Début d’été, il fait beaucoup trop chaud à Paris : le jour, je me réfugie dans la fraîcheur des bibliothèques, le soir je profite de celle des musées. Le jeudi soir, c’est le musée d’Orsay qui fait nocturne. D’habitude, j’aime déambuler dans le hall et les espaces adjacents, mais ce soir, exceptionnellement, ce sont les impressionnistes que je veux voir. Cela fait plusieurs semaines que je travaille sur Pissarro et Sisley et je ressens le besoin d’être face à leurs œuvres. D’habitude la galerie des impressionnistes est noire de monde, mais en nocturne l’ambiance au cinquième étage est toujours un peu plus calme. Je sais que je ne verrai pas lesraboteurs de parquet de Caillebotte, une de mes œuvres préférées, partie en voyage aux États-Unis pour quelques mois : elle reviendra en octobre, pour mon anniversaire.
La galerie des impressionnistes quelques instants avant la fermeture du Musée d’Orsay
La galerie du cinquième étage, c’est un cours d’histoire de l’impressionnisme mis sur les murs. Tout y est : les signatures prestigieuses, la touche claire, les portraits des personnalités clés, les paysages champêtres, la vie moderne… Mais ce soir, je n’ai pas envie de lire linéairement mon cours d’histoire de l’art, de chef-d’œuvre en chef-d’œuvre, mais plutôt de déambuler sans autre guide que la sensibilité et la sérendipité : voyageons de fenêtres ouvertes en souvenirs. Lire la suite →
Il y a quelques jours, nous fêtions l’anniversaire de la Tour Eiffel. De sa construction nous avons tous en tête trois ou quatre clichés alignés sur une même carte postale : une succession de vues frontales d’un chantier en cours, et une silhouette qui s’élève sur le ciel blanc. D’autres images, bien moins connues, existent et racontent plus intimement cette extraordinaire aventure technique.
Durandelle, 14 janvier 1888, Vue prise des chantiers prise de la 1ère plate-forme : l’échafaudage , photographie, fonds Eiffel, musée d’Orsay/RMN
Visiter un grand musée peut se révéler très intimidant. Par quoi commencer ? Que regarder ? Comment comprendre et apprendre quand on « n’y connaît rien » ? Comment profiter de ces musées « un peu chiant, avec un tableau, une étiquette, une sculpture, une étiquette… » ? Voici une rengaine que j’entends souvent dans la bouche de mes amis « non familiers des musées ». Il y a mille et une manières de rendre une sortie au musée plus vivante, plus enrichissante. L’une d’elles est de profiter des opérations « les jeunes ont la parole » : plusieurs musées parisiens proposent régulièrement des après-midi ou des soirées pendant lesquelles l’animation et la médiation des collections est confiée à des étudiants en histoire de l’art et en médiation.
photo: Musée du Louvre
Vendredi dernier, 300 étudiants bénévoles avaient investis les salles du musée du Louvre pour présenter au public une œuvre qu’ils avaient choisie et étudiée. Ici, pas de visite guidée ni de parcours imposé, c’est à la carte. Les étudiants, reconnaissables à leurs t-shirt orange et noir, sont positionnés devant les œuvres : libre au visiteur de les solliciter pour une courte présentation des pièces exposées. Prenant souvent la forme d’un dialogue, la médiation est personnalisée et intimiste. Les étudiants s’adressent à des groupes réduits (souvent moins de 3 auditeurs simultanés), ce qui facilite l’échange et les jeux de questions-réponses.
Le concept n’est pas spécifique au Louvre : de nombreuses institutions parisiennes offrent des opérations similaires en partenariat avec les écoles et universités parisiennes. Ainsi, on retrouvera des étudiants médiateurs au Musée d’Orsay et à la Cité de l’architecture certains jeudi soir. D’autres établissements ont préféré programmer ça le premier dimanche du mois, quand l’accès au musée est gratuit, afin de toucher le public le plus large. C’est ainsi le cas au Musée de Cluny et au Musée des années trente.
Pour beaucoup d’étudiants, participer à ces opérations est expérience formatrice marquante : c’est l’opportunité d’une première confrontation à la réalité du « face public ». Il faut prendre la parole devant des inconnus, s’adapter à l’auditoire, rendre son propos compréhensible et surtout transmettre sa passion ! Bien sûr, le public doit faire preuve d’une certaine indulgence : certains étudiants sont déjà rodés à l’exercice, auquel ils participent régulièrement, tandis que d’autres, plus jeunes, débutent à peine.
Opération « Les jeunes ont la parole » (JOP) au Musée du Louvre, 29 nov 2013, photo: Mathilde Ledur
Prochaines dates (2014-2015)
En général, les opérations jeunes médiateurs ont lieu de novembre à avril.
dimanche 1 mars 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
vendredi 13 mars 2015 : Musée du Louvre – 19h-21h – entrée gratuite pour les – de 26 ans
jeudi 19 mars 2015 : Cité de l’architecture – 18h30-20h30 – entrée gratuite pour les – de 26 ans
vendredi 20 mars 2015 : Musée du Louvre – 19h-21h – entrée gratuite pour les – de 26 ans
vendredi 27 mars 2015 : Musée du Louvre – 19h-21h – entrée gratuite pour les – de 26 ans
dimanche 5 avril 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
dimanche 5 avril 2015 : Musée des Années 30 – 15h30-17h – entrée gratuite pour tous
dimanche 3 mai 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
dimanche 5 avril 2015 : Musée des Années 30 – 15h30-17h – entrée gratuite pour tous
dimanche 7 juin 2015 : Musée de Cluny – 13h30-17h30 – entrée gratuite pour tous
A savoir : le musée du Louvre également des nocturnes « musique et danse » avec la participation des étudiants des conservatoires d’île de France. Des étudiants des écoles d’art (Estienne, Duperré, Boulle) participent également aux soirées « les jeunes ont la parole »
Septembre, la rentrée littéraire, le début de la saison culturelle… Sur les blogs et dans les journaux spécialisés, voici que fleurissent les sélections des « expositions de la rentrée ». Orion en aéroplane n’y coupe pas, voici la liste des événements que j’attends avec impatience pour la fin d’année 2013.
Dans le cadre de la manifestation « un soir à Orsay », des étudiants de l’Ecole du Louvre et des universités parisiennes ont été invités à présenter les 7 et 14 février 2013 une œuvre de leur choix issue des collections du musée. Pour ma part, ma prestation concernait une nouvelle acquisition d’Orsay, le tableau de Paul-Elie Ranson intitulé « La sorcière au chat ».
D’abord, le visiteur est surpris par cette peinture aux couleurs intenses qui contrastent tant avec les coloris pastels et évanescents des tableaux de la galerie symboliste. L’œuvre de Ranson, nouvellement accrochée sur les cimaises, saisit l’œil. Quand on demande aux visiteurs ce qu’ils y voient, la réponse est invariablement la même ; les éléments toujours énoncés dans le même ordre : « un chat, un truc à corne (une gargouille ou… peut-être bien un diable, non ?), un oiseau (corbeau, aigle), une étoile… et un personnage bien-sûr » concluent-ils comme une évidence…
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