Mes emplettes artistiques [1]

Comme cela se fait dans les meilleurs blogs de mode, je souhaitais faire un billet spécial « acquisitions du mois ». Bien entendu, il ne sera pas question de chiffons…. quoique?

P1300086Ma première « folie » du mois de novembre a été « commise » lors de l’opération Offprint Paris à l’Ecole des Beaux-Arts. Du 15 au 18 novembre se déroulait dans la cour vitrée du Palais des Etudes une sorte de salon de l’édition indépendante et des pratiques émergentes de l’art… En 80 stands, on pouvait découvrir un panorama du livre d’artiste contemporain… A condition de s’y connaître déjà un peu! En effet, j’ai trouvé la manifestation un peu difficile d’accès pour le néophyte (ambiance un peu froide, communication sur le contenu d’Offprint assez obscure).

Si j’ai été dans l’ensemble assez déçue de la qualité des ouvrages exposés, j’ai tout de même eu un coup de coeur pour un livre, Poemotion de Takahiro Kurashima. Présenté par la maison d’édition Lars Müller Publishers, il s’agit d’un livre-objet interactif. Au premier abord, il ne s’agit que d’un petit cahier présentant sur chaque feuillet une de ces images géométriques produites par ordinateur. La clé du livre est une feuille de celluloïd rayée. Son glissement sur les pages du livre permet d’animer chacune des images. Les formes géométriques se mettent en mouvement et un hypnotisant ballet de jeux d’optiques apparaît alors sous vos yeux.

[vimeo http://vimeo.com/40808542]

Je suis retournée voir trois fois cette merveilleuse création: à chaque manipulation du livre, j’étais un peu plus fascinée… La quatrième fois, je l’ai acheté! Un achat que je ne regrette pas… J’aime la manière dont cet ouvrage fait dialoguer le statisme et le dynamisme, abolissant en quelques sortes les catégories de « l’image fixe » et « l’image animée ».

[youtube=http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=xAaHJ2kCz1Y]

 Takahiro Kurashima, Poemotion, Lars Müller Publishers, 2011, 64 pages, ISBN 978-3-03778-277-4

Ce livre a été primé par l’Office fédéral de la Culture suisse lors du concours « Les plus beaux livres suisses » 2011. L’intégralité des ouvrages lauréats du concours peuvent être admirés jusqu’au 16 décembre au Centre Culturel Suisse de Paris.

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Pierre Karreg, Epave

La « Grande Vente eschatologique, œcuménique et formidable d’images imprimées festives destinées à un usage offrandaire, noëlique et récréationnel » à l’atelier Bo Halbrik m’a donné une seconde occasion d’acquérir de belles images. En fait de carte de voeux, une soixantaine de belles estampes étaient proposées à la vente avec des prix défiants toute concurrence: 10 euros pièce, 20 euros pour 3 estampes etc.

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Hanne N. Wintel

 

Les bénéfices de cette vente étaient destiné à soutenir l’atelier, que j’ai eu la joie de découvrir à cette occasion. Fondé en 1992 par Bo Halbrik, peintre-graveur danois, l’atelier qui porte son nom est une association qui accueille des artistes du monde entier pour pratiquer les différentes techniques de l’estampe. A la fois lieu de création et d’exposition, l’atelier Bo Halbrik est un acteur de la promotion et de la diffusion de l’estampe contemporaine.

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Cécile Gissot, Conques

 

L’univers de Michel Tremblay – Québec

L’univers de Michel Tremblay – Québec

Si vous êtes de passage à Québec, ne manquez surtout pas l’exposition Michel Tremblay qui se déroule actuellement au Musée de la Civilisation. En plus de vous faire vivre la déroutante mais néanmoins très plaisante expérience d’une exposition sans objet, elle constitue un excellent moyen de (re) découvrir l’oeuvre d’un des écrivains québécois majeur de la seconde moitié du XXe siècle. 

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Dans l’intimité des ateliers parisiens autour de 1890-1910

Dans l’intimité des ateliers parisiens autour de 1890-1910

Lors de ma lecture de l’excellent petit catalogue Doucet de fonds en combles, trésors d’une bibliothèque d’art, j’ai pris connaissance de l’existence d’albums de vues d’ateliers d’artistes actifs à Paris autour de 1890-1910, conservés à la bibliothèque de l’INHA (fonds de la bibliothèque d’Art et d’Archéologie Jacques Doucet).

Atelier de Frémiet

Achetés en 1958 par la bibliothèque pour la somme de 30.000 francs, ces 4 albums regroupent 94 vues (d’à peut près 70 ateliers différents). On y trouve des vues d’ateliers d’artistes plus ou moins célèbres : à coté de William-Adolphe Bougereau, Luc-Olivier Merson ou Emmanuel Frémiet (1824-1910), il y a également des artistes oubliés aujourd’hui comme Gustave Courtois (1853-1923). Numérisés depuis 2010, toutes ces photographies sont disponibles sur la bibliothèque numérique en ligne de l’INHA…

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La poétique des décorations de Noël – Bruxelles, Paul Devauxstraat

Voici venu le froid et avec lui les décors de Noël. Dans certaines villes, c’est sans surprise que l’on retrouve chaque année les mêmes installations, les mêmes jeux lumineux. A Bruxelles, les installations de Noël, autour de la Grand Place, sont à elles seules un motif de voyage pour de nombreux touristes. En 2011, la Paul Devauxstraat était parée de bien étranges décorations, d’une extrême poétique. A la nuit tombée, des corps lumineux flottaient au dessus du flot ininterrompu des passants…

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Internet n’a pas pu me renseigner sur l’auteur de cette installation artistique, à mon grand regrets… Mais peut-être en savez-vous plus?

Garbage Beauty

Ne parlez pas dans mon dos, Garbage Beauty, 2012

Le 1er juillet, alors que tout le Canada célèbre la fête nationale, Montréal déménage. Car ici, on fête le Québec le 24 juin. Le 1er juillet, c’est tout au plus un jour chômé pratique pour déménager: à cette date, tout le monde à la tête dans les cartons; sur la chaussée, c’est le ballet des camions, et sur le trottoir s’amoncellent les meubles et vieux objets dont on ne veut plus. J’étais partie en vadrouille avec l’idée qu’une telle journée pouvait être un excellent sujet photo. Chemin faisant, j’ai croisé, sur le Plateau-Mont-Royal, de bien étranges inscriptions sur quelques vieux meubles abandonnés. Amusée de ces phrases bien tournées, j’ai suivi à la trace ces malicieux poètes urbains, mais j’ai bien vite perdu la piste quelque part sur la rue Fabre….

Mourir démembré, je ne le souhaite à personne, Garbage Beauty, 2012

… Pour la retrouver deux mois plus tard, à deux blocs de chez moi, à Fresh Paint Gallery. Derrière les inscriptions qui avait tant piqué ma curiosité se cache « Garbage  Beauty ».

Installation Garbage Beauty à Fresh Paint Gallery, 2012

Garbage Beauty, c’est un groupe de quatre jeunes montréalais (dont un français). Le soir, la veille des poubelles, ils sillonnent le Plateau, Hochelaga-Maisonneuve ou la Petite Patrie, inscrivant au fil des découvertes parmi les déchets des phrases élégamment calligraphiées. Leur démarche s’inspire de celle d’un groupe bulgare, les Trash Lovers, qui, depuis quelques années, graffent eux aussi les poubelles, dans le but de rendre le quotidien des éboueurs plus joyeux et des travaux de quelques calligraphes contemporains tels Luca Barcellona.

Ils tracent sur nos objets abandonnés des phrases qui nous invitent à réfléchir sur notre société de consommation. Mais tout ça sans jugement, toujours avec poésie et humour. Ils révèlent l’âme du meuble, en lui donnant « une dernière parole », en essayant de raconter son vécu avant la rue.

« c’est des oeuvres éphémères. Donc, ce qu’on fait, même des fois on est pas satisfaits mais c’est éphémère donc ça disparaît, ça part. C’est comme une ardoise, ça s’efface. »

La vie c’est mieux que les images, Garbage Beauty, 2012 (photo prise sur le site web du groupe)

Pour en savoir plus: le journal montréalais Le Devoir a publié le 3 août 2012 un article assez fouillé sur le groupe Garbage Beauty (Emilie Folie-Boivin, « Des Hommes et des lettres« ). On trouve également sur vimeo un reportage de cinq minutes sur le groupe. 

[vimeo http://vimeo.com/47259293]

Catherinettes

La liste de ceux qui fêt(ai)ent la Sainte Catherine se déroule, longue et incongrue comme un inventaire à la Prévert: Sainte Catherine, patronne des barbiers, charrons, cordiers, drapiers, écoliers et étudiants, fileuses de laine, généalogistes, meuniers, notaires, nourrices, orateurs, philosophes, plombiers, potiers, prêcheurs, rémouleurs,tailleurs, théologiens, tourneurs et des filles à marier… Mais surtout FILLES A MARIER!!

Midinettes d’un atelier parisien habillées pour la Sainte-Catherine, 1932, Agence mondial, Gallica.

Le 25 novembre, certes, on ne voit plus beaucoup de catherinettes dans les rues de Paris. Quel dommage! (tout engagement féministe mis de coté)… Tant d’originalité chapauté perdue! Bien heureusement, Gallica témoigne des extravagances des catherinettes du début du siècle!

sainte catherine, 1929, agence meurisse, Gallica

Mais qu’est-ce que la Sainte-Catherine? En France, on fête sainte Catherine d’Alexandrie, vierge martyre, le 25 novembre. La tradition veut (voulait) qu’à cette date, les jeunes filles de 25 ans (ou plus), encore célibataires, se parent d’un chapeau incongru, aux dominantes jaunes et vertes. Elles allaient prier leur sainte patronne (la prière en question peut prêter à discussion, cependant: « Sainte Catherine, aide-moi. Ne me laisse pas mourir célibataire. Un mari, sainte Catherine, un bon, sainte Catherine ; mais plutôt un que pas du tout « ) puis au bal.

Midinettes fleurissant la statue de Sainte-Catherine (soit un sport fort dangereux)
Midinettes fleurissant la statue de Sainte-Catherine, rue de Clery, agence mondial, 1931

Certaines y trouvaient fort charmante compagnie. Ou pas.

Sainte catherine, place vendôme, 1912, agence Rol, Gallica. « Touchez le pompon du marin »
La sainte-Catherine, rue de la paix, 1932, agence Meurisse, Gallica

Et si vous êtes un garçon célibataire, vous pourrez bien-sûr courtiser ces catherinettes. Votre saint-patron est cependant Saint-Nicolas.

Et pour les jardiniers, sachez que : « À la Sainte-Catherine, tout bois planté prend racine ». Je ne sais cependant pas si cela marche aussi pour les sentiments!

Deux catherinettes, 1909, Agence Rol, Gallica
Catherinette, 1908, agence Rol, Gallica

Moustache Tea Cup – l’accessoire indispensable du dandy moderne

Portrait d’homme moustachu, photographie, 1911, Agence Rol, BNF

Messieurs, vous hésitez encore à vous laisser pousser la moustache ? Lassé de changer régulièrement vos lames de rasoirs, la peau irrité par le contact du métal, il vous titille de caresser d’un air sûr les pointes (délicatement recourbées) d’une moustache ?

Cependant, avouez-le, une seule chose vous retient encore…. Quoi de moins distingué qu’une moustache pleine de bière ? Et oui, comment ferez-vous, une fois votre virile pilosité installée, pour siroter tranquillement votre pinte ?

Grâce à une merveilleuse invention anglaise, ce dernier obstacle à votre accomplissement masculin total est abattu. Car en effet, ces gentlemans anglais ont rencontré avant vous ce délicat problème, non pas avec la bière, mais avec le tea. Comment dignement boire son thé en société, si la moustache en est trempée ?

En 1860, le potier Harvey Adams a une idée de génie : il ajoute une petite bordure sur l’intérieur de la lèvre des tasses de thé pour y faire reposer les moustaches, qui se trouvent ainsi protégées de l’eau chaude. La production de cette délicieuse vaiselle s’arrêtera avec la première guerre mondiale, qui marque également la fin de la mode des moustaches « handlebar » .

L’image de ces trois tasses et leur histoire ont été trouvées sur le site de la BBC : elles proviennent d’une collection privée. Chacune d’elles commémore un événement royal anglais : le jubilé de la reine Victoria en 1887, son règne de 1837 à 1897 et le couronnement d’Alexandra et d’Edouard VII, en 1902.

Comemorative moustache tea cups, photo BBC
L’homme qui a la plus longue moustache du monde, photographie, 1937, agence Meurice, BNF

Ces trois tasses sont destinées à un homme droitier, mais il faut savoir qu’il en existait aussi pour les gauchers, avec logiquement, l’anse du coté gauche !

 Alors, Messieurs, il ne vous reste plus qu’une chose à faire : boire votre bière dans une tasse de thé ! D’après mes indics, vous pouvez vous procurer ces indispensables objets chez Mariage Frères [ à condition de faire le cass du siècle dans leur musée].

Quant à Jean Koutra, l’homme qui avait la plus longue moustache du monde, rencontré au détour d’une ballade sur Gallica, on ne peut rien pour lui !

« C’est la sardine qui a bouché le port de Marseille »

Mercredi, je lisais le superbe catalogue de l’exposition la photographie timbrée  consacrée à la carte postale fantaisie au début du XXe siècle. J’ai eu un coup de coeur pour une carte postale éditée par Eugène Le Deley en 1914, La sardine qui bouche le port de Marseille. En essayant de la retrouver sur le net, j’ai faits quelques autres découvertes charmantes:

Mais d’où vient l’expression « C’est la sardine qui a bouché le port de Marseille »? Née au XVIIIe siècle, cette petite phrase a pour origine un évènement historique: en 1780, une frégate, la Sartine, s’apprête à entrer dans le port de Marseille, quand elle est attaquée par un navire anglais. Touchée par une salve de canon, elle coule dans le chenal du Vieux-Port. Pendant quelques temps, l’épave empêche tout accès au port aux navires…

Déformé par la langue, la « Sartine » est devenue « la sardine »…

Les cartes postales qui illustrent ce billet sont issues des collections du MUCEM

Cats ou une visite de Fontevraud par Christian Volckman et Raphaël Thierry

Depuis 2006 l’abbaye de Fontevraud mène un projet original et innovant, les Carnets de Visite. Chaque année, un artiste est invité à donner sa vison de l’esprit des lieux à travers un livre graphique, publié en nombre conséquent et offert aux visiteurs estivaux. Car l’abbaye de Fontevraud n’est pas seulement un lieu historique à visiter, c’est aussi un centre création, qui accueille des résidences d’artistes, des festivals… En 2011, Christian Volckman et Raphaël Thierry, invités pour Carnets de Visite, ont produit à deux voix un très beau court métrage et un livre tout aussi excellent, Cats. 

Que se passe-t-il dans l’abbaye, le soir, une fois les grilles fermées? Il suffit de se glisser dans la peau d’un chat pour le savoir… Prendre un peu de hauteur, voir l’abbaye de points de vue inédits… sur les toits, dans les charpentes…

[youtube=http://www.youtube.com/watch?v=zk2YxNKSkR4]

A défaut d’avoir retrouvé des photographies du livre Cats sur le net, je vous offre uniquement (mais n’est-ce déjà pas merveilleux?) le très beau court métrage des deux artistes…

Edward Wadsworth, Dazzle camouflage, toile et gravures sur bois.

Impossible de me souvenir de la toile ou de la gravure laquelle j’ai vu la première. Devant les deux oeuvres, la même sensation de gigantisme. J’ai eu envie d’en savoir plus sur leur auteur, Edward Wadsworth…

Wadsworth, Dazzle-Ships in Drydock at Liverpool, 1919, National Gallery of Canada
Wadsworth, Liverpool shipping, gravure sur bois, 1918, Contemporary Art Society

Artiste majeur du Vorticisme, un courant d’avant-garde britannique du début du XXe siècle, Edward Wadsworth a réalisé ces oeuvres au lendemain de la première guerre mondiale. Leur sujet, comme leur effet visuel, est largement lié à l’activité de l’artiste au sein de la Royal Navy durant le conflit.

En 1917, alors que fait rage la première bataille de l’Atlantique, Norman Wilkinson, peintre et lieutenant de la marine propose une solution innovante pour protéger les navires britanniques des torpillages allemands: camoufler les coques des bateaux grâce à d’immenses peintures géométriques et contrastées. Il ne s’agit pas de faire disparaître le bateau en le fondant dans la couleur de son environnement maritime mais de le parer de lignes dynamiques et contrastées qui empêcherait l’ennemi, par un effet d’illusion d’optique, de distinguer le type de navire, ses dimension, sa vitesse et son cap. Ainsi, impossible pour les sous-marins de viser de façon précise leur cible, la technologie du radar n’ayant pas encore été mise au point.

Rapidement, la conception des plans de ces peintures est confiée à une douzaine d’artistes de la Royal Academy of Art, parmi lesquels Edward Wadsworth, qui a lui même supervisé le camouflage de près de 200 navires.

Au lendemain de la guerre, Wadsworth va exploiter ses souvenirs des chantiers de Liverpool dans une série de gravures sur bois et à travers quelques toiles. La force esthétique des « camouflages dazzle », qui fait écho aux recherches des avants-gardes européennes (cubisme, vorticisme, futurisme…) devient tout à la fois sujet de l’oeuvre et moyen d’expression. Dans les estampes de Wadsworth, les motifs peints sur la coque envahissent l’intégralité de la plaque et reconstruisent le paysage.

Wadsworth, Drydocked for scaling and painting, gravure sur bois, 1918
Emmanuel Laflamme

Emmanuel Laflamme

La première fois que j’ai vu une oeuvre d’Emmanuel Laflamme c’était dans un des gratuits gay distribués sur Sainte-Catherine Est. Frappée par le détournement d’une madone jouant à la game boy, j’ai découpé  cette image que je croyais la création d’une agence de com’. Deux mois plus tard, à l’occasion de la cinquième édition de Beaux-Dégats à la Fresh Paint Gallery, j’ai pu mettre un nom sur l’image que j’avais collé dans mon carnet de voyage et découvrir le travail d’Emmanuel Laflamme…

E. Laflamme, Hesychasm, 2010

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A Rouen, on fait pas le pont, on en a plus!

La semaine a mal commencé à Rouen. Lundi, 10H45, un camion chargé de près de 30.000 litres d’essence se couche sur la voie de sortie du pont Mathilde à Rouen. Le passage est connu pour être dangereux. Percuté par un camion frigorifique, le chargement prend feu. Si on a évité le pire – pas de morts- les dégâts sont énormes. Le pont Mathilde, le plus fréquenté de la ville de Rouen, est très endommagé. Il faudra 3 semaines aux experts pour déterminer l’ampleur des travaux à réaliser – certains parlent même de reconstruire totalement la structure.

Evidemment, dans une ville dépourvue de contournement, la fermeture d’un tel pont engendre la pagaille automobile. Les rues sont engorgées aux heures de pointes!

Ce n’est pas la première fois que Rouen est confrontée à des problèmes de ponts… Ainsi, une estampe, numérisée sur Gallica, nous rappelle qu’en 1790 déjà, la ville avait un pont en ruine:

Vue d’Optique nouvelle représentant les ruines du pont de pierre à Rouen, avec le superbe Pont de Bateaux dans l’éloignement, 1790

La solution? Les ponts de bateaux! Ici, un exemple à Paris au XVIIIe:

Lépinasse, Pont de bateaux sur la Seine entre l’Arsenal et le jardin du Roi, XVIIIe

Bon, plus sérieusement, une solution pour désengorger la ville des voitures serait par exemple d’instaurer, le temps de la « crise », une gratuité des transports en commun, afin d’encourager les gens à ne pas grossir les bouchons. C’est d’ailleurs la solution choisie à New-York à la suite du passage de Sandy.

Pour mieux connaître l’histoire des ponts de Rouen et contempler d’autres images des franchissements de la Seine à toutes époques, rendez-vous au musée des Beaux-Arts, où l’une des 7 mini-expositions de l’évènement « le temps des collections » est consacrée au Port de Rouen. Visite guidée sur le thème de la représentation de Rouen dans les collections du musée le 2 décembre à 16h (consulter l’agenda du musée)