Fantastique ! L’estampe visionnaire de Goya à Redon

Fantastique ! L’estampe visionnaire de Goya à Redon

Il y a un mois, je vous emmenais sur le chantier d’accrochage de l’exposition « Fantastique ! L’estampe visionnaire de Goya à Redon » au Petit Palais. Il est temps maintenant de vous parler de son contenu.

Monstres, chimères, fantômes, squelettes… inquiétantes et étranges silhouettes qui se tapissent dans l’ombre des recueils d’estampes de la Bibliothèque nationale de France. Un peuple bizarre et trouble que Valérie Sueur Hermel, conservatrice en charge des collections XIXe siècle au département des estampes et de la photo de la BnF a voulu dévoiler au grand jour : tremblez, ils envahissent les cimaises du Petit Palais !

Léonore
Eugène Jazet
d’après Horace Vernet, Lenore. Ballade allemande de Bürger, Aquatinte, 1840, BnF

Le Fantastique imprime sa marque à travers tout le XIXe siècle. On sait l’engouement des hommes du temps pour le surnaturel et l’inconscient. Victor Hugo, comme bien d’autres intellectuels, s’adonnait au spiritisme de salon ; tables tournantes, apparitions et projections de l’inconscient ont inspiré multitude d’œuvres artistiques : textes littéraires, photographies, estampes…
L’estampe se prête bien à de tels sujets : imprimée en noir et blanc, elle exprime par sa nature technique même d’une tension entre l’ombre et la lumière. Par ses dimensions réduites, elle forme un médium privilégié à travers lequel l’artiste peut plus naturellement manifester son univers intérieur et projeter ses visions. Multiple et légère comme le papier qui la porte, l’estampe se prête enfin au caprice et à la fantaisie.

« l’eau-forte originale, c’est le caprice, la fantaisie, le moyen le plus prompt de rendre sa pensée » écrivait Alfred Cadart.

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Lac de Créteil automne

Chronique hebdomadaire #4

Cette semaine, ma vie a connu un important tournant : fini l’année bohème où je jonglais avec mille et une petites missions en free-lance, j’ai signé mon premier CDD à temps plein. Évidemment, ce changement va profondément bouleverser mon rythme de vie. Jusqu’ici, le temps coulait librement entre loisirs et travail, la frontière était d’ailleurs très poreuse et je pouvais m’offrir une sortie culturelle en plein milieu de la semaine ou au contraire passer un dimanche entier à bûcher. Désormais, il va falloir que je structure plus solidement mon temps entre activité professionnelle et « le reste » à savoir, visite de musées, enseignement, amis, écriture, et évidemment blogging… Qu’on se rassure, hors de question que j’abandonne Orion en aéroplane, cet objet-là est devenu trop important dans ma vie. Néanmoins, le rythme sera peut-être différent, le ton aussi, mais ce tournant, cela fait déjà quelques temps que je l’ai entamé.

Lac de Créteil automne
Le lac de Créteil à l’automne

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Le trésor du fort : les photographies de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine

Le trésor du fort : les photographies de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine

Jeudi dernier, j’ai eu la chance de visiter un lieu méconnu : le fort de Saint-Cyr, qui abrite (entre autre) le département photographie de la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine. Un lieu fascinant pour des collections qui ne le sont pas moins : quinze millions de négatifs retraçant tout un pan de l’histoire de la photographie en France.

Négatif sur verre, Médiathèque de l'architecture et du patrimoine
Positif pour projection, Médiathèque de l’architecture et du patrimoine

Créée en 1996, la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine (MAP) est une institution assez récente. Cependant, elle rassemble des services parfois plus anciens comme le Centre de recherche sur les Monuments historiques (CRMH). La Map a pour mission de collecter, conserver, étudier et valoriser deux grands ensembles :  les archives et la documentation de l’administration des Monuments historiques d’une part, et le patrimoine photographique de l’État de l’autre. D’où ce nom de Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, duquel on retient trop souvent uniquement le mot « architecture », occultant l’autre composante, non moins essentielle, de son titre. L’institution est d’autant plus complexe à cerner que son titre est proche de celui de la Cité de l’architecture, ce qui n’est pas sans entretenir une certaine confusion entre les deux établissements… Contrairement aux idées reçues, donc, la MAP ne traite donc pas que de Monuments historiques !

La Médiathèque de l’architecture et du patrimoine occupe plusieurs sites. Le plus connu est celui de Charenton, qui accueille le public. À l’autre bout de l’Île-de-France, la MAP est aussi implantée à Montigny-le-Bretonneux, sur le site du Fort de Saint-Cyr où elle conserve une grande partie de ses collections photographiques. Lire la suite

Vue sur les clochers de Rouen

Chronique hebdomadaire #3

Cette semaine, j’ai voulu faire tellement de choses dans le désordre que mon agenda a connu beaucoup de ratés. C’est un de mes gros défauts, et il m’a rarement autant fait souffrir : j’étais transportée par l’envie d’en faire toujours plus et pressée par le temps que je savais limité. Dans ce genre de cas, je me trouve comme un chien fou à courir dans tous les sens pour, au final, ne pas profiter assez de chaque chose et m’échouer, mécontente de moi et sans énergie. La prochaine fois, je me fixerai des objectifs plus sages et j’en profiterai mieux.
Malgré ce petit nuage gris, ma semaine a été ponctuée de belles découvertes et de passionnantes rencontres.

Vue sur les clochers de Rouen
Abbatiale Saint-Ouen à travers les feuillages, Rouen

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2000 ans d’histoire toulousaine : le Musée Saint-Raymond

2000 ans d’histoire toulousaine : le Musée Saint-Raymond

Dressé juste à côté de la célèbre basilique Saint-Sernin, l’attachant Musée Saint-Raymond invite à une plongée archéologique dans le passé lointain de la ville et de sa région. Consacré à l’Antiquité, le musée brille par ses œuvres romaines, qui rappellent que Tolosa fut l’une des grandes villes de la Narbonnaise. Un passé que l’on a trop tendance à oublier !

Scénographie en galerie présentant les portraits trouvés à Chiragan, Musée Saint-Raymond
Scénographie en galerie présentant les portraits trouvés à Chiragan, Musée Saint-Raymond

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Notre Dame et l'île de la Cité

Chronique hebdomadaire #2

Prenant acte de l’enthousiasme suscité par la chronique hebdomadaire #1, je réitère l’exercice ce lundi. Je commence à me dire que ce pot-pourri de liens, photos et impressions est une bonne chose : quel plaisir de pouvoir évoquer un petit rien du quotidien sans non plus lui consacrer un article complet. Et puis, le format est propice aux digressions et aux hors-sujet. Ma nature bavarde va reprendre le dessus !

Notre Dame et l'île de la Cité
La Seine par une belle journée d’Automne

Cette semaine est passée très vite : j’ai été un peu débordée par diverses choses à préparer. La rentrée universitaire est désormais bien entamée : réunions pédagogiques, dossiers administratifs, résultats de rattrapage pour les élèves que je suis, premiers cours à dispenser. Cela fait beaucoup de travail sur la planche, d’autant que je dois boucler d’urgence quelques dossiers qui traînent depuis l’été (j’y reviendrai en temps voulu – c’est-à-dire dans pas longtemps). Lire la suite

Impressions toulousaines

Impressions toulousaines

Étrangement, Toulouse n’est pas une destination touristique très prisée : pourtant, la ville rose possède un patrimoine exceptionnel, qui justifie à lui seul un séjour. Ajoutons à cela une position centrale pour rayonner dans la région, voilà une destination idéale pour tous les amateurs de vacances urbaines mais allergiques aux hordes de touristes.

NB: Avec un gros décalage, j’inaugure ici une série de billets sur une de mes destinations de l’été, Toulouse, où j’ai séjourné mi-juillet. 

Le capitole, certainement le plus célèbre monument de Toulouse
Le capitole, certainement le plus célèbre monument de Toulouse

La marque de fabrique de Toulouse, ce sont trois couleurs : le rose des briques dont est bâti le centre-ville, le bleu de pastel qui fit la richesse de la ville à la Renaissance, et la violette, cette fleur dont on fait des friandises délicieuses. Lire la suite

Chronique hebdomadaire #1

Chronique hebdomadaire #1

Depuis quelque temps, je réfléchis à une manière de mettre « un peu plus de moi » dans ce blog: longtemps, je me suis cachée derrière mes billets, essayant à tout prix de traiter mes sujets d’une façon détachée. Certes, mon goût et ma personnalité se devinent derrière le choix des sujets, mais je peine encore à écrire ici à la première personne (alors que je ne fais que ça sur la page Facebook et le fil twitter associé à ce blog). Encouragée par plusieurs lecteurs fidèles à m’autoriser davantage l’emploi du « je », j’ai envie de tenter de nouvelles expériences, d’essayer de nouvelles formules. L’une de celles à laquelle j’ai pensé est le « carnet de bord » ou la « chronique personnelle » dans laquelle je raconterai les découvertes de ma semaine : choses lues, vues, admirées, détestées, débattues… Il est vrai que je partage régulièrement ma veille et mon quotidien sur Facebook et Twitter, mais jamais je n’ai pensé les consigner ici, alors même que c’est peut-être le lieu le plus approprié. Tentons l’exercice, une première fois : s’il n’est pas trop lourd et qu’il rencontre un écho favorable, il sera peut-être réitéré régulièrement.

Rue du Faubourg Saint Honoré, Paris
Rue du Faubourg Saint Honoré, Paris

Du côté pro…

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Decentre Acentre

Curios & Mirabilia, la collection d’art contemporain du château d’Oiron

Dans le précédent billet, je vous racontais l’histoire du château d’Oiron, depuis la Renaissance jusqu’à sa décrépitude au XIXe siècle. Ses magnifiques décors des XVIe et XVIIe siècles en font un monument remarquable, la collection d’art contemporain qu’il abrite ajoute à la singularité des lieux. C’est de cette collection que je vais aujourd’hui vous entretenir.

Concerto pour mouches
Ilya Kabakov, Concerto pour mouches, 1993, FNAC/Château d’Oiron

Une collection d’art contemporain pour réveiller la belle endormie

Depuis 1993, le château d’Oiron accueille une collection d’art contemporain. Intitulée « Curios & Mirabilia », elle a été constituée autour de la thématique des cabinets de curiosités, faisant ainsi écho à la fabuleuse collection disparue de l’illustre bâtisseur d’Oiron, Claude Gouffier. Chaque œuvre contemporaine interroge, sur un mode singulier, l’histoire, les sens et la portée des cabinets de curiosités, l’imaginaire qui leur est aujourd’hui associé et comment le musée moderne réactive ou dialogue avec cette forme ancienne de collectionnisme. La multiplicité des sens qui se dégagent de cet ensemble d’œuvres, les différents niveaux de lecture qu’elles proposent rendent l’art contemporain accessible et « parlant » pour tous, ce qui est, à mon sens, un des atouts majeurs d’Oiron.

Cosmographie
Lothar Baumgarten, Les animaux de la pleine lune, une cosmographie de la Touraine, 1987, collage, FNAC/Château d’Oiron

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Château d’Oiron : de la Renaissance à nos jours

Château d’Oiron : de la Renaissance à nos jours

L’histoire du château d’Oiron est un peu celle de tous les châteaux du Pays de la Loire et du Poitou : une ancienne forteresse rebâtie en belle demeure de plaisance à la Renaissance et agrandie aux siècles suivants. Orion ne pourrait être qu’un château de plus sur une carte touristique qui en compte des centaines. Mais il n’en est rien : par la collection d’art contemporain qu’il accueille depuis 1993, le château d’Oiron détonne et étonne, rendant sa visite inoubliable.

Chateau d'Oiron
Façade du château d’Oiron

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Mise en place d'une vitrine

Dans les coulisses d’une exposition : l’accrochage de « Fantastique ! »

Le 1er octobre ouvrent au Petit Palais deux expositions sur l’estampe fantastique, l’une consacrée au graveur japonais Kuniyoshi, l’autre à « l’estampe visionnaire, de Goya à Redon ». Connaissant bien la commissaire de la seconde, Valérie Sueur-Hermel, conservatrice à la BnF, j’ai pu assister, le temps d’une matinée, au montage de l’exposition.

L’occasion donc, une nouvelle fois, de vous emmener dans les coulisses des musées et de vous présenter le travail de « ceux que l’on ne voit pas » mais sans qui les expositions ne verraient jamais le jour : scénographes, installateurs, techniciens d’art… Et pour la première fois, ce billet est accompagné d’une vidéo à visionner sur YouTube.

Mise en place d'une vitrine
Mise en place de la dernière vitrine dans l’exposition « Fantastique ! l’estampe visionnaire »

Un montage d’exposition commence entre un mois et deux semaines avant la date d’ouverture : c’est un moment très intense pour ceux qui sont impliqués. Pour les commissaires, c’est un projet porté depuis des mois, voire des années, qui prend enfin concrètement forme dans l’espace. Dans le cas de Valérie Sueur, cette exposition est un rêve depuis longtemps : voici vingt ans que l’idée a germé dans son esprit. Vingt ans, c’est parfois le temps qu’il faut pour mûrir un sujet, convaincre les équipes, trouver un lieu. Entre-temps, elle a organisé ou coorganisé d’autres expositions, dont vous vous souvenez peut-être : Daumier (BnF, 2008), Henri Rivière (BnF, 2009), Odilon Redon (Grand Palais, 2011)… Lire la suite

Hotel de ville de Paris Commune

Gallica et les gallicanautes dans le Huffington Post !

Ce vendredi, la page Facebook et le fil Twitter du Huffington Post se paraient de couleurs inhabituelles : le temps d’une journée, l’équipe de Gallica a pris les commandes du community management du célèbre journal. À l’occasion de cette journée spéciale, plusieurs Gallicanautes ont été invités à publier un article sur un sujet de leur choix.

Hotel de ville de Paris Commune
L’hôtel de ville de Paris en 2015 et en 1871.

Ainsi, ce vendredi, vous pouviez trouver en ligne :

Quant à moi, je vous proposais de vous Plonger dans le Paris d’hier à travers les documents de la Bibliothèque nationale de France. Comparer les vues anciennes avec le paysage que je parcours quotidiennement est une de mes activités préférées : j’adore relever une infinité de détails qui ont changé, comprendre comment le bâti a évolué en  un siècle ou deux. Je vous en reparlerai prochainement ici même, puisque je prépare un article sur « Toulouse d’hier et d’aujourd’hui », où je reviens en détail sur ma pratique de Gallicanaute.

Palais Royal
Le Palais Royal, aujourd’hui et en 1825

Dans mon article sur le Huffington Post, vous pouvez retrouver une dizaine de mes photos avec un court commentaire. Devant le succès de l’opération, je pense que je réitérerai plus régulièrement l’exercice. N’hésitez pas à participer !

Un exercice acrobatique :) - photo Ghislaine Gemin, Musée des Augustins, Toulouse
Un exercice acrobatique 🙂 – photo Ghislaine Gemin, Musée des Augustins, Toulouse

Merci à Gallica et au Huffington Post pour l’invitation, à Louis Jaubertie, Jean-Michel Girardot, Yves Heuillard et la boîte verte pour leur patience et leur aide. 

Journées du patrimoine : explorez les coulisses des musées !

Journées du patrimoine : explorez les coulisses des musées !

Les Journées du Patrimoine sont l’occasion de pénétrer dans des monuments habituellement cachés à la vue du public, ou de profiter gratuitement d’une visite guidée. C’est aussi une belle opportunité de découvrir les coulisses du patrimoine : réserves de musées, d’archives ou de bibliothèques vous ouvrent leur porte. Conservateurs, restaurateurs, agents de la culture vous parlent de leur métier, de leur passion.

Réserves du musée des Arts et Métiers
Les réserves du musée des Arts et métiers

Note importante : les photos qui illustrent ces billets ont été prises lors de diverses visites effectuées ces dernières années. Tous les musées qui figurent sur les photos n’ouvrent pas leurs réserves durant les JEP : les clichés ont juste valeur documentaire et illustrative.

Un musée, ce n’est pas seulement des tableaux, un conservateur, un guide-conférencier et des gardiens. Non, un musée, c’est aussi plein d’autres gens, d’autres métiers : il y a le service éducatif, qui s’occupe de la médiation, le service de communication, qui assure le rayonnement du musée, le pôle documentation, les régisseurs, qui ont la charge de l’entretien des collections, les restaurateurs… Pour un gros musée, cela représente une armée de personnel; dans les plus petits en revanche, chaque agent a souvent plusieurs casquettes. Lire la suite

Journées du patrimoine : explorez les archives !

Journées du patrimoine : explorez les archives !

Connaissez-vous les archives ? Un truc poussiéreux peuplé de vieux généalogistes, dites-vous ? Pas du tout (bon, si parfois un peu, d’accord) ! Les archives ce n’est pas que des chartes médiévales et des papiers du XIXe siècle : les archives, c’est aussi des documents récents, parfois même conservés uniquement sous format électronique ! Des documents précieux, qui racontent autant notre passé lointain que notre présent. Pour les Journées du Patrimoine, de nombreux centres d’archives ouvrent leurs portes, dévoilent leurs coulisses, présentent leurs savoir-faire : l’occasion de faire tomber vos préjugés et de découvrir un univers aussi passionnant que surprenant !

Les liens vers le programme des JEP n’étant pas pérenne, je ne renvoie pas aux présentation des lieux que je cite : retrouvez-les en cherchant « archives » sur le site officiel des JEP.

C’est quoi une archive ?

Le terme « archives » désigne autant le contenu que le contenant : on l’emploie à la fois pour nommer le bâtiment ou le service (« les archives ») que les documents archivistiques. Mais qu’est-ce qu’un document d’archives ? Tout document « produit[s] ou reçu[s] par toute personne physique ou morale et par tout service ou organisme public ou privé dans l’exercice de leur activité » nous dit la loi. Une définition un peu trop jargonnante pour le commun des mortels (et encore j’ai raccourci !), mais que l’on pourrait résumer simplement : les archives, c’est tous les documents que l’on produit ou que l’on reçoit. Par exemple, votre dernier relevé bancaire fait autant parti de vos archives personnelles que la dernière carte postale envoyée par Tata Michelle. Dans une mairie, les archives, ça peut être la liste des bouches d’égout de toutes la commune, les formulaires d’inscription au centre aéré comme les mails échangés par le service des parcs et jardins. Les archives, ça peut prendre n’importe quelle forme (une image, un document écrit) et s’inscrire sur n’importe quel support (du papier comme un fichier électronique). Et surtout, une archive ce n’est pas que du vieux : le courrier édité il y a dix minutes par le service de la Défense est déjà une archive. Lire la suite

La bibliothèque de Toulouse : un monument art déco

La bibliothèque de Toulouse : un monument art déco

On vient à Toulouse pour admirer la basilique Saint-Sernin ou flâner dans les cours des hôtels particuliers de la Renaissance, moins pour découvrir l’Art Déco. Pourtant la ville conserve un bel ensemble patrimonial des années 20 et 30 : la façade en mosaïques de la Dépêche du Midi, la bourse du travail, le complexe sportif, une bibliothèque… C’est cette dernière que j’ai visitée lors de mon séjour : elle fête en ce mois de septembre ses quatre-vingts ans : une belle occasion pour lui consacrer un billet !

Salle de lecture de la bibliothèque de Toulouse
Salle de lecture de la bibliothèque de Toulouse

Au début du XXe siècle, Toulouse est cruellement dépourvue d’une bibliothèque municipale à la hauteur de son importance urbaine. Une collection de livres s’est pourtant constituée depuis la Révolution mais aucun bâtiment n’est dédié à sa conservation. Le riche fonds est précairement abrité dans l’ancien collège des Jésuites, en proie à l’humidité et insuffisamment protégé des incendies. Pour une ville de l’importance de Toulouse, la situation est honteuse, si bien qu’en 1920, la construction d’un bâtiment pour la bibliothèque municipale devient prioritaire. Lire la suite