Une armure de Samouraï, un oiseau rare naturalisé, une superbe Sainte Conversation, une statue grandeur nature de Saint-Longin, un leurre de chasse en forme de taureau, un rhyton en verre antique… Voici un bien drôle d’inventaire, n’est-ce pas ? Ce sont quelques-uns des 489 objets présentés au Palais des Papes d’Avignon jusqu’au 13 janvier 2019. Intitulée Mirabilis, une exposition y met en lumière les trésors musées avignonnais, tout en éclairant la riche et étonnante histoire des collections de la ville.
Vue de l’exposition Mirabilis dans la grande chapelle du Palais des Papes
Avignon est une destination de choix pour le touriste amateur de patrimoine : outre le célébrissime Palais des Papes et le pont qu’on ne présente plus, la ville regorge de trésors architecturaux et de musées… la cité en compte au moins une dizaine, dotés de riches collections, notamment dans le domaine de la peinture médiévale.
Vue de l’exposition Mirabilis dans la grande chapelle du Palais des Papes
Décennie 1890, Paris se couvre d’affiches. La loi de juillet 1881 a instauré la liberté d’affichage. Aucune palissade, aucun pan de mur, pas même celui d’un lieu sacré n’est épargné par la frénésie du collage. S’accumulent sur le bois, la brique ou la pierre des couches de papiers aux couleurs vives. Belles images, les affiches sont conçues comme éphémères. A peine lacérée, à peine la couleur un peu passée, voici qu’on la couvre d’une autre. Pourtant, nos bibliothèques et nos musées conservent de cet âge d’or de l’affiche illustrée des témoins représentatifs et nombreux. Aussi éphémère soit-elle, l’affiche a survécu, a été conservée. Les collections publiques sont nées du dépôt légal, versé par les principaux imprimeurs, mais aussi des dons de généreux amateurs, qui, pris de passion pour ces images colorées, les ont accumulées dans leur cabinet, avant de s’en défaire au profit du patrimoine national.
Il est remarquable de constater que la figure du collectionneur d’affiches est née en même temps que l’affiche illustrée elle-même. Dès les premiers développements de la réclame chromolithographiée, des connaisseurs accumulent ces images nouvelles et industrielles.
Hugo d’Alési, Exposition du Centenaire de la lithographie Galerie Rapp, 1895
Aussi précoce soit-elle, cette mode de collectionnisme fut éphémère. Son acmé coïncide avec l’âge d’or de l’art de l’affiche, que l’on peut situer entre 1886 et 1896. Quelques années pendant lesquelles l’Affichomanie, terme forgé en 1891 par Uzanne, triomphe.
A travers les collections numérisées de Gallica, je vous propose un itinéraire à la découverte de cette mode, de sa naissance dans un milieu d’hurluberlus décolleurs d’affiches à sa consécration qui mènera à son déclin.
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