Bicyclettes au bord de l’eau : à vélo le long du canal de Bourgogne

Bicyclettes au bord de l’eau : à vélo le long du canal de Bourgogne

Quoi de mieux pour occuper un long week-end du 15 août qu’un voyage à vélo ? Quatre jours, 250 km, dont 170 le long du canal de Bourgogne, qui relie l’Yonne à la Saône. Un itinéraire très accessible, bien aménagé et non sans jolis arrêts patrimoine que je suis heureuse de partager avec vous.

A vélo le long du canal de Bourgogne

Un voyage à vélo le temps d’un week-end (prolongé)

J’avais pourtant juré qu’au grand jamais, je ne suivrais encore un canal : trop plat, trop monotone… pas pour moi ! Mais pour le baptême cyclotouristique d’une amie, il ne fallait pas la dégoûter dès le premier coup de pédale, nous avons donc choisi une voie verte accessible, sûre et réputée, le canal de Bourgogne. L’occasion pour moi de me réconcilier avec les canaux. Loin de l’image monotone que j’avais gardée du canal du Midi ou des interminables lignes droites du canal de la Somme, le canal de Bourgogne nous a régalés de paysages variés. Ses multiples méandres et courbes étaient la promesse de jolis points de vue, d’envols de hérons cendrés surpris de notre présence soudaine. Et comment bouder un itinéraire globalement aussi bien aménagé ? Lire la suite

Israël Silvestre ou une invitation à la promenade dans la France du Grand Siècle

Israël Silvestre ou une invitation à la promenade dans la France du Grand Siècle

Des centaines d’estampes, des dizaines de dessins — moins connus, il est vrai — : voici l’œuvre d’Israël Silvestre, un des plus célèbres graveurs de vues topographiques du XVIIe siècle. Son crayon et sa pointe ont immortalisé les plus beaux points de vue de la France d’alors (on ne disait pas encore panoramas), façonnant et fixant l’image de quelques remarquables châteaux depuis disparus ou de perspectives urbaines aujourd’hui transformées.

Israël Silvestre, Vue du collège des Quatre-Nation, Plume et encre brune, noire et grise, lavis gris et brun-vert, vers 1670, Paris, Musée du Louvre

Israël Silvestre : en dehors des amateurs d’estampes et des passionnés du Grand Siècle, qui a retenu son nom ? Et pourtant, tant de fois ses gravures ont été reproduites ! Besoin d’évoquer un château du milieu du XVIIe siècle ? C’est certainement une gravure de Silvestre que l’on reproduira. Mais au-delà de ces quelques eaux-fortes tant de fois montrées, que faut-il retenir de sa carrière ?

Israël Silvestre, Château et parc de Meudon, vus du côté du village de Fleury, Graphite, plume et encre brune, lavis brun, aquarelle, 1687, Paris, Musée du Louvre

Jusqu’au 25 juin 2018, le Musée du Louvre consacre une belle exposition à Israël Silvestre, renouvelant profondément la connaissance que nous avons de cet artiste, notamment par la mise en avant de ses dessins, jusqu’alors injustement méconnus. Lire la suite

Le château de Maisons, un chef-d’oeuvre de l’architecture classique

Le château de Maisons, un chef-d’oeuvre de l’architecture classique

Voyageur étranger à Paris au XVIIIe siècle, il est probable que l’on vous aurait conseillé la visite au château de Maisons. Des environs de la capitale, c’est l’une des demeures dont les guides touristiques d’alors recommandent le plus vivement la visite – après les palais royaux, évidemment. Trois siècles plus tard, le château de Maisons n’a pas perdu sa réputation : il est aujourd’hui encore considéré comme le chef-d’oeuvre de François Mansart, un des plus fameux architectes de la première moitié du XVIIe siècle.

L’escalier du château de Maisons, à Maison-Laffitte

L’histoire du château de Maisons commence en 1629 quand René de Longueil hérite de la seigneurie de Maisons-sur-Seine (aujourd’hui Maisons-Lafitte) qui appartient à sa famille depuis un siècle et demi. Descendant d’une longue lignée de parlementaires, René de Longueil connaît une ascension sociale remarquable : au cours de sa carrière, il va cumuler les charges les plus prestigieuses, jusqu’à être nommé (brièvement) surintendant des Finances du Roi, puis Ministre d’État.

Enrichi par la fortune de son épouse Madeleine de Crèvecœoeur et par son habileté financière, René de Longueil veut affirmer sa nouvelle posture sociale en élevant, à l’emplacement du vieux manoir familial, un château non pas à la pointe de la mode, mais qui fasse la mode. René de Longueil a un atout de taille : le terrain qu’il possède est plein de potentiel, idéalement situé à mi-chemin entre Paris, la capitale, et Saint-Germain-en-Laye où le roi, Louis XIII, séjourne régulièrement.

Vue depuis les toits du château de Maisons à Maisons-Lafitte

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#VéloChateau : la boucle de la Marne et le château de Champs

#VéloChateau : la boucle de la Marne et le château de Champs

Depuis longtemps nous cherchions une activité qui allie sport en plein air, culture et moment convivial. C’est ainsi qu’est né le projet #VéloChâteau, à savoir des sorties vélo entre amis, avec pour objectif la visite d’un monument ou d’un musée (château a été choisi pour la rime, mais cela aurait tout aussi bien pu être vélo-muséo!). Après trois sorties de rodage en solitaire ou accompagnée d’un ami (Colombe-Saint-Germain-en-Laye ; Paris-Sceaux (sans la visite du château) et Melun-Moret-sur-Loing (dont je vous avais parlé ici), nous avons enfin pu mettre notre concept à l’épreuve de notre groupe de copains. Ce dimanche 15 mai, nous étions 6 – un tandem et quatre vélos – à nous élancer sur les pistes du bord de Marne avec pour double objectif de voir la chocolaterie Meunier à Noisiel et de visiter le château de Champs-sur-Marne.

Le château de Champs, vu depuis les jardins
Le château de Champs, vu depuis les jardins

Étant donné que je n’allais pas faire arrêter le groupe à chaque fois que je voulais faire une photo, beaucoup des clichés qui illustrent ce billet sont tirés de Wikipedia ou de Gallica. Les crédits sont indiqués en légende. Lire la suite

Decentre Acentre

Curios & Mirabilia, la collection d’art contemporain du château d’Oiron

Dans le précédent billet, je vous racontais l’histoire du château d’Oiron, depuis la Renaissance jusqu’à sa décrépitude au XIXe siècle. Ses magnifiques décors des XVIe et XVIIe siècles en font un monument remarquable, la collection d’art contemporain qu’il abrite ajoute à la singularité des lieux. C’est de cette collection que je vais aujourd’hui vous entretenir.

Concerto pour mouches
Ilya Kabakov, Concerto pour mouches, 1993, FNAC/Château d’Oiron

Une collection d’art contemporain pour réveiller la belle endormie

Depuis 1993, le château d’Oiron accueille une collection d’art contemporain. Intitulée « Curios & Mirabilia », elle a été constituée autour de la thématique des cabinets de curiosités, faisant ainsi écho à la fabuleuse collection disparue de l’illustre bâtisseur d’Oiron, Claude Gouffier. Chaque œuvre contemporaine interroge, sur un mode singulier, l’histoire, les sens et la portée des cabinets de curiosités, l’imaginaire qui leur est aujourd’hui associé et comment le musée moderne réactive ou dialogue avec cette forme ancienne de collectionnisme. La multiplicité des sens qui se dégagent de cet ensemble d’œuvres, les différents niveaux de lecture qu’elles proposent rendent l’art contemporain accessible et « parlant » pour tous, ce qui est, à mon sens, un des atouts majeurs d’Oiron.

Cosmographie
Lothar Baumgarten, Les animaux de la pleine lune, une cosmographie de la Touraine, 1987, collage, FNAC/Château d’Oiron

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Château d’Oiron : de la Renaissance à nos jours

Château d’Oiron : de la Renaissance à nos jours

L’histoire du château d’Oiron est un peu celle de tous les châteaux du Pays de la Loire et du Poitou : une ancienne forteresse rebâtie en belle demeure de plaisance à la Renaissance et agrandie aux siècles suivants. Orion ne pourrait être qu’un château de plus sur une carte touristique qui en compte des centaines. Mais il n’en est rien : par la collection d’art contemporain qu’il accueille depuis 1993, le château d’Oiron détonne et étonne, rendant sa visite inoubliable.

Chateau d'Oiron
Façade du château d’Oiron

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Arbres remarquables et patrimoine végétal

Arbres remarquables et patrimoine végétal

Longtemps je n’ai pas porté d’attention au patrimoine végétal : les châteaux étaient entourés de beaux parcs, agrément profitable pour une pause après la visite ; il existait de jolis jardins botaniques et les villes abritaient parfois un arbre remarquable, par son ancienneté, sa taille ou sa place dans l’histoire. Point. Pas la peine d’en faire plus, ce ne sont que des arbres après tout. Mon intérêt pour eux était donc assez limité, bien que certains représentants du patrimoine végétal m’aient marquée : en fouillant dans mes souvenirs, je me remémore parfaitement l’arbre creux qui cacha des résistants dans une forêt de Sologne, le chêne-chapelle d’Allouville-Bellefosse, le magnifique Gingko du jardin des plantes d’Angers, ce parc romantique visité en Angleterre ou encore les chroniques passionnées d’Alain Baraton sur France Inter.

Miroir d'eau : le château d'Azay s'y reflète... même pendant les travaux !
Miroir d’eau : le château d’Azay s’y reflète… même pendant les travaux !

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Azay-le-Rideau : le chantier du siècle… A visiter !

Azay-le-Rideau : le chantier du siècle… A visiter !

Dans mon dernier billet, je vous parlais de l’histoire du château d’Azay-le-Rideau, aujourd’hui considéré comme un des plus beaux édifices de la Renaissance française en Val de Loire. Actuellement, le monument est en restauration : un chantier colossal qui rendra à l’édifice sa splendeur d’antan. En attendant, le château est couvert d’échafaudages : il vaut mieux attendre la fin des travaux pour le visiter, pensez-vous ? Vous faites erreur ! Jamais la visite du château d’Azay n’a été aussi passionnante ! Aménagements particuliers, visites guidées, rencontre avec les artisans, exposition : tout a été mis en œuvre pour transformer ce qui aurait dû être une nuisance pour le visiteur en une chance unique de découvrir les secrets de la restauration et le savoir-faire des artisans.
Alors, certes, pour admirer le miroir d’eau, vous devrez revenir… mais pour voir la charpente mise à nu ou des tailleurs de pierre au travail, l’occasion ne se représentera pas !

échafaudage parapluie au château d'Azay-le-RIdeau
Le château d’Azay-le-Rideau au début des travaux, juillet 2015

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Azay-le-Rideau, un joyau sur l’Indre

Azay-le-Rideau, un joyau sur l’Indre

Le château d’Azay-le-Rideau est, avec Chambord et Chenonceaux, l’un des châteaux les plus emblématiques du Val de Loire. Construit au début du XVIe siècle, il apparaît comme l’un des chefs-d’œuvre de la Première Renaissance française, bien que sa forme définitive et « parfaite » ne lui ait été donnée qu’au XIXe siècle, grâce à la famille de Biencourt. Folie romantique, Azay témoigne autant de l’art de la Renaissance que de la vision du XIXe siècle sur l’architecture du XVIe.

Château d'Azay, façade sur l'ancien gardoir à poissons
Château d’Azay, façade sur l’ancien gardoir à poissons

Le château d’Azay-le-Rideau se dresse sur une petite île de l’Indre : un joyau de pierre blanche, magnifié par une nature verdoyante. Au Moyen Âge c’est une forteresse qui s’élevait ici. En 1510, un haut financier de la couronne de France achète l’édifice à un seigneur local désargenté. Pour ce financier, Gilles Berthelot, posséder un château et une seigneurie est l’aboutissement d’une ascension sociale fulgurante. La charge de notaire et secrétaire du roi, dont il a hérité de son père, lui a permis d’accéder à la noblesse. Son habileté en affaires l’a enrichi à mesure qu’il contribuait à remplir les caisses de l’État par de nouveaux impôts. Au sommet de sa carrière, il est conseiller du roi, président de la chambre des comptes et trésorier de France. Lire la suite