Holašovice

En rangeant ma chambre, je suis tombée sur mon carnet de voyage en République Tchèque, réalisé il y a cinq ans. En le feuilletant, j’ai eu envie d’écrire un billet sur l’un des lieux qui m’avait le plus marqué, le village d’Holašovice.

Holašovice est un petit village perdu dans la campagne tchèque, à 18 km de Český Krumlov. Je me souviens que nous avions eu beaucoup de mal à trouver notre chemin sur les petites routes, bien que le village, classé depuis 1998 au patrimoine mondial de l’UNESCO, soit un haut lieu touristique. La route avait été longue et mauvaise, mais les paysages jolis : nous avions traversés de nombreux petits villages avec des maisons traditionnelles aux façades décrépies.

Comme dans tous les villages des alentours, les maisons d’Holasovice sont groupées autour d’une longue place herbeuse, ici de 210m de long pour 70m de large, agrémentée d’une mare et d’une chapelle. Les bâtisses datent toutes du XIXe siècle et présentent des façades ornées de motifs en relief peint.

L’origine d’Holašovice remonte au XIIIe siècle : en 1292, le roi Venceslas II offre le site à une communauté cistercienne qui en restera propriétaire jusqu’en 1848. Durant la peste de 1520, toute la population est décimée et seuls deux villageois survivent. Afin de repeupler les lieux, les moines font venir des serfs de Bavarie et d’Autriche. Les maisons que l’on admire actuellement à Holašovice ont toutes été bâties entre 1840 et 1880. Aucune de ces fermes n’est identique : si l’on retrouve toujours le même plan (maison à pignon, grand mur avec portail qui ferme une cour intérieure et bâtiments d’exploitation – grange et étable), les ornementations varient d’une façade à l’autre : chaque maître maçon personnalisait ses créations.

Le village est vraiment charmant et très harmonieux, un vrai paysage de carte postale : depuis le classement à l’UNESCO, toutes les façades du village ont fait l’objet de ravalements soigneux… Si le site attire les touristes, ce n’est pas non plus Prague et on s’y ballade dans une grande quiétude. Il ne faut cependant pas manquer de s’aventurer dans les villages des alentours, restés dans leur jus ancien. Pour les gourmands, je recommande le petit restaurant Spejchar U Voljty dans une des fermes de la place (vous le trouverez dans le routard de 2007). On y déguste pour trois fois rien (3 euros à peine) de copieux plats traditionnels.

J’ai rédigé cet article avec mes notes de l’époque: pour en savoir plus sur le site, consultez l’excellente fiche du site de l’UNESCO. Mes photos de l’époque ne sont malheureusement pas fameuses.

La coupole de Saint Charles Borromée, Vienne

Il y a quelques années, lors d’un séjour en Autriche, j’ai eu la chance de visiter le chantier de restauration de la Coupole de Saint Charles Borromée, une des plus importantes églises de Vienne et un joyau de l’architecture baroque. Quelques images… 

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Cette église est l’oeuvre d’un grand architecte viennois formé en Italie, Fischer Van Erlach (1656-1723), dont toute l’oeuvre créatrice sera à la gloire de la puissance impériale. D’ailleurs, l’histoire de cette église Saint Charles Borromée est hautement politique. En 1713, l’Empereur Charles VI fait le voeu d’édifier une église dédiée à Saint Charles Borromée en échange de l’éradication d’une terrible épidémie de peste qui frappe alors l’Autriche. Mais l’église que Fischer Von Erlach bâtie à partir de 1716 n’est pas seulement dédiée à Saint Charles Borromée: elle célèbre également la victoire de l’Autriche sur trois maux qui la menaçait: la peste, bien sûr, mais aussi l’armée Ottomane et… Louis XIV (mort peu de temps auparavant).