15.360 clichés des demi-mondaines à découvrir sur Gallica, les albums Reutlinger numérisés

15.360 clichés des demi-mondaines à découvrir sur Gallica, les albums Reutlinger numérisés

Depuis quelques semaines, les Gallicanautes peuvent découvrir en ligne la soixantaine d’albums de Léopold Reutlinger que le département des Estampes et de la photographie de la BnF conserve. Près de 15 360 clichés, réalisés entre 1875 et 1917 qui figurent tout ce que Paris compte de cocottes, demi-mondaines et actrices. C’est pour marquer l’arrivée de ce nouveau corpus sur Gallica que j’ai décidé de publier une série de billets donnant un aperçu de sa richesse. Pour ce premier numéro, il s’agit de présenter la maison Reutlinger.

Photographie de Mata Hari par Reutlinger
Reutlinger, Mata Hari, (tome 39, vue 6), photographie, Gallica/BnF

Nadar, Reutlinger, Disderi, voici le nom des studios où il était de bon ton de se faire photographier. Si le studio de Nadar était plutôt spécialisé dans le gotha intellectuel, la maison Reutlinger comptait dans sa clientèle une myriade d’actrices, artistes de scène, chanteuses de music-hall et autres cocottes.

Lire la suite

Le monde dans une boîte. Voyage à travers les vues d’optiques de Gallica

Le monde dans une boîte. Voyage à travers les vues d’optiques de Gallica

Sous le titre « vues d’optique » est désigné un type spécifique de la production gravée du XVIIIe siècle : des images en perspective, souvent coloriées à la main et destinées à être regardées à travers une boîte d’optique qui en accentue l’effet de profondeur. Près d’un millier de ces estampes a été numérisé sur Gallica: Orion en aéroplane vous propose de les découvrir, pour un périple de papier à travers le monde et le temps! 

Vue d'optique représentant le Pont de St Michel à Paris, vers 1750, sans nom d'éditeur, Gallica/BnF [détail]
Vue d’optique représentant le Pont de St Michel à Paris, vers 1750, sans nom d’éditeur, Gallica/BnF [détail]

Lire la suite

Mes expositions de la rentrée

Mes expositions de la rentrée

Septembre, la rentrée littéraire, le début de la saison culturelle… Sur les blogs et dans les journaux spécialisés, voici que fleurissent les sélections des « expositions de la rentrée ». Orion en aéroplane n’y coupe pas, voici la liste des événements que j’attends avec impatience pour la fin d’année 2013.

Lire la suite

Les journées européennes du patrimoine (2013

Les journées européennes du patrimoine (2013

Ah, les journées européennes du Patrimoine (JEP), l’orgie de l’amateur de culture… Des milliers de monuments ouverts gratuitement, des lieux secrets exceptionnellement accessibles, des rencontres avec des acteurs du patrimoine, des visites contés qui captivent toute la famille. Le programme est foisonnant ! Que faire, par où commencer, comment traquer les activités qui rendront votre week-end inoubliable ? Pour vous guider, je vous propose plusieurs sélections personnelles au sein du programme 2013, sur la base de mes expériences passées. 

Envie de plus d’idées? D’autres blogueurs vous proposent leurs sélections:

Journées du patrimoine, coups de cœur parisiens (2013)

Si j’avais du temps, je consacrerai autant d’heures à préparer les journées du patrimoine qu’à les faire. A défaut de vous concocter autant de parcours que je le souhaiterai, j’ai regroupé quelques uns de mes coups de coeur dans ce billet fourre tout. Attention, sélection exclusivement parisienne! 

L’Ecole des Beaux-Arts

C’est un de mes lieux préférés à Paris… Fascinant enchevêtrement de bâtiments de diverses époques, abritant un patrimoine riche et précieux, terreaux de la création de demain, l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris est encore trop méconnue des parisiens. Pour les JEP, quelques espaces seront librement accessibles, comme la chapelle.

Dernier vestige du couvent des Petits Augustins, démantelé à la Révolution, la chapelle a été construite au XVIIe siècle. En 1795, Alexandre Lenoir, fervent défenseur du patrimoine, y ouvre le musée des Monuments français. Dans la chapelle et le cloître adjacent, il met en scène l’histoire de l’architecture et de la sculpture française. En 1816, les collections sont dispersées et le terrain est attribué à l’Ecole des Beaux-Arts. Le souvenir du musée de Lenoir perdure cependant et dans la seconde moitié du XIXe siècle, la chapelle sert à exposer des moulages des chefs-d’oeuvre de la sculpture du Moyen-Age et de la Renaissance. Les élèves sont peu nombreux à les fréquenter, leurs préférant les moulages d’antiques de la cour du Palais des Etudes.

Chapelle de l'Ecole des Beaux-Arts
Chapelle de l’Ecole des Beaux-Arts

De nombreux moulages subsistent aujourd’hui encore dans la chapelle, parmi lesquels ceux de la chaire à prêcher de la cathédrale de Pise, du Colleone,  de plusieurs sculptures de Michel-Ange. Vous serez probablement surpris d’admirer sur le mur du fond une immense copie du Jugement dernier de la Chapelle Sixtine, vestige du musée des copies peintes…

Chapelle de l'Ecole des Beaux-Arts
Chapelle de l’Ecole des Beaux-Arts

En savoir plus sur les conditions de visite

Je profite de l’occasion pour renvoyer à un article que j’ai précédemment publié sur l’atelier de fresque de l’école.

L’agence centrale de la société générale

Aller à la banque n’est pas toujours un plaisir… sauf si votre conseiller à un joli bureau! Pour être sûr d’être toujours ébloui quand vous devez passer à la banque, le mieux est de domicilier votre compte à l’agence centrale de la Société générale, dans le 9e arrondissement.

Si la façade date du Second Empire, l’intérieur du bâtiment a été entièrement aménagé dans le goût Art Nouveau. C’est ainsi que l’Agence centrale possède une magnifique verrière colorée qui est sans doute l’une des plus belles de Paris.

Agence centrale de la Société Générale, photographie : J.M. Gras
Agence centrale de la Société Générale, photographie : J.M. Gras

Lors de la visite, ne manquez pas de descendre au sous-sol pour admirer l’impressionnante porte de la salle des coffres!

En savoir plus sur les conditions de visite

Le Musée de la Chasse et de la nature

Je vous en parlais déjà il y a quelques mois. Le musée de la Chasse et de la Nature, installé dans le 4e arrondissement de Paris, est un musée surprenant, bien loin des clichés que l’on peut s’en faire. Doté de très belles collections, il allie avec succès et raffinement art contemporain et patrimoine ancien, dans un cadre exceptionnel!

Musée de la Chasse et de la Nature
Musée de la Chasse et de la Nature

En savoir plus sur les conditions de visite

L’Hôtel de Salm – Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur

Joyau de l’architecture du XVIIIe siècle, l’Hôtel de Salm, siège de la Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur, a été détruit dans les incendies de la Commune en 1871. Immédiatement reconstruit grâce à une souscription, il abrite aujourd’hui le musée de la Légion d’Honneur et la résidence du Grand Chancelier.

Hôtel de Salm, salon de réception
Hôtel de Salm, salon de réception

Lors des JEP, il est possible de découvrir les très beaux espaces de réception, dont la restauration vient d’être achevée. L’occasion de se familiariser avec les techniques de restauration en présence des acteurs du chantier.

En savoir plus sur les conditions de visite

L’hôtel de Toulouse et la Banque de France

En plein cœur du Paris historique, la Banque de France occupe une immense parcelle où s’enchevêtrent des édifices de différentes époques. Le joyau en est l’ancien hôtel de Toulouse et sa Galerie Dorée. Construit par François Mansart en 1640, l’hôtel de La Vrillère est racheté au début du XVIIIe siècle par le comte de Toulouse, qui le fait redécorer dans le style Régence par l’architecte Robert de Cotte. La pièce maîtresse est la Galerie Dorée, ornée de tableaux de grands maîtres, aujourd’hui au Louvre.

Hôtel de Toulouse, Galerie Dorée
Hôtel de Toulouse, Galerie Dorée

Attention, la visite de la Banque de France est un peu longuette (surtout pour des enfants): les plus pressés iront directement à la Galerie Dorée.

En savoir plus sur les conditions de visite

Plus de suggestions et de conseils sur les Journées du Patrimoine.

Journées du Patrimoine : les plus belles bibliothèques parisiennes

Journées du Patrimoine : les plus belles bibliothèques parisiennes

Paris regorge de (très) belles bibliothèques. Il y en a bien plus qu’on ne l’imagine. Ecoles, instituts, sociétés savantes, beaucoup d’hôtels particuliers parisiens abritent de long rayonnages de livres qui courent jusqu’au plafond et que l’on aperçoit, furtivement, par une fenêtre éclairée dans une nuit d’hiver.

Les étudiants et érudits ont la grande chance de fréquenter quotidiennement ces lieux de savoirs, dont certains, avec leur parquet qui grince et leur odeur de cire, semblent tout droit sortis d’un film. Voici ma sélection personnelle d’adepte du bibliotourisme !

Bibliothèque nationale de France  – site Richelieu

A tout seigneur tout honneur, notre parcours commence par la Bibliothèque nationale de France qui occupe à Paris plusieurs sites, dont trois principaux : le quadrilatère Richelieu (2e), le site François-Mitterrand (Tolbiac) et l’Arsenal (Pont-Marie). Malheureusement, la « grande bibliothèque » (site de Tolbiac), n’est pas ouverte pour les JEP.

Sur le site Richelieu, le visiteur pourra découvrir quelques uns des nombreux trésors des départements « patrimoniaux » de la BnF. Dans les différentes salles de lecture, des conservateurs seront présents pour dévoiler les documents sur lesquels ils travaillent : cartes anciennes, manuscrits, photographies et estampes… Parmi les trésors présentés cette année, le Livre d’heures de Jeanne de France, acquis en 2012, un manuscrit de Marcel Proust et un manuscrit de Guillaume Apollinaire, des cartes à jouer anciennes…

Côté architecture, le visiteur pénétrera dans l’une des plus extraordinaires salles de lecture parisienne, la salle Ovale, construite par Louis Pascal à la fin du XIXe siècle. Impressionnante par son volume (45 mètres de long, 18 mètres de haut), elle émerveille par son cachet, avec ses murs couverts de livre et son immense verrière. En raison des travaux de rénovation du quadrilatère, la fameuse salle Labrouste n’est pas accessible au public. Elle rouvrira en 2015.

Salle Ovale, photographie Vincent Desjardin (flickr)
Salle Ovale, photographie Vincent Desjardin (flickr)

Bibliothèque Sainte Geneviève

Les passionnés d’architecture se rendront à la bibliothèque Sainte-Geneviève pour admirer tout le génie d’Henri Labrouste.

En 1838, alors que les planchers du lycée Henri IV menacent de céder sous le poids des livres de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, l’administration décide d’édifier un nouveau bâtiment pour abriter cette bibliothèque dont la préciosité et l’utilité sont unanimement reconnues.

Pour dresser les plans du premier édifice parisien conçu dès l’origine comme une bibliothèque autonome, l’administration fait appel à un architecte d’une quarantaine d’années, Henri Labrouste, lauréat du Prix de Rome en 1824. Son projet est approuvé en 1843 et huit ans plus tard, la bibliothèque accueille ses premiers lecteurs.

La conception architecturale du lieu, novatrice, ne manque pas d’impressionner ceux qui y pénètrent : visionnaire, Henri Labrouste a pensé une bibliothèque fonctionnelle qui va s’ériger comme un modèle du genre, avec sa grande salle de lecture lumineuse et aérienne, portée par de fines et élégantes colonnes de fonte. Labrouste est le premier à utiliser avec une telle audace le métal dans l’architecture.

Marie-Lan Nguyen, Salle de lecture de la bibliothèque Sainte-Geneviève (wikipédia commons)
Salle de lecture de la bibliothèque Sainte-Geneviève, photographie Marie-Lan Nguyen, (wikipédia commons)

Aujourd’hui, la bibliothèque Sainte-Genevièvre (BSG) est rattachée à l’université et accueille un public composé à majorité d’étudiants. Elle conserve également un fond ancien important et précieux, hérité de la bibliothèque de l’abbaye et régulièrement enrichi.

Durant les JEP sont proposées différentes visites. Je vous recommande notamment la visite générale, qui fait la part belle à l’architecture et celle de la Réserve, qui vous permettra de découvrir quelques uns des trésors de son exceptionnel fonds ancien.

Bibliothèque Mazarine

Située dans l’ancien Palais des Quatre Nations, qui abrite également l’Institut de France, la Bibliothèque Mazarine est la plus ancienne bibliothèque publique de France. Son origine remonte au XVIIe siècle : en 1643, Mazarin décide d’ouvrir au public sa bibliothèque personnelle, qui rejoint à sa mort le collège des Quatre-Nations. Riche d’un fonds ancien exceptionnelle, la bibliothèque est installée dans de très belles salles ornées de bustes.

Bibliothèque Mazarine, JEP 2011
Bibliothèque Mazarine, JEP 2011

Lors des JEP, les visiteurs peuvent déambuler librement dans la salle de lecture et dans le très beau vestibule de la bibliothèque et découvrir l’exposition « Raynal, un regard vers l’Amérique ».

La bibliothèque nationale de France – Site de l’Arsenal

Depuis le milieu du XVIIIe siècle, l’Arsenal abrite une bibliothèque. Ce n’est que depuis 1934 que celle-ci est rattachée à la Bibliothèque nationale de France. Lors des JEP, les espaces historiques du bâtiment sont exceptionnellement ouverts au public pour des visites commentées gratuites et passionnantes. Le visiteur y découvre quelques décors anciens comme le fabuleux salon de musique, récemment restauré et le cabinet de La Meilleraye, un rare exemple des décors de style Louis XIII. Outre les commentaires sur ces décors fabuleux, les conférenciers s’efforcent de faire revivre à nos oreilles l’incroyable passé de cette bibliothèque, où se croisaient notamment au XIXe siècle artistes et écrivains, lors des célèbres soirées littéraires de Charles Nodier.

Bibliothèque de l'Arsenal, cabinet de La Meilleraye, JEP 2011
Bibliothèque de l’Arsenal, cabinet de La Meilleraye, JEP 2011
P1170739
Bibliothèque de l’Arsenal, Salon de musique, JEP 2011

Les bibliothèques du Sénat et de l’Assemblée

Le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg abritent deux très belles bibliothèques. Ceux qui auront la patience d’affronter la queue souvent longue à l’entrée de ces deux institutions pourront admirer les décors peints par Delacroix dans la bibliothèque du Sénat et quelques trésors anciens de la bibliothèque de l’Assemblée nationale.

Les Archives nationales

Nous terminons notre parcours par une petite digression jusqu’aux Archives Nationales (site de Paris) où je vous recommande particulièrement la visite guidée des Grands dépôts qui témoignent des aménagements effectués au XIXe siècle pour offrir de bonnes conditions de conservation aux archives de la nation tout en les mettant en scène. Cette visite permet de parcourir les magasins d’archives, d’approcher des documents précieux tels les archives de l’Assemblée nationale mais également de comprendre le travail des archivistes hier et aujourd’hui.

Archives nationales
Archives nationales
La drôle de vie d’une matrice d’estampe, ou comment Charles X est devenu Louis-Philippe

La drôle de vie d’une matrice d’estampe, ou comment Charles X est devenu Louis-Philippe

Une image peut en cacher une autre, ou comment les éditeurs d’estampes ‘actualisaient’ leurs fonds… 

Petit imprimeur d’imagerie populaire installé à Nancy, François Desfeuilles décide d’éditer un portrait du souverain en place. Son jeune collaborateur, le graveur Jean-Baptiste Thiébault réalise une estampe représentant Charles X, laquelle est déposée par Desfeuilles le 31 mai 1830. Manque de bol pour notre éditeur, la révolution de Juillet intervient. Charles X abdique le 2 août, et, sept jours plus tard, Louis-Philippe est intronisé roi des Français.

Jean-Baptiste Thiébault, Louis-Philippe Ier, roi des Français, 1830, xylographie, ed. Desfeuilles, Nancy (BnF, estampes)
Jean-Baptiste Thiébault, Louis-Philippe Ier, roi des Français, 1830, xylographie, ed. Desfeuilles, Nancy (BnF, estampes)

Que faire du portrait d’un souverain qui n’est plus roi de rien ? Il n’y a plus d’acheteurs pour cette image tandis que la demande risque d’être forte pour le portrait du nouveau roi des Français, Louis-Philippe. Desfeuilles ne veut pas rater cette mane, d’autant que le contexte est devenu difficile pour sa fabrique : depuis quelques années, il est concurrencé par deux autres éditeurs qui se sont installés à Nancy et qui publient, comme lui, des images populaires. Desfeuilles veut donc être le premier à commercialiser le portrait de Louis-Philippe pour leur couper l’herbe sous le pied!

Lire la suite

La rue Tailleferre prend des couleurs avec l’association Cultures Pas Sages

La rue Tailleferre prend des couleurs avec l’association Cultures Pas Sages

Samedi 6 juillet, ce sont les premières vraies grosses chaleurs estivales sur la région parisienne. Le soleil de plomb n’a pourtant pas découragé les six graffeurs venus mettre quelques couleurs sur l’immense mur gris de la rue Germaine Tailleferre. Le rendez-vous était immanquable puisqu’il s’agissait du premier événement organisé par une toute nouvelle association, Culture Pas Sages.  

Rasty (détail)

Lire la suite

La peinture flamande comme vous ne l’aviez jamais vue

Mon ami Virgile Septembre, qui tient un excellent tumblr consacré à la culture muséale, a le don de dégoter les plus improbables sites web… Dernièrement, il a éclairé ma TL facebook bien vide du mois d’août d’une trouvaille surprenante, le tumblr Scorpion Dagger

tumblr_m5sbycViNZ1rt28efo1_500

Le concept ravira les amateurs de culture visuelle et de détournements d’œuvres d’art. La recette est simple: des chefs-d’oeuvres de la peinture (avec une nette prédilection pour les écoles nordiques des XVe et XVIe siècles), de la culture populaire contemporaine, une bonne dose de talent. Mélangez le tout et assaisonnez d’une pincée d’humour. 

tumblr_moz1n2Yem31rt28efo2_r1_500

Le résultat: des gifs amusants, surprenants, se jouant subtilement de l’histoire de l’art et de la société de consommation. Rafraîchissant!

tumblr_mo5dp27qUi1rt28efo1_500

tumblr_mkjnl3bs4t1rt28efo1_500

Hyper actif, Scorpion dagger poste depuis avril 2012 une trentaine de nouveaux gif chaque mois! Bonne visite! 

tumblr_mqtrg5aU8W1rt28efo1_500

tumblr_miw8r92xPC1rt28efo1_r1_500

Da Cruz, un artiste ultralocal et multiculturel

Da Cruz, un artiste ultralocal et multiculturel

Da Cruz, enfant du XIXe arrondissement, colore depuis plus de dix ans les murs de son quartier en plein bouleversement social et urbain. Engagé sur ces problématiques actuelles, il a mis son travail artistique au service de la communauté multiculturelle qui habite l’est parisien. A l’occasion du lancement de l’association Cultures Pas Sages, j’ai pu longuement discuter avec cet artiste. 

De grands masques colorés

Si vous vous êtes déjà baladés dans le quartier de l’Ourcq (Paris XIXe arrondissement), vous avez sûrement croisé l’une de ses œuvres : de grands masques colorés, des totems hiératiques et des figures sympathiques, un étrange mélange de diverses influences artistiques (notamment précolombiennes et africaines), le tout remarquablement réalisé sur le plan technique.

Da Cruz, quinzaine du hip-hop, Paris, berges de Seine, 5 juillet 2013
Da Cruz, quinzaine du hip-hop, Paris, berges de Seine, 5 juillet 2013

Da Cruz, une figure du XIXe arrondissement

Depuis 10 ans, à la faveur de grands plans d’urbanisme, les abords du canal de l’Ourcq se « boboïsent » à leur tour. L’ancienne usine du chauffage parisien a été démolie il y a quelques mois, et va bientôt laisser place à de nouveaux logements. Les immeubles les plus insalubres sont désormais murés, attendant dans un futur proche les pelleteuses. Au gré des chantiers, la population change, et les habitants les plus précaires sont contraints de partir, chassés par une augmentation galopante du coût de la vie. Amoureux de ce quartier multiculturel où il a grandi, Da Cruz fait le constat de ces transformations urbaines et sociales. Soucieux d’attirer l’attention sur ce nouveau « Paris qui s’en va », il a choisi son arme : la peinture.

Dernier vestiges de l'ancienne usine du chauffage parisien
Dernier vestiges de l’ancienne usine du chauffage parisien (juillet 2013)

Da Cruz a peint les façades des immeubles murés, les parois des îlots voués à la démolition, les murailles qui encerclaient l’usine, les contreforts du chemin de fer de la rue de l’Ourcq. En enjolivant ces murs lépreux, ces témoins du Paris désormais d’hier, il entendait leur offrir un ultime coup de projecteur avant leur disparition définitive ; retenir une dernière fois le regard du passant sur ces bâtiments si familiers qu’ils en étaient devenus invisibles. « Une thérapie par la couleur », en quelque sorte.

Quand les pelleteuses sont arrivées, les riverains ont déploré la disparition des créations de Da Cruz et de ses amis graffeurs. Car leurs œuvres étaient devenues un véritable « patrimoine » commun, un fragment de l’identité visuelle du XIXe.

Fresque au bord du Canal de l'Ourcq (disparue)
Fresque au bord du Canal de l’Ourcq (disparue)

Appréciées des habitants du quartier, les œuvres de Da Cruz sont devenues un véritable patrimoine local. Il n’est pas rare d’entendre les passants commenter les dernières apparitions de ses masques. Parfois, la contemplation d’une pièce pousse deux inconnus à engager le dialogue. C’est exactement ce que l’artiste recherche : susciter des réactions, créer du lien social, faire stationner les habitants dans un espace qui est le leur. C’est aussi ce qui l’incite à peindre en plein jour,  comme au début du mois de juillet lors de l’événement organisé par l’association Cultures Pas Sages. Sept graffeurs s’étaient réunis, le temps d’un après-midi, pour orner de couleurs le long mur de la rue Germaine Tailleferre. Sur le trottoir, un petit attroupement s’était formé, observant le travail en cours, discutant de la couleur des murs du quartier, des chantiers à venir, du prix de l’immobilier. Et de l’art. Ce samedi là, étaient rassemblés des promeneurs du week-end, des riverains en famille, les personnes âgées de la maison de retraite voisine, des jeunes du quartier en vacances. Autant de gens, qui, d’ordinaire, se croisent sans avoir l’opportunité d’échanger quelques mots.

Durant ces moments privilégiés, Da Cruz garde l’oreille attentive aux réactions et prend un réel plaisir à poser sa bombe pour répondre aux questions. Revient alors souvent celle de la définition du Street-Art. Da Cruz aime assurer ce qu’il appelle le « service après-vente » et en profite pour nuancer les oppositions habituellement énoncées : le tag vs le Street-Art, les créations légales vs les créations illégales.

Rue de l'Ourcq (décembre 2012)
Rue de l’Ourcq (décembre 2012)

Si les explications de Da Cruz sont si éclairantes, elles sont le reflet de son long parcours, de l’adolescent en recherche d’un moyen d’expression à l’artiste reconnu dans les sphères institutionnelles mêmes. Da Cruz, dont la technique m’impressionne tant, est un autodidacte. Son cursus n’a été validé par aucune école, sinon celle de la rue. Adolescent, baigné dans la culture hip-hop, il commence à graffer en s’emparant d’un marqueur. Le tag devient une façon d’exister en bravant les interdits. Au blaze rapidement tagué succède la recherche d’un style. Conscient qu’il faut se démarquer pour véritablement exister, il singularise son trait, tout en explorant, selon un schéma classique, de nouveaux outils : les marqueurs, puis les bombes. Plus tard, de fil en aiguille, Da Cruz en arrivera au pinceau. Sa technique s’améliore, ses motifs se diversifient. « La rue, c’est l’école en accélérée. Une expérimentation continuelle, un apprentissage mutuel. »

IMG_2422
Da Cruz rue Tailleferre, juillet 2013

Sa pratique, illégale, est toujours de l’ordre du hobby, alors qu’il enchaine les petits boulots. « Ca devient ton oxygène, le truc qui te permet de supporter les tafs merdiques. Avant que je puisse m’avouer que c’était ma vie, et que ça devienne mon boulot, ça a pris des années. Mais ça faisait parti du chemin, ça m’a permis d’expérimenter différentes facettes de la société ».

Un goût prononcé pour le multiculturalisme

J’avais repéré les créations de Da Cruz dès mes premières virées street-art dans l’est parisien. J’appréciais beaucoup ses pièces qui me rappelaient le travail de Labrona, dont j’avais pu admirer les oeuvres à Montréal. J’ai mis un nom et un visage sur ces pièces que j’appréciais à l’occasion du « M.U.R. Oberkampf » de janvier 2013, sans avoir l’occasion d’échanger avec Da Cruz. Ses créations me plaisaient par leur beauté et leur technique aboutie mais aussi par les nombreuses références artistiques que j’y décelais. Ses masques n’étaient pas sans m’évoquer les œuvres que l’on peut observer au Musée du Quai Branly, des pièces d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Océanie. Des inspirations que Da Cruz m’a confirmées.

Da Cruz au M.U.R Oberkampf
Da Cruz au M.U.R Oberkampf

Enfant, Da Cruz a découvert les arts précolombiens à travers le dessin animé Les merveilleuses cités d’or. Sa pratique artistique grandissante et sa curiosité l’ont poussé, plus tard, à s’intéresser aux arts dit premiers, notamment l’art africain et à la création moderne et contemporaine. Cette période de maturation a eu lieu avant l’explosion d’Internet et il a fallu aller chercher les œuvres dans les musées, dans les livres. Un job alimentaire au Grand Palais a été un tremplin pour « piocher dans ce grand inconnu ». Puis des voyages en Afrique et en Amérique du Sud lui ont permis de se confronter directement à « l’ailleurs » et à « l’autre ».

Fresque Paris Hip-Hop, 5 juillet 2013
Fresque Paris Hip-Hop, 5 juillet 2013

Aux yeux de Da Cruz, le Street Art fait parti d’un grand tout, il est un maillon dans l’histoire de l’art contemporain. Parmi les sources qui marquent sa pratique artistique personnelle, il y a donc les arts dits premiers, mais aussi le Pop Art. Dans ceux-ci, comme dans la peinture de Kandinsky ou de Delaunay, Da Cruz est touché par la couleur, « le terreau commun de l’art ». Si ces sources l’ont inspiré, il les adapte au contexte contemporain et urbain et à de nouveaux outils, telle la bombe.

De la rue au musée, du musée à la rue, abolir les frontières d’un art pour tous.

Maillon de l’histoire de l’art, le street-art a-t-il sa place au musée et sur le marché de l’art ? « Peut-être bien… L’entrée au musée et en galerie est la preuve d’une reconnaissance du Street-Art, de sa vitalité, de sa force et de sa créativité ». S’il reconnait que « parfois on se fait assez chier » dans les galeries et que l’institutionnalisation n’est pas sans poser la question du sens de l’art urbain, le Street-Art et les musées ne lui semblent pas incompatibles.

Péniche du Canal de l'Ourcq, juillet 2013
Péniche du Canal de l’Ourcq, juillet 2013

Lui-même produit pour le marché de l’art, bien qu’il ne soit pas rattaché à une galerie en particulier. Dans l’atelier qu’il partage avec Marko en Seine-Saint-Denis, il crée des compositions sur toile mais conçoit également des produits dérivés (t-shirt, autocollants). Un lieu fixe qui lui permet de travailler l’hiver et d’avoir une autre approche de son vocabulaire visuel. Car il n’est pas question de copier/coller sur toile les pièces qu’il réalise dans la rue. Une telle démarche, contreproductive, affaiblirait son travail : il s’agit plutôt de décliner et de réinventer l’univers qu’il a conçu dehors sur des supports plus « conventionnels ».

Da Cruz a aussi le souci de créer des petits objets en séries très limitées pour un public qui n’aurait pas les moyens de s’offrir une œuvre sur toile, toujours dans l’optique d’être accessible à tous.

En exposant en galerie, en acceptant des partenariats avec des institutions comme récemment au Musée d’Histoire de l’Immigration, Da Cruz espère créer des passerelles et décloisonner les mondes des arts. Mais ce mouvement est à double sens ; en peignant dehors, c’est aussi le musée et l’art qu’il amène dans la rue : le Street-Art permet d’offrir localement une pratique culturelle et de s’adresser à des gens qui ne fréquentent pas ou peu les institutions muséales.

Gallica insolite: joutes sètoises à Paris

Gallica insolite: joutes sètoises à Paris

Paris, été 1910. Que faire si vous vous ennuyez en ce 31 juillet? Nous ne saurions trop que de vous recommander d’aller assister à un spectacle des plus exotiques. En effet, se déroule cet après-midi au pied du pont Louis-Philippe des joutes sètoises, telles qu’elles se pratiquent dans le sud de la France. 

Agence Rol, 31 juillet 1910, joutes cettoises [les 2 barques s'affrontent près du Pont Louis-Philippe, à Paris, dans le 4e arrondissement] (détail)
Agence Rol, 31 juillet 1910, joutes sètoises [les 2 barques s’affrontent près du Pont Louis-Philippe, à Paris, dans le 4e arrondissement] (détail)

Lire la suite

Voyage(s) dans le métro : les altérations forment de beaux paysages visuels (1)

Voyage(s) dans le métro : les altérations forment de beaux paysages visuels (1)

2012-12-21 19.20.36

Je n’aime pas trop prendre le métro. Certains en profitent pour écouter des podcasts, lire un bon roman, jouer sur leur mobile. Moi, je me délecte du « vandalisme » propre au métro parisien : j’emploie mes trajets à scruter les blazes dans la pénombre des boyaux de circulation, à collecter la trace des affiches déchirées sur les quais, à photographier les publicités faisant référence à l’histoire de l’art. Il faut dire que pour la plupart de mes trajets, je passe plus de temps dans les couloirs des correspondances qu’assise dans les rames. Je vous livre ici et sur facebook l’accumulation de mes trouvailles d’affiches poétiquement vandalisées, car les altérations forment souvent de beaux paysages visuels. 

Lire la suite

Les musées font leur pub (1) : le Musée de l’histoire de l’Immigration

Les campagnes de publicité des musées sont décidément très réussies ces temps-ci. Dernièrement, les parisiens ont vu fleurir dans le métro et sous les abribus les nouvelles affiches du musée de l’histoire de l’Immigration.

Nos ancêtres n'étaient pas tous des gaulois

Quatre slogans chocs imprimés en grosses lettres blanches sur des photographies sépia des années 60. « 1 français sur 4 est issu de l’immigration » ; « L’immigration ça fait toujours des histoires »; « Ton grand père dans un musée ! » ; « Nos ancêtres n’étaient pas tous des gaulois ». 

Visuellement, ça m’évoquait un peu la charte graphique des Archives Nationales, et j’ai d’abord penché pour la pub d’une O.N.G avant d’identifier l’institution concernée : la Cité de l’Immigration (dont le titre exact est aujourd’hui Musée de l’histoire de l’immigration).

Des slogans chocs pour susciter le dialogue et encourager la visite

Avec des phrases aussi directes, clairement ancrées dans les débats de société, dans un contexte de tension sociale chaque jour un peu plus perceptible, le pari était osé. C’est sans surprise que j’ai vu, dès les premiers jours de la campagne, les premiers vandalismes fleurir sur ces affiches. « Dehors ! Dehors ! » avait inscrit une main sur le slogan « 1 français sur quatre est issu de l’immigration ». « Malheureusement » précédait maintenant « Nos ancêtres n’étaient pas tous des gaulois » dans une autre station.

un français sur quatre

Un vandalisme à déplorer, mais qui – paradoxalement – témoigne de la pertinence de cette campagne publicitaire et marque son efficacité. Les affiches suscitent des réactions, qu’elles soient positives ou négatives. Certains débattent du sens des slogans dans les rames, avec un proche, un collègue ou un inconnu, d’autres taguent, mais rares sont ceux qui n’y jettent pas au moins un regard intrigué.

Percutantes, les affiches invitent au dialogue et inscrivent le musée dans l’espace public. Or, n’est-ce pas là l’un des buts des institutions muséales que de susciter l’échange, le dialogue ?

tweet 4

Changer l’image d’un jeune musée [mé/mal]connu

La cité de l’immigration est une institution jeune. Ouverte en 2007, la nouvelle institution a été marquée par le contexte tendu dans laquelle elle est née : en pleine ère Sarkozy, la Cité a eu a souffrir d’une mauvaise appréhension du message qu’elle entendait délivrer.  Associée par la force des choses à l’action du pouvoir en place vis-à-vis des problématiques migratoires, la Cité a été perçue par une partie de l’opinion comme un musée instrumentalisé. Depuis, des élections sont passées par là, mais le musée est toujours taxé de « propagandisme » par ses détracteurs. Il est pourtant révélateur de souligner que l’institution n’a jamais été officiellement inaugurée et qu’elle attend toujours qu’un Président de la République s’y déplace!

tweet 1

tweet 5

Autre difficulté pour la jeune cité : le lieu qui l’accueille n’est pas neutre. Le Palais de la Porte Doré, chef-d’œuvre de l’architecture art déco, construit pour l’Exposition coloniale de 1931, a longtemps abrité le Musée national des arts d’Afrique, d’Asie et d’Océanie dont les collections ont été versées au Musée du Quai Branly. Certains visiteurs y cherchent encore trop souvent ces collections, ou s’attendent à y découvrir l’histoire des colonies ou des Dom-Tom.

La campagne publicitaire a donc pour ambition de renouveler l’image du musée. En délivrant un aperçu plus clair du contenu du musée, il s’agit de conquérir de nouveaux publics et d’inciter à la visite. A tous, les affiches adressent le constat qu’ «un français sur quatre est issu de l’immigration » et que « Nos ancêtres n’étaient pas tous des gaulois ». Un quart des français dont ni l’histoire personnelle ni la généalogie n’est anecdotique puisque largement partagée au sein de la population. Sur la photographie, quatre écoliers regardent ensemble un territoire commun, patrimoine de la Nation.

couple

« L’immigration ça fait toujours des histoires » proclame une autre affiche, illustrée d’un jeune couple de danseurs à un bal populaire. C’est peut-être le slogan le plus osé de la campagne puisqu’il assume clairement le caractère polémique de son sujet dans le contexte social actuel. Un internaute a récemment suggéré sur twitter que l’on fasse précéder « histoires » de « belles », mais la photo dit ce que les mots taisent…

tweet 3

Ton grand père dans un musée

« Ton grand-père dans un musée » interpelle directement le français dont un ancêtre a fait, il y a quelques décennies, le choix de la France. Ce slogan, qui vise ce quart de la France « issu de l’immigration » est symboliquement fort. Le musée est la vitrine du patrimoine, l’endroit où l’Histoire de la Nation s’expose. Entré au musée, l’immigrant d’hier est reconnu comme appartenant à cette Histoire au même titre que le serment du jeu de Paume, une relique royale ou la carte d’un électeur du XIXe siècle. D’ailleurs, le changement récent de l’intitulé de l’institution est révélateur de cette volonté : le titre de Musée, qui a remplacé celui du Cité lui donne une force symbolique nettement supérieure. Durant la dernière décennie, on a renommé à tour de bras des institutions en « cité » voulant véhiculer une image plus dynamique, jeune, vivante que le traditionnel « musée », jugé « poussiéreux ». Retour de balancier, on se rend aujourd’hui compte que le titre « cité » a surtout brouillé les cartes pour le visiteur qui découvre l’institution : on a des cités administratives, des cités des sciences, des cités sensibles, et…  une cité de la céramique, une cité de l’architecture… 

tweet 6

Faut-il un musée pour l’histoire de l’immigration ? Réflexion d’une néophyte sur les musées « d’identité »

Un musée des Arts et traditions populaires (mort), un musée de l’histoire de France (à Versailles, fermé depuis longtemps et pour encore longtemps), un projet d’une maison d’histoire de France (enterré), un Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (nouveau-né), un musée de l’histoire de l’immigration… cinq institutions, l’une disparue, la seconde soustraite aux yeux du public, la troisième jamais concrétisée, les deux dernières très récentes, pour parler d’un même sujet : l’identité et de son histoire au sein d’une culture mondialisée. Nationales, régionales, locales ou communautaires, fallait-il donc tant de musées pour parler de l’identité, des identités ?

Je fais partie de ceux qui regrettent le défunt M.N.A.T.P. imaginé par Rivière dans les années 30 et ouvert au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le MuCEM a hérité des collections d’arts et traditions populaires françaises mais son projet scientifique et culturel, axé, comme son titre l’indique, sur les Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée, ne les exploitera pas à leur juste mesure. Le projet du MuCEM est pourtant louable et même nécessaire, mais avec de si riches collections, n’y avait-il pas de quoi faire vivre les deux musées, possiblement sous une direction commune ?

tweet 2

Quant au Musée de l’histoire de l’Immigration, il est légitime en ce qu’il affirme comme appartenant à l’histoire nationale une partie de la population dont jusqu’alors on ne reconnaissait pas assez la place. Cependant, on pourrait reprocher à la Cité de l’immigration, en étant consacrée à la seule histoire des immigrants de l’isoler volontairement du reste de l’Histoire nationale. De ce fait, on pourrait réclamer un musée d’histoire de la Nation, qui traite tout autant des arts et traditions populaires régionaux que de l’immigration ou que de la Révolution. Bref, un véritable musée de l’histoire commune.

Note: cette réflexion n’est pas issue d’une expérience de visite personnelle des trois musées cités mais des échos de leurs programmes respectifs qu’en ont fait la presse et les réseaux sociaux. Il est donc totalement subjectif et potentiellement erroné.

Pour conclure en revenant à nos moutons, c’est-à-dire la campagne publicitaire de la Cité de l’Immigration, sachez qu’elle m’incite très fortement à la visite ! Ce sera l’occasion de revoir ma réflexion au regard du message délivré dans l’espace muséologique.

Pour aller plus loin: si le sujet vous intéresse, ne manquez pas l’interview de Mercedes Erra sur le blog Culture et communication (signalé par Louvre pour tous). Il y est rappelé que cette très belle campagne publicitaire a fait l’objet d’un mécénat de compétence : la RATP, JC Deceaux, Le Monde, TV Magazine et Psychologie ont gratuitement mis à disposition les panneaux d’affichage tandis que l’agence BetC s’est chargée de la conception graphique. Pour suivre les réactions des internautes à la campagne, il existe aussi un storify consacré à cette question.

Un tableau noir et des craies: JP enchante les berges de la Seine

Un tableau noir et des craies: JP enchante les berges de la Seine

Si vous vous êtes promenés sur les berges de la Seine nouvellement ouvertes, peut-être vous êtes vous arrêtés devant l’immense tableau noir et ses craies offerts à la créativité des passants. Un peu plus chanceux, vous avez peut-être observé JP travailler, ou admiré l’une de ses œuvres… Dimanche dernier, j’ai rencontré celui qui illumine de ses créations l’ardoise noire du port de Solférino !

30 juin 2013

Lire la suite

Orion en aéroplane à l’heure d’été

Depuis quelques semaines, les publications se font plus rares et irrégulières sur Orion en aéroplane. La faute au climat enfin estival, qui m’incite plus à courir Paris pendant mes temps libres qu’à écrire des billets de blog. 

Agence Mondial,  Aux Tuileries : la première leçon de yachting de Bébé, 1932, photographie, Gallica/BnF
Agence Mondial, Aux Tuileries : la première leçon de yachting de Bébé, 1932, photographie, Gallica/BnF

Malheureusement, mon été ne ressemble pas vraiment aux jolies images de plages et de piscines qui vont suivre. Devant rendre un mémoire le 2 septembre, je dispose de peu de temps pour profiter du soleil et de l’exceptionnelle programmation culturelle parisienne. La rédaction des billets pour ce blog reste néanmoins un de mes loisirs favoris, et, à défaut de vous proposer une véritable programmation estivale digne des grands médias, j’espère tout de même vous offrir quelques nouveaux articles plaisant dans les semaines qui viennent.

Agence Mondial, Vue générale d'un bain sur la Seine, pendant les fortes chaleurs, 1932, photographie, Gallica/BnF
Agence Mondial, Vue générale d’un bain sur la Seine, pendant les fortes chaleurs, 1932, photographie, Gallica/BnF

Changement de rythme donc, avec peut-être un peu plus de billets sur le street-art et de considérations diverses et variées sur l’été parisien.

En septembre, je l’espère, le blog reprendra son rythme ordinaire avec quelques nouveautés!

Acmé,  Sur une plage de Floride, jeunes filles se faisant porter par leur parapluie renversé formant un bateau et se servant d'un balai comme rame, 1932, photographie, Gallica/BnF
Acmé, Sur une plage de Floride, jeunes filles se faisant porter par leur parapluie renversé formant un bateau et se servant d’un balai comme rame, 1932, photographie, Gallica/BnF