Impressions toulousaines

Impressions toulousaines

Étrangement, Toulouse n’est pas une destination touristique très prisée : pourtant, la ville rose possède un patrimoine exceptionnel, qui justifie à lui seul un séjour. Ajoutons à cela une position centrale pour rayonner dans la région, voilà une destination idéale pour tous les amateurs de vacances urbaines mais allergiques aux hordes de touristes.

NB: Avec un gros décalage, j’inaugure ici une série de billets sur une de mes destinations de l’été, Toulouse, où j’ai séjourné mi-juillet. 

Le capitole, certainement le plus célèbre monument de Toulouse
Le capitole, certainement le plus célèbre monument de Toulouse

La marque de fabrique de Toulouse, ce sont trois couleurs : le rose des briques dont est bâti le centre-ville, le bleu de pastel qui fit la richesse de la ville à la Renaissance, et la violette, cette fleur dont on fait des friandises délicieuses. Lire la suite

Château d’Oiron : de la Renaissance à nos jours

Château d’Oiron : de la Renaissance à nos jours

L’histoire du château d’Oiron est un peu celle de tous les châteaux du Pays de la Loire et du Poitou : une ancienne forteresse rebâtie en belle demeure de plaisance à la Renaissance et agrandie aux siècles suivants. Orion ne pourrait être qu’un château de plus sur une carte touristique qui en compte des centaines. Mais il n’en est rien : par la collection d’art contemporain qu’il accueille depuis 1993, le château d’Oiron détonne et étonne, rendant sa visite inoubliable.

Chateau d'Oiron
Façade du château d’Oiron

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La bibliothèque de Toulouse : un monument art déco

La bibliothèque de Toulouse : un monument art déco

On vient à Toulouse pour admirer la basilique Saint-Sernin ou flâner dans les cours des hôtels particuliers de la Renaissance, moins pour découvrir l’Art Déco. Pourtant la ville conserve un bel ensemble patrimonial des années 20 et 30 : la façade en mosaïques de la Dépêche du Midi, la bourse du travail, le complexe sportif, une bibliothèque… C’est cette dernière que j’ai visitée lors de mon séjour : elle fête en ce mois de septembre ses quatre-vingts ans : une belle occasion pour lui consacrer un billet !

Salle de lecture de la bibliothèque de Toulouse
Salle de lecture de la bibliothèque de Toulouse

Au début du XXe siècle, Toulouse est cruellement dépourvue d’une bibliothèque municipale à la hauteur de son importance urbaine. Une collection de livres s’est pourtant constituée depuis la Révolution mais aucun bâtiment n’est dédié à sa conservation. Le riche fonds est précairement abrité dans l’ancien collège des Jésuites, en proie à l’humidité et insuffisamment protégé des incendies. Pour une ville de l’importance de Toulouse, la situation est honteuse, si bien qu’en 1920, la construction d’un bâtiment pour la bibliothèque municipale devient prioritaire. Lire la suite

Arbres remarquables et patrimoine végétal

Arbres remarquables et patrimoine végétal

Longtemps je n’ai pas porté d’attention au patrimoine végétal : les châteaux étaient entourés de beaux parcs, agrément profitable pour une pause après la visite ; il existait de jolis jardins botaniques et les villes abritaient parfois un arbre remarquable, par son ancienneté, sa taille ou sa place dans l’histoire. Point. Pas la peine d’en faire plus, ce ne sont que des arbres après tout. Mon intérêt pour eux était donc assez limité, bien que certains représentants du patrimoine végétal m’aient marquée : en fouillant dans mes souvenirs, je me remémore parfaitement l’arbre creux qui cacha des résistants dans une forêt de Sologne, le chêne-chapelle d’Allouville-Bellefosse, le magnifique Gingko du jardin des plantes d’Angers, ce parc romantique visité en Angleterre ou encore les chroniques passionnées d’Alain Baraton sur France Inter.

Miroir d'eau : le château d'Azay s'y reflète... même pendant les travaux !
Miroir d’eau : le château d’Azay s’y reflète… même pendant les travaux !

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Azay-le-Rideau : le chantier du siècle… A visiter !

Azay-le-Rideau : le chantier du siècle… A visiter !

Dans mon dernier billet, je vous parlais de l’histoire du château d’Azay-le-Rideau, aujourd’hui considéré comme un des plus beaux édifices de la Renaissance française en Val de Loire. Actuellement, le monument est en restauration : un chantier colossal qui rendra à l’édifice sa splendeur d’antan. En attendant, le château est couvert d’échafaudages : il vaut mieux attendre la fin des travaux pour le visiter, pensez-vous ? Vous faites erreur ! Jamais la visite du château d’Azay n’a été aussi passionnante ! Aménagements particuliers, visites guidées, rencontre avec les artisans, exposition : tout a été mis en œuvre pour transformer ce qui aurait dû être une nuisance pour le visiteur en une chance unique de découvrir les secrets de la restauration et le savoir-faire des artisans.
Alors, certes, pour admirer le miroir d’eau, vous devrez revenir… mais pour voir la charpente mise à nu ou des tailleurs de pierre au travail, l’occasion ne se représentera pas !

échafaudage parapluie au château d'Azay-le-RIdeau
Le château d’Azay-le-Rideau au début des travaux, juillet 2015

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Azay-le-Rideau, un joyau sur l’Indre

Azay-le-Rideau, un joyau sur l’Indre

Le château d’Azay-le-Rideau est, avec Chambord et Chenonceaux, l’un des châteaux les plus emblématiques du Val de Loire. Construit au début du XVIe siècle, il apparaît comme l’un des chefs-d’œuvre de la Première Renaissance française, bien que sa forme définitive et « parfaite » ne lui ait été donnée qu’au XIXe siècle, grâce à la famille de Biencourt. Folie romantique, Azay témoigne autant de l’art de la Renaissance que de la vision du XIXe siècle sur l’architecture du XVIe.

Château d'Azay, façade sur l'ancien gardoir à poissons
Château d’Azay, façade sur l’ancien gardoir à poissons

Le château d’Azay-le-Rideau se dresse sur une petite île de l’Indre : un joyau de pierre blanche, magnifié par une nature verdoyante. Au Moyen Âge c’est une forteresse qui s’élevait ici. En 1510, un haut financier de la couronne de France achète l’édifice à un seigneur local désargenté. Pour ce financier, Gilles Berthelot, posséder un château et une seigneurie est l’aboutissement d’une ascension sociale fulgurante. La charge de notaire et secrétaire du roi, dont il a hérité de son père, lui a permis d’accéder à la noblesse. Son habileté en affaires l’a enrichi à mesure qu’il contribuait à remplir les caisses de l’État par de nouveaux impôts. Au sommet de sa carrière, il est conseiller du roi, président de la chambre des comptes et trésorier de France. Lire la suite

S’immerger dans l’hélice terrestre de Jacques Warminski

S’immerger dans l’hélice terrestre de Jacques Warminski

Peu de chance de tomber par hasard sur l’hélice terrestre, étrange architecture sculpture perdue dans la campagne entre Angers et Saumur. Une œuvre tapie dans la terre, au creux des cavités d’un ancien village troglodyte, l’Orbière, auquel on accède par de petites routes.

La salle alvéolaire, le clou de l'hélice terrestre
La salle alvéolaire, le clou de l’hélice terrestre

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Le château de Pierrefonds, le Moyen Âge fantasmé

Le château de Pierrefonds, le Moyen Âge fantasmé

À quelques kilomètres de Compiègne, sur un promontoire, se dresse le château de Pierrefonds. Un monument à l’histoire fascinante et rocambolesque : forteresse médiévale réputée imprenable, détruite au début du XVIIe siècle sur ordre du cardinal de Richelieu, ruine romantique qui a inspiré une génération d’artistes, puis résidence de plaisir de Napoléon III qui le fit restaurer et compléter par Viollet-Le-Duc. Aujourd’hui, le paisible château, plus bel exemple du Moyen Âge tel que rêvé par le XIXe siècle, conserve les souvenirs des fêtes impériales. C’est cette destinée fantasque que je vais vous conter.

Le château de Pierrefonds, vu depuis la ville : une première apparition féerique !
Le château de Pierrefonds, vu depuis la ville : une première apparition féerique !

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Visitez Le Havre !

Visitez Le Havre !

Une fois par an, je vais au Havre, pour voir l’exposition estivale du MuMa. Je retrouve toujours avec le même plaisir ce musée calme et baigné de lumière, qui abrite une fabuleuse collection de paysages impressionnistes. J’aime le rythme des immeubles du centre reconstruit, les reflets roses du béton, si subtils. Côté mer, je ne me lasse pas du ballet lent des cargos, monuments de ferraille qui glissent dans le port, tels des géants entrant dans un chas d’aiguille.

Entrée du port du Havre, malheureusement, ce dimanche, il n'y avait pas beaucoup de bateaux...
Entrée du port du Havre, malheureusement, ce dimanche, il n’y avait pas beaucoup de bateaux…

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Renaissance de la villa Cavrois

Renaissance de la villa Cavrois

Les amateurs d’architecture moderne peuvent ajouter une nouvelle adresse à leur To do list touristique : ce 12 juin, la villa Cavrois, chef-d’œuvre de Mallet-Stevens, ouvre définitivement au public. Une renaissance presque inespérée !

Façade sud de la villa Cavrois. Robert Mallet-Stevens. Photographie personnelle.
Façade sud de la villa Cavrois. Robert Mallet-Stevens. Photographie personnelle.

Les liens au fil du texte renvoient vers des contenus de médiation sur le site officiel de la villa (auxquels j’ai contribué* ! =)

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Vue de la Galerie du Palais Royal, Paris, 1800

Le Palais-Royal, l’histoire d’un coup immobilier raté

Depuis quelques jours, le Palais-Royal a retrouvé sa belle perspective : le théâtre éphémère, qui occupait la galerie sud du jardin est désormais démonté, signe de l’achèvement des travaux de la Comédie Française. Pour fêter l’événement, et parce que le théâtre éphémère me faisait sans cesse penser au « camp des tartares » qui occupait le même espace il y a deux siècles, je vous propose une série de deux billets sur l’histoire du Palais-Royal. 

Le Coeur d'après Lépinasse, Vue du jardin du Palais Royal, de ses batiments et galleries, estampe en couleurs, 1791, Gallica/BnF
Le Coeur d’après Lépinasse, Vue du jardin du Palais Royal, de ses batiments et galleries, estampe en couleurs, 1791, Gallica/BnF

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Une promenade au Louvre en 1803 : les dessins de Baltard

Une promenade au Louvre en 1803 : les dessins de Baltard

En 1803, Louis-Pierre Baltard réalise une série de dessins au Palais du Louvre : à la sanguine, il reproduit les ornements sculptés des façades et des plafonds. Cette série de dessins, achetée par le collectionneur Destailleurs est aujourd’hui conservée à la Bibliothèque nationale de France et numérisée sur Gallica. Curieuse, j’ai profité d’un samedi après-midi pour marcher dans les pas de Baltard et retrouver les détails qu’il avait dessinés.

Baltard, Accumulation de détails de la salle des cariatides, dessin, 1803,  Gallica/BnF
Baltard, Accumulation de détails de la salle des cariatides, dessin, 1803, Gallica/BnF

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La saison 2013/2014 de la Cité de l’architecture et du patrimoine

La saison 2013/2014 de la Cité de l’architecture et du patrimoine

Il y a trois semaines, la cité de l’Architecture et du patrimoine dévoilait sa programmation pour 2014. Ambitieuse et diversifiée, cette saison se promet riche. Pour y faire suite, je vous propose ici ma sélection d’événements à ne pas louper au Palais de Chaillot.

Très attendue, l’exposition « 1925, quand l’art déco séduit le monde » s’annonce déjà comme un des grands succès de la rentrée 2013. Les œuvres exposées, annoncées comme d’une qualité exceptionnelle, permettront de découvrir ce mouvement sous toutes ses facettes (architecture, décoration intérieure, mode, graphisme, production industrielle). Le cinéma ne sera pas en reste puisque la Cité a programmé un riche cycle « l’art déco à l’écran » pour accompagner l’exposition. A noter en particulier deux « ciné-concert » : l’Inhumaine de Marcel L’Herbier le 26 octobre et L’arpète de Donatien le 30 novembre.

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A l’automne 2014, la Cité présentera une exposition sur Viollet-le-Duc à l’occasion du bicentenaire de sa naissance. Plutôt que de revenir pour une énième fois sur son rôle de théoricien et de restaurateur, les commissaires ont préféré explorer un autre aspect de sa personnalité, celui d’un architecte visionnaire à l’imagination pour le moins débridée.

François Schuiten, Paris, les halles le jour.
François Schuiten, Paris, les halles le jour.

En écho à cette manifestation, l’exposition « Revoir Paris » traitera des utopies dans la bande-dessinée autour de la question de la représentation de Paris. Des créations inédites de François Schuiten et Benoît Peeters, commissaires et scénographes de l’exposition dialogueront avec des dessins de Violet-le-Duc et de Robida. Les amateurs de nouvelles technologies seront comblés car des expériences de réalité augmentée seront intégrées à la scénographie !

Tous les ans, l’auditorium de la Cité accueille un cycle de cours publics. Pour la saison 2013/2014, c’est le thème de l’ornement dans l’architecture qui a été retenu. Tous les jeudis, les plus éminents spécialistes français de la question se succéderont pour explorer la question de l’ornement dans l’architecture depuis l’antiquité jusqu’à nos jours.

La soirée du 14 novembre n’est à rater sous aucun prétexte ! De 19h à 21h, une carte blanche sera laissée aux étudiants d’écoles d’architecture, de BTS tourisme et de l’Ecole du Louvre. Selon leur spécialité, ils vous accueilleront dans le musée et vous présenteront les collections.

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Parmi les nouveautés de la programmation de la Cité de l’Architecture, les « rencontres avec la conservation » méritent d’être signalées. Une fois par mois, les membres de l’équipe de conservation présenteront au public les divers aspects de leur métier : recherche en histoire de l’art, montage d’exposition, choix d’acquisitions. Une excellente initiative pour dévoiler les coulisses du musée ! Le 17 octobre, Carole Lenfant parlera des coulisses de l’exposition Geoffroy-Dechaume dont elle a été la commissaire et le 28 novembre, Jean-Marc Hoffman proposera un voyage à travers la France romane.

Toute l’activité de la Cité ne se déroule pas dans les murs du Palais Chaillot. En collaboration avec l’association les Promenades urbaines sont proposées des visites de Paris et de sa banlieue. Cette année deux cycles sont à retenir : le premier concerne l’œuvre d’Auguste Perret tandis que le second explore la question de l’eau en Île de France.

La présentation de la saison 2014 était également l’occasion pour le président de la Cité de communiquer sur les grands chantiers qui occupent actuellement l’institution. L’un des principaux est le réaménagement des deux halls d’accès et notamment le pavillon About qui devrait à terme accueillir une galerie des actualités. Gratuit et ouvert sur l’extérieur, cet espace sera à la fois un lieu d’expositions, de rencontres et de discussions. Complexe, le réaménagement de cet espace « ingrat » a été confié à Nicole Concordet, actuellement en résidence à la Cité. Par le biais de workshop, des étudiants en architecture seront associés à ce projet.

Coté collection permanente, des évolutions sont également à prévoir : toute la signalétique et l’appareil pédagogique vont être revu afin de rendre plus lisible le parcours. De nouvelles aides à la visite, et notamment un audioguide, sont en cours d’élaboration. Pour ces deux projets, la Cité entend associer son public à travers un comité de visiteurs qui sera formé prochainement.

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A plus long terme, deux projets sont en réflexion : d’une part la mise au point de dispositifs en réalité augmenté avec un contenu pédagogique pertinant et d’autre part la création de réserves semi-visitables. Les locaux de la Cité de l’Architecture sont trop exigus pour présenter l’intégralité de la très riche collection du Musée des Monuments Français. Par ailleurs, la monumentalité des moulages en interdit la présentation par roulement. La création de réserves semi-visitables semble la seule solution pour mettre en valeur auprès du public ces œuvres.

Dernière nouvelle qui va réjouir les muséogeeks : le wifi sera bientôt disponible gratuitement dans l’ensemble des espaces de la Cité !