques heures après, à Wenatchee, après avoir accompli leur voyage de noces sans encombre. C’est une façon comme une autre de se rapprocher de la lune… de miel. »

Retrouvez tous les autres « Gallica insolites » du blog ici.

Peccadille vous présente le Gallica LolZoo!

Agence Rol, Chat regardant à travers une longue-vue et autre chat perché dessus, 1911, Gallica
Agence Rol, Chat regardant à travers une longue-vue et autre chat perché dessus, 1911, Gallica

Si le lol cat représente l’un des premiers phénomènes viraux de l’ère du web 2.0, la photo animalière plaçant ses modèles dans une position humoristique et anthropomorphes est en fait bien plus ancienne. Ne vous souvenez vous pas de ces hideuses cartes postales avec des chats dans des chaussettes que vous trouviez adorables à l’âge de 5 ans, ou encore des pub Omo, so 90’s?

On peut faire remonter ces pratiques photographiques presque aux origines de ce média. Vous connaissez peut-être déjà les photographies de chats de l’américain Harry Whitter Fress (vers 1870)?

Acmé, Cheval hennissant ou plutôt riant suivant l'avis de ses palefreniers, 1933, Gallica
Acmé, Cheval hennissant ou plutôt riant suivant l’avis de ses palefreniers, 1933, Gallica

Après l’album « Lolcat du Moyen-Age« , proposé par Gallica, à mon tour de présenter le « LolZoo de Gallica » avec une sélection d’une dizaine de clichés datés de 1911 et 1932/33, piochés dans le riche fonds des agences photographiques Rol, Meurisse, Planet et Acmé!

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Tout cela pour vous annoncer la publication hebdomadaire, à partir de la semaine prochaine, d’une nouvelle rubrique, intitulée Gallica insolite!

Un trésor scatologique dans la chasse aux trésors de Gallica

Un trésor scatologique dans la chasse aux trésors de Gallica

Capture

Lundi matin, pour bien commencer la semaine, soyons charmants. Gallica ayant eu la terrible idée de lancer sa ChasseAuxTrésors un lundi matin (entraînant retard au boulot et autres désagréments), je me dois de vous livrer sur un plateau ma fumante trouvaille avant qu’elle ne refroidisse. C’est un trésor scatologique que je vous offre ce matin. Du meilleur goût, je sais. 

Les connaisseurs s’attendent peut-être à ce que je présente une estampe bien connue de Callot. Que nenni mon ami, j’ai trouvé plus inédit. Mais je t’offre quand même la gravure de Callot, car je trouve qu’elle forme un beau frontispice.

Jacques Callot, frontispice des Gobbi, 1621-1625, eau-forte et burin, BnF, Gallica
Jacques Callot, frontispice des Gobbi, 1621-1625, eau-forte et burin, BnF, Gallica

Ma trouvaille de la semaine pour la #ChasseAuxTrésors parmi les nouveautés mises en ligne par Gallica est toute autre. Il s’agit d’un petit livret au titre mystérieux  « Physiologie inodore illustrée de propre à plus d’un usage »
Edité en 1841, ce charmant petit livret, qui compte 22 pages, n’est autre qu’une délicate Ode à la merde. Oui, vous avez bien lu.

Physiologie inodore illustrée, 1841, BnF
Physiologie inodore illustrée, 1841, BnF

Les lecteurs avertis noteront qu’il a été édité par les libraires du Palais Royal, haut lieu passé de la débauche parisienne.

Comme WordPress ne semble toujours pas décidé à intégrer le lecteur exportable Gallica, cliquez sur l’image ci-dessus pour accéder à l’ouvrage.

Pour les plus pressé, un condensé en substance:

« Lorsqu’après un dîner le ventre vous tiraille,
Et qu’alors vous sentez la merde qui travaille, (…).
Si vous avez chié dans les règles de l’art,
Gardez-vous qu’un papier ne vienne par hasard,
A torcher votre cul tout barbouillé de foire: (…)
Jetez avec dédain ce papier dangeureux;
Mais que le bout du doigt fasse seul cet office! (…)
Ainsi lorsqu’un chieur met au jour un étron,
Ni trop mou, ni trop dur, beau, bien fait, large, rond;
D’un air tout paternel il retourne la tête, (…)
Il lui lance un regard orgueilleux, fier et vain,
Se culotte à regret et poursuit son chemin! »

Et  cetera

Lecteur au coeur accroché, si tu veux continuer ta lecture par un autre de mes charmants billets sur la même thématique, je te conseille de cliquer ici. Et pour voir Toulouse-Lautrec chier, goguenard, sur la plage, rendez vous chez Mademoiselle Titam

Pas d’idée de cadeau pour la Saint Valentin?

Pas d’idée de cadeau pour la Saint Valentin? En voici une originale tirée de Gallica!

Mandat de vingt-cinq baisers payables au porteur

Mandat de vingt-cinq baisers payables au porteur : série des coeurs l’an du bonheur enregistré au boudoir des graces l’amour punit de mort l’indifférence l’amour récompense la fidélité

Paris au XIXe siècle: les physiologies

Paris au XIXe siècle: les physiologies

Entre 1840 et 1842, plusieurs centaines de petits volumes in-32°, comptant 132 pages, illustrés d’une cinquantaine de vignettes et vendus un franc, inondent le marché parisien. Ces petites plaquettes, que l’on voit partout, portent le nom de physiologies. La mode de ces physiologies a été un phénomène aussi bref qu’intense, mais néanmoins marquant tant il est représentatif des évolutions que connait l’édition française au milieu du XIXème siècle.

La numérisation récente d’un corpus d’une centaine titres par le département des Estampes et de la photographie de la BnF, nous invite à (re)découvrir  tout un pan de la littérature populaire du XIXème siècle.

Mosaïque Physiologies

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Les dieux de Gallica

Les dieux de Gallica

Voici venu la nouvelle année : pour vous remercier, lecteurs et lectrices fidèles, la rédaction a décidé de vous offrir un calendrier collector, sobrement intitulé les DIEUX DE GALLICA. Non, ne rêvez pas, bien que cela ait été réclamé par quelques Gallicanautes assidus, il ne s’agit pas de clichés de l’intégralité de l’équipe de Gallica à poil, mais d’une sélection personnelle des plus beaux musclés de la bibliothèque numérique, pour faire pendant à celle publiée sur la page facebook de Gallica hier

Jean Baud
Jean Baud

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Dramatique incendie à New York.

Dramatique incendie à New York.

Le 10 janvier 1912, un incendie fait rage sur Broadway. L’immeuble l’Equitable part en fumée. Ironie du sort, ces locaux abritent une compagnie d’assurance. En quelques heures, 4 milliards de dollars d’actions sont réduites en cendres.

Le froid glacial rend d’autant plus difficile la tâche aux pompiers que l’eau des pompes gèle rapidement. Les photographes de l’agence Rol, sur place, réalisent d’impressionnants clichés des pompes sous la glace…

Une dizaine des photographies de l’incendie réalisées par l’agence Rol sont maintenant en ligne sur Gallica.

Charles Nodier, l’histoire du roi de Bohème et de ses sept châteaux, 1830

Charles Nodier, l’histoire du roi de Bohème et de ses sept châteaux, 1830

Gallica regorge de trésors, parmi lesquels quelques uns des chefs-d’oeuvre de l’édition française. L’histoire du roi de Bohème et de ses sept châteaux est au nombre de ceci… 

Le récit, « l’histoire d’un roi de Bohème que le narrateur n’arrive jamais à raconter », est l’œuvre de Charles Nodier (1780-1844), homme de lettres et conservateur de la bibliothèque de l’Arsenal, où il tenait un salon littéraire. Pour cet ouvrage, l’écrivain s’est fortement inspiré d’un livre de Laurence Sterne (1713-1768), Tristram Shandy. Outre un contenu narratif similaire, on retrouve dans l’oeuvre de Nodier le même style très imagé et la même abondance de jeux de mots.

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Dans l’intimité des ateliers parisiens autour de 1890-1910

Dans l’intimité des ateliers parisiens autour de 1890-1910

Lors de ma lecture de l’excellent petit catalogue Doucet de fonds en combles, trésors d’une bibliothèque d’art, j’ai pris connaissance de l’existence d’albums de vues d’ateliers d’artistes actifs à Paris autour de 1890-1910, conservés à la bibliothèque de l’INHA (fonds de la bibliothèque d’Art et d’Archéologie Jacques Doucet).

Atelier de Frémiet

Achetés en 1958 par la bibliothèque pour la somme de 30.000 francs, ces 4 albums regroupent 94 vues (d’à peut près 70 ateliers différents). On y trouve des vues d’ateliers d’artistes plus ou moins célèbres : à coté de William-Adolphe Bougereau, Luc-Olivier Merson ou Emmanuel Frémiet (1824-1910), il y a également des artistes oubliés aujourd’hui comme Gustave Courtois (1853-1923). Numérisés depuis 2010, toutes ces photographies sont disponibles sur la bibliothèque numérique en ligne de l’INHA…

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Catherinettes

La liste de ceux qui fêt(ai)ent la Sainte Catherine se déroule, longue et incongrue comme un inventaire à la Prévert: Sainte Catherine, patronne des barbiers, charrons, cordiers, drapiers, écoliers et étudiants, fileuses de laine, généalogistes, meuniers, notaires, nourrices, orateurs, philosophes, plombiers, potiers, prêcheurs, rémouleurs,tailleurs, théologiens, tourneurs et des filles à marier… Mais surtout FILLES A MARIER!!

Midinettes d’un atelier parisien habillées pour la Sainte-Catherine, 1932, Agence mondial, Gallica.

Le 25 novembre, certes, on ne voit plus beaucoup de catherinettes dans les rues de Paris. Quel dommage! (tout engagement féministe mis de coté)… Tant d’originalité chapauté perdue! Bien heureusement, Gallica témoigne des extravagances des catherinettes du début du siècle!

sainte catherine, 1929, agence meurisse, Gallica

Mais qu’est-ce que la Sainte-Catherine? En France, on fête sainte Catherine d’Alexandrie, vierge martyre, le 25 novembre. La tradition veut (voulait) qu’à cette date, les jeunes filles de 25 ans (ou plus), encore célibataires, se parent d’un chapeau incongru, aux dominantes jaunes et vertes. Elles allaient prier leur sainte patronne (la prière en question peut prêter à discussion, cependant: « Sainte Catherine, aide-moi. Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, sainte Catherine, un bon, sainte Catherine ; mais plutôt un que pas du tout « ) puis au bal.

Midinettes fleurissant la statue de Sainte-Catherine (soit un sport fort dangereux)
Midinettes fleurissant la statue de Sainte-Catherine, rue de Clery, agence mondial, 1931

Certaines y trouvaient fort charmante compagnie. Ou pas.

Sainte catherine, place vendôme, 1912, agence Rol, Gallica. « Touchez le pompon du marin »
La sainte-Catherine, rue de la paix, 1932, agence Meurisse, Gallica

Et si vous êtes un garçon célibataire, vous pourrez bien-sûr courtiser ces catherinettes. Votre saint-patron est cependant Saint-Nicolas.

Et pour les jardiniers, sachez que : « À la Sainte-Catherine, tout bois planté prend racine ». Je ne sais cependant pas si cela marche aussi pour les sentiments!

Deux catherinettes, 1909, Agence Rol, Gallica
Catherinette, 1908, agence Rol, Gallica

« C’est la sardine qui a bouché le port de Marseille »

Mercredi, je lisais le superbe catalogue de l’exposition la photographie timbrée  consacrée à la carte postale fantaisie au début du XXe siècle. J’ai eu un coup de coeur pour une carte postale éditée par Eugène Le Deley en 1914, La sardine qui bouche le port de Marseille. En essayant de la retrouver sur le net, j’ai faits quelques autres découvertes charmantes:

Mais d’où vient l’expression « C’est la sardine qui a bouché le port de Marseille »? Née au XVIIIe siècle, cette petite phrase a pour origine un évènement historique: en 1780, une frégate, la Sartine, s’apprête à entrer dans le port de Marseille, quand elle est attaquée par un navire anglais. Touchée par une salve de canon, elle coule dans le chenal du Vieux-Port. Pendant quelques temps, l’épave empêche tout accès au port aux navires…

Déformé par la langue, la « Sartine » est devenue « la sardine »…

Les cartes postales qui illustrent ce billet sont issues des collections du MUCEM