Renaissance de la villa Cavrois

Renaissance de la villa Cavrois

Les amateurs d’architecture moderne peuvent ajouter une nouvelle adresse à leur To do list touristique : ce 12 juin, la villa Cavrois, chef-d’œuvre de Mallet-Stevens, ouvre définitivement au public. Une renaissance presque inespérée !

Façade sud de la villa Cavrois. Robert Mallet-Stevens. Photographie personnelle.
Façade sud de la villa Cavrois. Robert Mallet-Stevens. Photographie personnelle.

Les liens au fil du texte renvoient vers des contenus de médiation sur le site officiel de la villa (auxquels j’ai contribué* ! =)

Lire la suite

Déambuler autour de l’atelier de Brancusi

Déambuler autour de l’atelier de Brancusi

C’est comme une faille spatiale dans le plan de Paris : vous êtes à la fois ici, et un petit peu ailleurs. Dans quelque chose qui garde le souvenir de l’atelier de Brancusi sans tout à fait être l’atelier de Brancusi.
À la bordure de la piazza, un bâtiment bas, à l’ombre du Centre Pompidou, toujours noyé sous les pigeons. L’entrée de cette annexe (gratuite) du musée d’art moderne est très discrète : rien ou presque n’indique ce que l’on trouve derrière les murs. Un espace blanc, une lumière diffuse et, au centre du bâtiment, une cage de verre. Dans la cage de verre, l’atelier de Brancusi.

Atelier de Brancusi reconstitué au Centre Pompidou, 2014.
Atelier de Brancusi reconstitué au Centre Pompidou, 2014.

Constantin Brancusi, un des plus célèbres artistes roumains, est arrivé à Paris en 1904. L’histoire de l’art retiendra ses colonnes sans fin, ses délicates têtes de femmes et ses oiseaux aux silhouettes élancées.

Lire la suite

La lumière dorée du soleil en noir et blanc : l’oeuvre gravé du Lorrain

La lumière dorée du soleil en noir et blanc : l’oeuvre gravé du Lorrain

Si l’oeuvre peint et dessiné de Claude Gellée, dit Lorrain (1600-1682) est très exposé, commenté et admiré, ses estampes demeurent confidentielles. Elles sont certes peu nombreuses (44 à 51 selon les catalogues) mais figurent parmi les chefs-d’oeuvre de l’eau-forte libre : Le Lorrain y démontre une inventivité technique et esthétique exceptionnelle.

Jusqu’au 7 juin 2015, un accrochage du Petit Palais permet de découvrir une vingtaine d’estampes du Lorrain.

Claude Gellée dit Le Lorrain, Scène de port avec soleil levant, eau-forte, cinquième état suit huit, 1634, Metropolitan Museum of Art, New-York
Claude Gellée dit Le Lorrain, Scène de port avec soleil levant, eau-forte, cinquième état sur huit, 1634, Metropolitan Museum of Art, New-York

Lire la suite

Belles impressions : le salon de l’estampe 2015

Belles impressions : le salon de l’estampe 2015

Le dernier week-end d’avril avait lieu au Grand Palais le salon international du livre rare, de l’autographe, de l’estampe et du dessin. Devant l’enthousiasme qu’ont suscité les photos que j’ai postées sur les réseaux sociaux, j’ai rédigé un compte-rendu de ma visite au salon.

Salon international de l'estampe, Grand Palais, 2015
Salon international de l’estampe, Grand Palais, 2015

Il ne s’agit en fait pas d’un, mais de deux salons qui ont lieu concomitamment sous la nef du Grand Palais : le salon du livre et de l’autographe d’une part, et le salon de l’estampe et du dessin d’autre part. Le premier, organisé par le syndicat national de la librairie ancienne et moderne, rassemblait 160 exposants, tandis que le second, organisé par la chambre syndicale de l’estampe, du dessin et du tableau, était plus modeste, avec seulement une trentaine de stands. Plus petit, certes, mais avec beaucoup à voir : j’ai passé deux après-midi à arpenter les allées et à contempler de belles pièces. Lire la suite

Le phallus phénoménal de Vivant Denon

Le phallus phénoménal de Vivant Denon

Curiosité connue des amateurs, le phallus phénoménal appartient à un ensemble à part de l’œuvre gravé de Vivant Denon (1747-1825), le recueil priapique, composé de 23 estampes licencieuses.

Phallus Phénoménal, estampe de Vivant Denon
Dominique Vivant Denon, Le Phallus Phénoménal , eau-forte, avant 1793, exemplaire du British Museum

Plus que pour son œuvre gravé, Vivant Denon est connu du public pour son rôle dans l’entreprise du Voyage en Egypte et pour son poste de premier directeur du musée du Louvre. Mais Denon fut aussi un graveur amateur et passionné, doublé d’un collectionneur acharné d’estampes. S’il a commercialisé certaines de ses œuvres, il n’a jamais cherché à vivre véritablement de cet art, sinon durant la Révolution. En 1792, alors qu’il traversait des difficultés financières, il rassemble sous le titre de recueil priapique 23 estampes à sujet érotique qu’il a gravées durant les dix années précédentes. Ces pièces, hétérogènes, sont pour certaines sorties tout droit de son imagination ; d’autres  transcrivent des scènes érotiques qu’il a observées sur les vases antiques ou sur les parois des murs d’Herculanum pendant ses longs séjours en Italie.

Lire la suite

La Merveille retrouve la cité de l’architecture !

La Merveille retrouve la cité de l’architecture !

C’est fait ! La maquette de la Merveille du Mont-Saint-Michel a retrouvé les salles de la Cité de l’architecture et du Patrimoine fin mars. En septembre dernier, je relayais la campagne de crowdfunding pour la restauration de ce trésor singulier : le chantier s’est achevé il y a quelques jours, sous les yeux du public. 

La maquette de la Merveille du Mont Saint Michel restaurée,  Cité de l'architecture, avril 2015
La maquette de la Merveille du Mont Saint Michel restaurée,
Cité de l’architecture, avril 2015

 

Un témoin exceptionnel des chantiers de restauration du XIXe siècle

Réalisée vers 1880, la maquette représente la partie la plus remarquable du Mont-Saint-Michel, « La Merveille », alors en cours de restauration par l’architecte Édouard Jules Corroyer.

Lire la suite

Fornasetti, la folie pratique : une joyeuse accumulation d’images

Fornasetti, la folie pratique : une joyeuse accumulation d’images

Jusqu’au 14 juin 2015, le musée des Arts Décoratifs accueille une rétrospective consacrée à Piero Fornasetti. Un illustre inconnu car si chacun a déjà croisé une de ses créations, peu en connaissent l’auteur. Il est temps de remettre un nom sur cet œuvre foisonnant, joyeux et polymorphe qui joue avec notre culture visuelle !

Fornasetti_Visages

Je connaissais Fornasetti pour ses visages de femmes commercialisés sous forme d’assiettes ou de carreaux de cuisine, mais j’ignorais tout simplement la personnalité singulière et fantasque qui en était le créateur. Dès la première salle, j’ai eu l’assurance que nous allions nous entendre : Fornasetti est un amateur d’estampes. Comment ai-je pu l’ignorer si longtemps alors que son œuvre rejoint tous mes centres d’intérêt ? L’image imprimée et ses détournements, le vocabulaire graphique de la taille douce, que Fornasetti aime imiter dans les autres médiums… Mais surtout, Fornasetti est un accumulateur d’images, un collectionneur de visuels, comme Jules Maciet, l’initiateur des albums d’images de la bibliothèque des Arts Décoratifs.

Lire la suite

Salon international de l’estampe: des places à remporter!

Du 24 au 26 avril 2015 se déroulera à Paris le salon international de l’estampe et du dessin. Sous la nef du Grand Palais, galeries et éditeurs seront réunis pour le plus important rassemblement français consacré à l’estampe. Le salon est couplé à celui du livre rare et de l’autographe, qui se déroule dans le même lieu. 

La thématique retenue cette année est « la vie d’artiste ». Sur son stand, le département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France présentera des oeuvres illustrant ce sujet. Ce sera l’occasion d’admirer de près quelques chefs-d’oeuvre de l’art de la gravure, comme l’atelier du peintre d’Abraham Bosse (XVIIe siècle) ou l‘artiste dessinant d’après le modèleune superbe eau-forte inachevée de Rembrandt. Espérons que les galeristes reprennent à leur compte cette thématique et nous dévoilent quelques surprises ! Pour ma part, j’espère contempler « en vrai » un tirage de Marie Cassatt au Louvre par Degas.

Abraham Bosse, l'atelier du peintre, 1642, estampe, Gallica/BnF
Abraham Bosse, l’atelier du peintre, 1642, estampe, Gallica/BnF

Si les galeries profitent du salon pour exposer leurs plus belles pièces, atteignant parfois les dizaines de milliers d’euros, l’amateur moins fortuné trouvera aussi de beaux tirages à partir d’une centaine d’euros. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses !

Comme les années précédentes, quelques éditeurs et imprimeurs seront présents sur le salon, parmi lesquels quelques acteurs de l’estampe contemporaine dont je vous ai déjà parlé : l’URDLA (stand S6) et les éditions RLD (5 livres présentés, stand B5). Avec un peu de chance, un imprimeur fera des démonstrations de tirages, comme c’était le cas lors d’une manifestation précédente !

L'atelier parisien des éditions RLD
L’atelier parisien des éditions RLD

Convaincu de vous rendre au salon ? Grâce à la revue les Nouvelles de l’estampeje vous propose de gagner 4 cartons d’invitation valables pour deux personnes pendant toute la durée du salon (vernissage compris). Comment participer ? Il suffit de laisser ci-dessous un commentaire témoignant de votre intérêt pour cette manifestation (une phrase suffit!). Les participations seront closes dimanche soir à minuit et le tirage au sort aura lieu lundi matin. N’oubliez pas d’indiquer une adresse mail valable dans le champ prévu à cet effet, sans quoi je ne pourrais pas contacter les gagnants !

Edit du 20/04/2015  : les gagnants viennent d’être tirés au sort : 

11150410_810189605696339_5855721764521685907_n

Meryon, Ministère Marine Place Concorde

Charles Meryon et Paris, entre réalisme et fantastique

Il semblerait presque qu’une invention de Jules Verne ait envahi une vue gravée de Paris comme en produisaient de nombreux aquafortistes de la seconde moitié du XIXe siècle. Nous sommes à l’extrémité nord de la place de la Concorde. La façade latérale du ministère de la Marine se dresse, massive, à notre gauche. Le ciel est dégagé, le temps clair. Mais la foule s’agite : tous ont les yeux braqués vers le ciel. Les chevaux de la garde s’affolent tandis que des coups de fusil détonnent. On tire en l’air. Dans le ciel a surgi un étrange cortège d’êtres volants : entouré d’un escadron de poissons, un char tiré par sept chevaux survole Paris. À ses côtés vogue une pirogue mue par des ailes.

Vision fantasmagorique d’un Paris envahi de créatures étranges, cette estampe est l’œuvre d’un graveur fameux et torturé, Charles Meryon, figure emblématique et singulière, qui illustre le renouveau de l’eau-forte au milieu du XIXe siècle.

Charles Meryon, Ministère de la Marine, eau-forte, 6ème état (détail)  Gallica/BnF
Charles Meryon, Ministère de la Marine, eau-forte, 6ème état (détail) Gallica/BnF

Lire la suite

Orion en aéroplane a déménagé, vous êtes vous bien réabonné ?

[redirection depuis : http://peccadille.wordpress.com/2015/04/11/demenagement-du-blog-etes-vous-reabonnes/]

Bonjour,

Il y a maintenant un mois et demi, Orion en aéroplane a déménagé de wordpress.com pour l’adresse http://peccadille.net. Une partie des abonnés a été perdu au cours du transfert : si vous n’avez pas reçu, au cours du mois de mars, les notifications des nouveaux billets, c’est probablement que vous n’êtes plus abonné. Pour corriger cela, il suffit de vous réabonner en utilisant le formulaire présent dans la colonne de droite.

Je serai heureuse de vous compter à nouveau dans mes lecteurs et vous remercie pour votre fidélité.

Note : le mail a été envoyé depuis l’ancienne version du blog aux 300 abonnés, y compris ceux qui ont depuis choisi de suivre le nouvel Orion en aéroplane : je m’excuse du dérangement pour ces derniers qui ont reçu la notification en double. 

export

Qu’avez-vous raté pendant votre absence ? Quelques nouveaux billets, que voici :

Vue de la Galerie du Palais Royal, Paris, 1800

Le Palais-Royal, l’histoire d’un coup immobilier raté

Depuis quelques jours, le Palais-Royal a retrouvé sa belle perspective : le théâtre éphémère, qui occupait la galerie sud du jardin est désormais démonté, signe de l’achèvement des travaux de la Comédie Française. Pour fêter l’événement, et parce que le théâtre éphémère me faisait sans cesse penser au « camp des tartares » qui occupait le même espace il y a deux siècles, je vous propose une série de deux billets sur l’histoire du Palais-Royal. 

Le Coeur d'après Lépinasse, Vue du jardin du Palais Royal, de ses batiments et galleries, estampe en couleurs, 1791, Gallica/BnF
Le Coeur d’après Lépinasse, Vue du jardin du Palais Royal, de ses batiments et galleries, estampe en couleurs, 1791, Gallica/BnF

Lire la suite

Un souvenir d’enfance – papier glacé.

Un souvenir d’enfance – papier glacé.

À certains moments de la vie, des questions se font pressantes, on regarde le chemin derrière soi et on se demande : « pourquoi suis-je là ? Quels hasards, assemblés bout à bout, font que j’ai suivi ce parcours-ci ? »
Parfois, un souvenir remonte à la surface, un détail vécu prend tout son sens, un proche, par une réflexion anodine, délivre une pièce du puzzle. Dernièrement, alors que je visitais l’exposition « Claude Gellée » au Petit Palais, un souvenir fugace m’est revenu. En lisant le titre « Claude Gellée dit Le Lorrain » sur la banderole à l’entrée, j’ai eu la vision des fiches en papier glacé sur les grands peintres que ma mère collectionnait. Je me souviens de tout : leur format, leur aspect, le contact du papier, leur odeur. Les fiches sur les tableaux de Claude Gellée portaient un bandeau entre le pourpre et le marron.

Il y avait une dizaine de fiches consacrées aux oeuvres de Claude Gellée, dit Le Lorrain
Il y avait une dizaine de fiches consacrées aux oeuvres de Claude Gellée, dit Le Lorrain

Entre mes huit et mes douze ans, ma mère était abonnée aux Géants de la peinture, une sorte de collections de cartes Panini de luxe pour adulte. Sur une face, une belle reproduction d’un tableau ; au dos, un cartel et un texte explicatif sur trois colonnes. Tous les mois, nous recevions un ensemble de vingt ou trente fiches en papier glacé que nous rangions dans des boîtes cartonnées tapissées du motif d’un tableau de Monet, Champ d’iris jaunes à Giverny. Je me souviens des soirées passées avec ma mère, sur le grand lit parental ou sur la table du salon, à classer, avidement, les fiches nouvellement reçues.

Lire la suite

Une promenade au Louvre en 1803 : les dessins de Baltard

Une promenade au Louvre en 1803 : les dessins de Baltard

En 1803, Louis-Pierre Baltard réalise une série de dessins au Palais du Louvre : à la sanguine, il reproduit les ornements sculptés des façades et des plafonds. Cette série de dessins, achetée par le collectionneur Destailleurs est aujourd’hui conservée à la Bibliothèque nationale de France et numérisée sur Gallica. Curieuse, j’ai profité d’un samedi après-midi pour marcher dans les pas de Baltard et retrouver les détails qu’il avait dessinés.

Baltard, Accumulation de détails de la salle des cariatides, dessin, 1803,  Gallica/BnF
Baltard, Accumulation de détails de la salle des cariatides, dessin, 1803, Gallica/BnF

Lire la suite

A la découverte de l’URDLA, Centre international de l’estampe et du livre

A la découverte de l’URDLA, Centre international de l’estampe et du livre

Installée à Villeurbanne, l’URDLA – Centre international de l’estampe et du livre est un lieu d’art contemporain dédié à l’estampe. Structure unique en Europe, elle perpétue un savoir-faire traditionnel, initie des artistes aux techniques de l’estampe et accompagne les recherches de ceux qui en ont fait leur moyen d’expression de prédilection. Lors de mon dernier séjour lyonnais, j’ai été reçue par le directeur de l’URDLA, Cyrille Noirjean, qui m’a accordé un entretien passionnant, la matière du présent billet (et de plusieurs autres, qui ne sauraient tarder à venir).

Matrice linogravée d'une oeuvre de Damien Deroubaix, El Sueno, URDLA.
Matrice linogravée d’une oeuvre de Damien Deroubaix, El Sueno, URDLA.

Lire la suite

Les voyages pittoresques et romantiques dans l’Ancienne France

Les voyages pittoresques et romantiques dans l’Ancienne France

Monument de l’édition du XIXe siècle, incontournable entreprise de l’histoire patrimoniale française, les Voyages pittoresques et romantiques dans l’Ancienne France formaient jusqu’à récemment un ouvrage aussi inaccessible que célèbre. Lourds, peu maniables et extrêmement précieux, les dix-neuf tomes des Voyages, conservés avec soin dans les bibliothèques, ne se dévoilaient qu’aux yeux des spécialistes. Aujourd’hui, tout un chacun peut les feuilleter librement grâce à la campagne de numérisation menée par la Bibliothèque nationale de France. À la suite de l’exposition « La Fabrique du romantisme » au Musée de la Vie Romantique, je vous propose de découvrir quelques-unes des 3282 planches qui illustrent cette fabuleuse aventure éditoriale.

 Fragonard, lithographié par Engelmann, Ruine du Palais de la Reine Blanche à Liry, Voyages (...), Ancienne Normandie, tome 2, 1824, Gallica/BnF
Fragonard, lithographié par Engelmann, Ruine du Palais de la Reine Blanche à Liry, Voyages (…), Ancienne Normandie, tome 2, 1824, Gallica/BnF

Lire la suite