La plus fabuleuse bibliothèque publique d’Europe: O.B.Amsterdam

Ayant eu vent de la très belle vue offerte par la terrasse de l’OBA, la bibliothèque publique d’Amsterdam, je l’avais inscrite à ma liste des visites à faire lors de mon séjour dans la capitale néerlandaise. Plus que pour la vue, c’est pour la bibliothèque en elle-même que j’ai eu un coup de foudre. 

OBA Bibliothèque AmsterdamInstallée depuis 2007 près de la Gare centrale, dans un quartier en pleine réhabilitation, à deux pas du centre-ville, la bibliothèque publique d’Amsterdam se déploie dans un édifice d’une incroyable qualité: espace, design, aménagement, confort, tout est réussi. Avec 28 000 m2, c’est la plus grande bibliothèque publique d’Europe. Sept niveaux sont accessibles aux lecteurs, qui y trouvent quelques 1000 places assises et 600 postes informatiques.

Un bâtiment et un design réussi

Pour concevoir la nouvelle bibliothèque, les moyens n’ont pas été négligés : un budget de 70 millions d’euros avait été alloué au projet. Une belle enveloppe qui a permis à la ville d’Amsterdam de s’offrir les services d’un architecte spécialiste des bibliothèques, Jo Coenen. Et quelle réussite!

OBA Bibliothèque Amsterdam

Une grande bibliothèque, répartie sur sept niveaux, ça aurait pu être assez monotone, avec des espaces qui un peu répétitifs dans leurs volumes. Et non! Les étages se suivent et ne se ressemblent pas. Il y a du rythme, de la dynamique dans l’enchaînement des zones. Oubliée la version classique du grand puits de lumière que l’on retrouve souvent dans les bibliothèques moderne ! Ici, l’élément « puits de lumière » est traité de manière très subtile: il prend des formes variées suivant les étages, créant de beaux jeux de points de vues et de perspectives, excellemment sténographiés et cela sans jamais que l’on ne ressente de sentiment de vertige ou d’écrasement. Malgré cette disposition hétérogène autour du puits, l’architecte a su donner au volume intérieur une unité et une harmonie.

OBA Bibliothèque Amsterdam

Chaque espace de la médiathèque dispose d’une identité visuelle marquée. On retient surtout l’espace dévolu à la musiqueOBA Bibliothèque Amsterdam et aux films avec ses belles étagères cylindriques et l’espace des enfants, très ludique. Au sous-sol du bâtiment, la bibliothèque des petits est bien accueillante, avec son ours géant, ses étagères arrondies et sa cabane. On y retrouve un confort de lecture « comme à la maison » : tapis, coussins, gros fauteuils rouges qui appellent petits et grands à s’y lover. En retrait, divers espaces d’ateliers, le « kinderlab », ont été aménagé pour accueillir les nombreuses activités de l’institution. Et comme la bibliothèque conserve une belle collection de livres de jeunesse anciens, certains sont présentés par roulement dans des vitrines, avec un écran tactile permettant d’en manipuler des versions numérisées.

OBA Bibliothèque Amsterdam

A mon sens, l’autre grande réussite de l’architecte réside dans l’exploitation qu’il fait du paysage. Avec la hauteur du bâtiment et l’espace dégagé qui le précède, la vue sur Amsterdam est époustouflante. Agréable, oui, mais… Toute personne qui a déjà été à la bibliothèque du musée du Quai Branly sait à quel point il est difficile de travailler quand on a un paysage merveilleux sous les yeux (au MQB, c’est une vue à + de 180° sur Paris). C’est pas pour rien que Labrouste avait mis des fenêtres hautes à la Bibliothèque Sainte-Geneviève! Le paysage, c’est l’élément numéro 1 de distraction pour tout étudiant dans une bibliothèque. Bon, là, me direz-vous, la question se posait de façon moins cruciale étant donné qu’il s’agit d’une bibliothèque publique municipale. Il n’empêche que le parti-pris de l’architecte est bien pensé: jamais d’immenses baies vitrées courant sur toute la longueur de la façade, mais des baies qui encadrent avec soin des portions du paysage. La ville se dévoile par fragment, discrètement. Le touriste qui voudra emporter une belle carte postale se rendra sur la terrasse au dernier étage pour embrasser la vue d’un seul regard (mais seulement l’été, car malheureusement, l’accès est fermé une bonne partie de l’année…)

OBA Bibliothèque Amsterdam

Quand la bibliothèque devient un lieu de vie

Le rêve de tout étudiant néo-rat de bibliothèque: une institution ouverte 7 jours sur 7, de 10h à 22h ! Un modèle que l’on aimerait bien voir généralisé ! Outre de riches collections, dont près d’un quart sont en libre accès, le visiteur peut ici assister à toutes sortes d’activités : représentations théâtrales, exposition, conférences, émission radio… La devise de l’institution : « il y a toujours quelque chose à faire à l’OBA ». Même manger ! En effet, une cafétéria est installée au dernier étage !

Visitée par 5000 usagers par jour, l’OBA est une institution phare, à la tête d’un réseau de 27 bibliothèques municipales. La construction de ce bâtiment, en 2007, a largement participé à la restructuration – toujours en cours – de ce quartier portuaire, à deux pas du centre ville !

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site officiel de la bibliothèque

Amsterdam Street Art

En novembre dernier, j’ai effectué un court séjour à Amsterdam. Restée peu de temps sur place, je n’ai pas pu m’adonner à une exploration urbaine approfondie, mais mes quelques heures de ballade dans le centre ville m’ont permis de profiter des dernières couleurs de l’automne sur les canaux, et de repérer quelques spots intéressants de street art. 

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N’étant que très peu sortie du centre-ville, ces quelques photos ne sont qu’un aperçu bien incomplet de la scène graff d’Amsterdam.

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En centre-ville, les stickers sont omniprésents. Il y en a partout! N’étant pas trop fan de ce type de médium, je n’ai pris qu’une photo pour garder trace du phénomène. J’ai en revanche montré un plus grand intérêt pour les pièces peintes et les collages, ces derniers étant plus fréquent que les graffs.

Dans le centre-ville, Spuistraat est incontestablement le spot le plus connu: une sorte de rue Desnoyez amstellodamoise, qui évolue cependant moins vite que sa consoeur parisienne. On y observe essentiellement des pièces de Bustart, un artiste suisse installé à Amsterdam depuis quelques années avec son amie Zaira, qui oeuvre également sur la Spuistraat. J’ai eu quelques difficultés à identifier les noms des auteurs des graffitis et collages que j’avais photographié: on reconnait cependant un pochoir du français C215 et un autre de FAKE, un des graffeurs majeurs de la scène amstellomoise.

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Au coeur de la Spuistraat, on ne peut manquer les deux grandes façades peintes du squat d’artiste de Vrankrijk dont je n’ai pu savoir si il avait définitivement fermé ou non. Jusqu’à récemment, la législation néerlandaise en matière de squat était parmi les plus tolérantes d’Europe. Cependant, en 2010, la ville d’Amsterdam s’est lancée dans une politique très répressive face aux occupations illégales de bâtiments, contraignant de nombreux lieux de créations alternatifs à la fermeture. Vrankrijk, squatté depuis 1982 était un centre culturel extrêmement actif, notamment sur le plan politique. 

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Un prochain séjour aux Pays-Bas, programmé pour le printemps me permettra certainement de poursuivre ce premier aperçu.