Après l’immense succès du premier billet croisé sur Paris et les excréments, Marine et moi réitérons l’exercice autour du thème de la Révolution. Sur le blog « Raconte-moi l’histoire », Marine parle des portraits des Capitouls tandis que je vous dévoile quelques détails surprenants sur la démolition de la Bastille.
Tout le monde sait que la Bastille a été prise le 14 juillet 1789 et que cet événement marque le début de la Révolution française… Mais saviez-vous que la Bastille aurait quand même disparu, même sans la Révolution ? Louis XVI avait en effet prévu de la raser…
Demolition de la Bastille, estampe, éditée par Basset, 1789, Gallica/BnF
Toujours à la recherche de pratiques d’écriture innovantes (!), Marine – qui tient le merveilleux blog « Raconte moi l’histoire – et moi-même avons décidé d’expérimenter un nouvel exercice, celui des billets croisés sur un même thème. La première expérience est odorante car nous traitons des excréments (sans commentaire) : Marine vous entretient ainsi de l’évacuation des excréments à travers l’histoire tandis que je vous parle de la difficulté de se soulager dans les rues de Paris au XVIIIe!
Quand on s’intéresse à la vie de nos ancêtres, on ne se pose pas toujours les questions les plus triviales, et pourtant… Que se passait-il, quand, au XVIIIe ou au XIXe siècle, un homme du peuple avait une rage de dent ou quand une dame était prise d’une subite diarrhée? Pour répondre à cette dernière et odorante question, Louis-Sébastien Mercier nous offre quelques pistes.
Paris au XVIIIe siècle est cruellement dépourvue de latrines publiques… Si une envie pressante vient au passant, il n’a que peu de solutions: soit frapper aux portes pour obtenir d’accéder aux cabinets d’un particulier, soit d’improviser dans un coin de rue. Dans son Tableau de Paris, Louis-Sébastien Mercier, fin observateur du quotidien de la capitale liste quelques lieux d’aisance sauvages les plus prisés.
Ainsi, Louis-Sébastien Mercier nous apprend que le jardin des Tuileries a longtemps été « le rendez-vous des chieurs » qui profitait des haies d’ifs pour « soulager leurs besoins », si bien qu’une odeur infecte se dégageait des Tuileries. Une situation intolérable pour le comte d’Angiviller qui fit arracher les ifs et installa dans le jardin les premières latrines publiques. Cependant, il fallait débourser deux sols pour se soulager!
En 1790, on pisse à nouveau en plein air au Jardin des Tuileries. Hulot, Lecture du Journal par les Politiques de la petite Provence au jardin des Thuilleries, dessin, 1790 (détail), Gallica/BnF
Dans le reste de la ville, de tels accommodements n’étaient pas proposés, et bien souvent, il fallait improviser: une ruelle sombre ou un recoin faisaient parfaitement l’affaire pour « lâcher les eaux ». Diverses ordonnances contre les gens « qui font leurs ordures » ont été prises, sans succès. Mercier observe mêmes que les « endroits où l’on a mis pour inscription: Défense, sous peine de punition corporelle de faire ici ses ordures » sont justement les plus prisés. « Il ne faut qu’un exemple isolé pour amener trente compagnons ».
« Les excréments du peuple avec leurs diverses configurations sont incessamment sous les yeux des duchesses, des marquises et des princesses », déplore Mercier. Chier en public offense l’odorat, la vue et la pudeur publique. Car l’on peut vous surprendre les fesses à l’air.
L. Bonnet, d’après S. Leclerc, A beau cacher, estampe, XVIIIe siècle, BnF/Gallica (détail)
Au coin de la place des Victoires, une femme converse avec un homme, dissimulant de sa robe sa compagne qui se soulage contre une borne. L’estampe, publiée par Bonnet, est grivoise : « Les femmes sur ce point sont plus patientes que les hommes; elles savent si bien prendre leurs mesures que la plus dévergondée ne donne jamais le spectacle qu’offre en pleine rue l’homme réputé chaste » nous rappelle Mercier. Et en effet, le propos de l’estampe est plutôt licencieux : un voyeur se penche à la fenêtre pour contempler la dame faire ses affaires!
L. Bonnet, d’après S. Leclerc, A beau cacher, estampe, XVIIIe siècle, BnF/Gallica
Les quais de Seine font également office de latrines en plein air, si bien que Mercier avance, non sans humour, que le Journal de Paris, en plus de consigner les fluctuations de la météo et du fleuve, pourrait tenir une chronique de l’état des épidémies en cours rien qu’en observant les défections qui ornent les bords de l’eau. « Ce serait pour lui un véritable thermomètre des maladies régnantes; ils saurait dans quelle saison de l’année les estomacs manquent de ton; et la malpropreté publique tournerait au moins au profit du génie observateur ».
Il n’y a pas que les « chieurs » en plein air qui salissent les rues parisiennes. Bien des latrines privées sont vidées au coin des rues, bien que des règlements imposent la présence de fosses sous les maisons. Pour dégager les voies de ces déchets nauséabonds, Paris compte une armée de boueurs, payés à déblayer. En 1780, ils évacuent quotidiennement 750 mètres cubes de boue et d’ordure vers la banlieue. Il convient au passant de se méfier de ces boueurs: il arrive qu’ils aient la pelleté trop large, et que le contenu qu’ils déblayent tombe sur l’honnête homme plutôt que dans le tombereau.
Pour terminer le tableau, précisons que le marcheur doit également se méfier de ce qui tombe du ciel, car il arrive qu’il s’agisse d’excréments. En effet, les habitants des mansardes et des greniers ne s’embêtent pas toujours à descendre leur pot de chambre jusqu’au coin de la rue: il est plus efficace de tout balancer depuis le toit! Pourtant, une loi interdit de « jeter la liqueur immonde par la fenêtre », mais aucune plainte n’est acceptée si le contenu passe par la gouttière!
A lire aussi :
« les latrines publiques », dans Tableau de Paris de Louis-Sébastien Mercier, tome VIII, p. 205.
Je suis loin d’être une grande fan de la FIAC (Foire Internationale d’Art Contemporain) qui a lieu tous les ans à Paris. Prix exorbitant de l’entrée, snobisme du milieu… A mes yeux, la FIAC est à l’art ce que la Fashion Week est à la mode: déambule autour du Louvre, pendant une semaine, une concentration d’êtres vivant parfois sur une planète très lointaine de la notre. En revanche, un événement qui accompagne la manifestation remporte mon suffrage: la FIAC hors-les-murs.
La FIAC-hors-les-murs, gratuit et pour tous!
Le principe est simple: des galeries réputées du monde entier présentent dans les jardins des Tuileries des œuvres monumentales. Au nombre d’une vingtaine chaque années, elles offrent un panorama pertinent de l’art ultra-contemporain et des axes de réflexion engagés par les artistes. Face au succès de la FIAC-Hors-les murs depuis 2006, le programme a été étendu au Jardin des plantes et aux berges de la Seine.
Mais ce qui donne à l’événement de la FIAC hors-les-murs tout son intérêt, c’est le dispositif de médiation qui l’accompagne. Tous les après-midi, des étudiants de l’Ecole du Louvre présentent aux visiteurs les œuvres. Passionnés par l’art ultra-contemporain, ils sont là pour délivrer quelques clés de lecture, répondre aux questions du public et guider l’oeil des néophytes. Si vous êtes assez peu réceptif à l’art contemporain, la proposition originale pourrait vous faire changer d’avis. J’ai gardé un souvenir ravi de certaines prestations extrêmement bien menées et captivantes!
Un Best-Off des éditions 2010, 2011 et 2012
Que voit-on à la FIAC hors-les-murs? Pour vous convaincre de vous y rendre, j’ai rassemblé quelques uns de mes coups de coeur des éditions précédentes.
Sumusu Shingu, Sinfonietta of light, FIAC hors-les-murs, Jardin des Tuileries, 2012
Mes plus beaux souvenirs sont ceux de quelques œuvres poétiques, le plus souvent installées sur les bassins. En 2012, j’avais été séduite par la délicatesse de la danse des mobiles du japonais Sumusu Shingu. Telles des oiseaux blancs, les dix sculptures d’acier et de tissu s’animaient sous l’action du vent, des mouvements de l’eau et de leur propre gravité… L’année précédente, au même endroit, Antoine Dorotte, un artiste français, avait installé son oeuvre intitulée Una misteriosa bola. Sorte d’immense boule couverte d’écailles de zinc, elle évoquait pour les uns un artichaut, pour d’autres une fleur de lotus. Onirique, à la fois acérée par ses écailles et douce par sa forme sphérique, l’oeuvre évoluait au fil des variations climatiques: l’effet de la pluie et du vent avait conféré une patine changeante aux plaques de zinc qui la recouvraient.
Antoine Dorotte, Una misteriosa bola, FIAC hors-les-murs, Jardin des Tuileries, 2011
En 2012, The origin of the World de l’artiste londonien Marc Quinn émergeait du grand bassin est. Haut de 3 mètres, ce coquillage de bronze une référence explicite au célèbre tableau de Courbet, L’origine du monde et donc au sexe féminin.
Marc Quinn, The Origin of the World, FIAC hors-les-murs, Jardin des Tuileries, 2012
Souvent, les œuvres présentées engagent un dialogue fort avec le cadre dans lequel elles s’inscrivent. Ainsi, en 2012, Meurtrière, de Nicolas Milhé rappelait aux visiteurs toute la profondeur historique et symbolique du Jardin des Tuileries. Simple meurtrière de béton, son installation offrait deux visions de l’environnement. D’un côté, les visiteurs apercevait à travers une étroite fente l’obélisque de la Concorde, les Champs-Elysées et l’Arche de la Défense. De l’autre, ce paysage se reflétait sur un grand miroir. Deux manières d’encadrer le paysage et d’évoquer les axes qui structurent la ville : celui disparu des fortifications d’une part et celui de la « Grande perspective » qui va du Louvre à la Défense de l’autre.
Mon petit tour d’horizon ne serait pas complet sans évoquer la puissante Somme des hypothèses de Vincent Mauger. Monumentale architecture de planches de bois brisées rayonnant autour d’un noyau d’acier et d’aluminium, la sculpture exerçait sur le visiteur une dérangeante sensation contradictoire d’attraction et de répulsion.
Vincent Mauger, La Somme des hypothèses, FIAC hors-les-murs, jardin des Tuileries, 2011
Enfin, je dois parler de Body Versus Twizy de Jean-Luc Moulène. Sans l’excellente médiation de deux étudiantes de l’Ecole du Louvre, cette sculpture m’aurait laissée relativement indifférente. Il s’agissait d’un corps à la forme indéfinissable, et à la surface lisse et colorée comme une carrosserie de voiture. Body Versus Twizy était une réflexion sur la présence des voitures dans le paysage urbain. L’artiste a été marqué par la relative indifférence de la population aux voitures, que l’on considère souvent comme un désagrément visuel. La sculpture faisait écho à l’effet visuel que produisent les carrosseries colorées en mouvement. Réalisée grâce au savoir-faire des ouvriers de l’usine Renault, l’oeuvre était étonnante de perfection et de subtilité. Il était impossible de la saisir d’un regard, si bien qu’il fallait tourner autour pour en admirer toutes les modulations.
Jean-Luc Moulène, Body Versus Twizy,FIAC hors-les murs, Jardin des Tuileries, 2011
Informations pratiques
L’accès au jardin est gratuit. Les étudiants de l’Ecole du Louvre vous accueillent tous les après-midi du 24 au 27 octobre de 15h00 à 17h30. Ils sont bénévoles et c’est pour certain d’entre eux leur première expérience de médiation: soyez-indulgent!
Si vous avez un peu de temps, n’hésitez pas à vous promener dans les Tuileries les jours qui suivent la fin de la FIAC. Le démontage des oeuvres est parfois spectaculaire!
Depuis dix jours, toute la presse parle de la Tour XIII, cette « expérience artistique » (il n’y a aucun mot juste pour qualifier ce projet) hors du commun. Pendant de longs mois, sous l’égide de la galerie Itinerrance, une centaine de graffeurs venus du monde entier ont œuvré dans un immeuble voué à la démolition. Avant la disparition définitive du bâtiment et des peintures qu’il renferme, la Tour XIII est ouverte au public pour trente jours.
Pantonio, Tour XIII, 2e étage
Tous ceux qui l’ont vu vous le diront : le buzz que ce projet suscite est complètement légitime tant cette expérience est extraordinaire, les intervenants qu’elle a mobilisé divers et les œuvres qui en résultent d’une qualité incontestable. La visite est folle, remuante, surprenante et assurément incontournable !
Ah, les journées européennes du Patrimoine (JEP), l’orgie de l’amateur de culture… Des milliers de monuments ouverts gratuitement, des lieux secrets exceptionnellement accessibles, des rencontres avec des acteurs du patrimoine, des visites contés qui captivent toute la famille. Le programme est foisonnant ! Que faire, par où commencer, comment traquer les activités qui rendront votre week-end inoubliable ? Pour vous guider, je vous propose plusieurs sélections personnelles au sein du programme 2013, sur la base de mes expériences passées.
Paris regorge de (très) belles bibliothèques. Il y en a bien plus qu’on ne l’imagine. Ecoles, instituts, sociétés savantes, beaucoup d’hôtels particuliers parisiens abritent de long rayonnages de livres qui courent jusqu’au plafond et que l’on aperçoit, furtivement, par une fenêtre éclairée dans une nuit d’hiver.
Les étudiants et érudits ont la grande chance de fréquenter quotidiennement ces lieux de savoirs, dont certains, avec leur parquet qui grince et leur odeur de cire, semblent tout droit sortis d’un film. Voici ma sélection personnelle d’adepte du bibliotourisme !
Bibliothèque nationale de France – site Richelieu
A tout seigneur tout honneur, notre parcours commence par la Bibliothèque nationale de France qui occupe à Paris plusieurs sites, dont trois principaux : le quadrilatère Richelieu (2e), le site François-Mitterrand (Tolbiac) et l’Arsenal (Pont-Marie). Malheureusement, la « grande bibliothèque » (site de Tolbiac), n’est pas ouverte pour les JEP.
Sur le site Richelieu, le visiteur pourra découvrir quelques uns des nombreux trésors des départements « patrimoniaux » de la BnF. Dans les différentes salles de lecture, des conservateurs seront présents pour dévoiler les documents sur lesquels ils travaillent : cartes anciennes, manuscrits, photographies et estampes… Parmi les trésors présentés cette année, le Livre d’heures de Jeanne de France, acquis en 2012, un manuscrit de Marcel Proust et un manuscrit de Guillaume Apollinaire, des cartes à jouer anciennes…
Côté architecture, le visiteur pénétrera dans l’une des plus extraordinaires salles de lecture parisienne, la salle Ovale, construite par Louis Pascal à la fin du XIXe siècle. Impressionnante par son volume (45 mètres de long, 18 mètres de haut), elle émerveille par son cachet, avec ses murs couverts de livre et son immense verrière. En raison des travaux de rénovation du quadrilatère, la fameuse salle Labrouste n’est pas accessible au public. Elle rouvrira en 2015.
Salle Ovale, photographie Vincent Desjardin (flickr)
Bibliothèque Sainte Geneviève
Les passionnés d’architecture se rendront à la bibliothèque Sainte-Geneviève pour admirer tout le génie d’Henri Labrouste.
En 1838, alors que les planchers du lycée Henri IV menacent de céder sous le poids des livres de l’ancienne abbaye Sainte-Geneviève, l’administration décide d’édifier un nouveau bâtiment pour abriter cette bibliothèque dont la préciosité et l’utilité sont unanimement reconnues.
Pour dresser les plans du premier édifice parisien conçu dès l’origine comme une bibliothèque autonome, l’administration fait appel à un architecte d’une quarantaine d’années, Henri Labrouste, lauréat du Prix de Rome en 1824. Son projet est approuvé en 1843 et huit ans plus tard, la bibliothèque accueille ses premiers lecteurs.
La conception architecturale du lieu, novatrice, ne manque pas d’impressionner ceux qui y pénètrent : visionnaire, Henri Labrouste a pensé une bibliothèque fonctionnelle qui va s’ériger comme un modèle du genre, avec sa grande salle de lecture lumineuse et aérienne, portée par de fines et élégantes colonnes de fonte. Labrouste est le premier à utiliser avec une telle audace le métal dans l’architecture.
Salle de lecture de la bibliothèque Sainte-Geneviève, photographie Marie-Lan Nguyen, (wikipédia commons)
Aujourd’hui, la bibliothèque Sainte-Genevièvre (BSG) est rattachée à l’université et accueille un public composé à majorité d’étudiants. Elle conserve également un fond ancien important et précieux, hérité de la bibliothèque de l’abbaye et régulièrement enrichi.
Durant les JEP sont proposées différentes visites. Je vous recommande notamment la visite générale, qui fait la part belle à l’architecture et celle de la Réserve, qui vous permettra de découvrir quelques uns des trésors de son exceptionnel fonds ancien.
Bibliothèque Mazarine
Située dans l’ancien Palais des Quatre Nations, qui abrite également l’Institut de France, la Bibliothèque Mazarine est la plus ancienne bibliothèque publique de France. Son origine remonte au XVIIe siècle : en 1643, Mazarin décide d’ouvrir au public sa bibliothèque personnelle, qui rejoint à sa mort le collège des Quatre-Nations. Riche d’un fonds ancien exceptionnelle, la bibliothèque est installée dans de très belles salles ornées de bustes.
Bibliothèque Mazarine, JEP 2011
Lors des JEP, les visiteurs peuvent déambuler librement dans la salle de lecture et dans le très beau vestibule de la bibliothèque et découvrir l’exposition « Raynal, un regard vers l’Amérique ».
La bibliothèque nationale de France – Site de l’Arsenal
Depuis le milieu du XVIIIe siècle, l’Arsenal abrite une bibliothèque. Ce n’est que depuis 1934 que celle-ci est rattachée à la Bibliothèque nationale de France. Lors des JEP, les espaces historiques du bâtiment sont exceptionnellement ouverts au public pour des visites commentées gratuites et passionnantes. Le visiteur y découvre quelques décors anciens comme le fabuleux salon de musique, récemment restauré et le cabinet de La Meilleraye, un rare exemple des décors de style Louis XIII. Outre les commentaires sur ces décors fabuleux, les conférenciers s’efforcent de faire revivre à nos oreilles l’incroyable passé de cette bibliothèque, où se croisaient notamment au XIXe siècle artistes et écrivains, lors des célèbres soirées littéraires de Charles Nodier.
Bibliothèque de l’Arsenal, cabinet de La Meilleraye, JEP 2011Bibliothèque de l’Arsenal, Salon de musique, JEP 2011
Les bibliothèques du Sénat et de l’Assemblée
Le Palais Bourbon et le Palais du Luxembourg abritent deux très belles bibliothèques. Ceux qui auront la patience d’affronter la queue souvent longue à l’entrée de ces deux institutions pourront admirer les décors peints par Delacroix dans la bibliothèque du Sénat et quelques trésors anciens de la bibliothèque de l’Assemblée nationale.
Les Archives nationales
Nous terminons notre parcours par une petite digression jusqu’aux Archives Nationales (site de Paris) où je vous recommande particulièrement la visite guidée des Grands dépôts qui témoignent des aménagements effectués au XIXe siècle pour offrir de bonnes conditions de conservation aux archives de la nation tout en les mettant en scène. Cette visite permet de parcourir les magasins d’archives, d’approcher des documents précieux tels les archives de l’Assemblée nationale mais également de comprendre le travail des archivistes hier et aujourd’hui.
Samedi 6 juillet, ce sont les premières vraies grosses chaleurs estivales sur la région parisienne. Le soleil de plomb n’a pourtant pas découragé les six graffeurs venus mettre quelques couleurs sur l’immense mur gris de la rue Germaine Tailleferre. Le rendez-vous était immanquable puisqu’il s’agissait du premier événement organisé par une toute nouvelle association, Culture Pas Sages.
Da Cruz, enfant du XIXe arrondissement, colore depuis plus de dix ans les murs de son quartier en plein bouleversement social et urbain. Engagé sur ces problématiques actuelles, il a mis son travail artistique au service de la communauté multiculturelle qui habite l’est parisien. A l’occasion du lancement de l’association Cultures Pas Sages, j’ai pu longuement discuter avec cet artiste.
De grands masques colorés
Si vous vous êtes déjà baladés dans le quartier de l’Ourcq (Paris XIXe arrondissement), vous avez sûrement croisé l’une de ses œuvres : de grands masques colorés, des totems hiératiques et des figures sympathiques, un étrange mélange de diverses influences artistiques (notamment précolombiennes et africaines), le tout remarquablement réalisé sur le plan technique.
Da Cruz, quinzaine du hip-hop, Paris, berges de Seine, 5 juillet 2013
Da Cruz, une figure du XIXe arrondissement
Depuis 10 ans, à la faveur de grands plans d’urbanisme, les abords du canal de l’Ourcq se « boboïsent » à leur tour. L’ancienne usine du chauffage parisien a été démolie il y a quelques mois, et va bientôt laisser place à de nouveaux logements. Les immeubles les plus insalubres sont désormais murés, attendant dans un futur proche les pelleteuses. Au gré des chantiers, la population change, et les habitants les plus précaires sont contraints de partir, chassés par une augmentation galopante du coût de la vie. Amoureux de ce quartier multiculturel où il a grandi, Da Cruz fait le constat de ces transformations urbaines et sociales. Soucieux d’attirer l’attention sur ce nouveau « Paris qui s’en va », il a choisi son arme : la peinture.
Dernier vestiges de l’ancienne usine du chauffage parisien (juillet 2013)
Da Cruz a peint les façades des immeubles murés, les parois des îlots voués à la démolition, les murailles qui encerclaient l’usine, les contreforts du chemin de fer de la rue de l’Ourcq. En enjolivant ces murs lépreux, ces témoins du Paris désormais d’hier, il entendait leur offrir un ultime coup de projecteur avant leur disparition définitive ; retenir une dernière fois le regard du passant sur ces bâtiments si familiers qu’ils en étaient devenus invisibles. « Une thérapie par la couleur », en quelque sorte.
Quand les pelleteuses sont arrivées, les riverains ont déploré la disparition des créations de Da Cruz et de ses amis graffeurs. Car leurs œuvres étaient devenues un véritable « patrimoine » commun, un fragment de l’identité visuelle du XIXe.
Fresque au bord du Canal de l’Ourcq (disparue)
Appréciées des habitants du quartier, les œuvres de Da Cruz sont devenues un véritable patrimoine local. Il n’est pas rare d’entendre les passants commenter les dernières apparitions de ses masques. Parfois, la contemplation d’une pièce pousse deux inconnus à engager le dialogue. C’est exactement ce que l’artiste recherche : susciter des réactions, créer du lien social, faire stationner les habitants dans un espace qui est le leur. C’est aussi ce qui l’incite à peindre en plein jour, comme au début du mois de juillet lors de l’événement organisé par l’association Cultures Pas Sages. Sept graffeurs s’étaient réunis, le temps d’un après-midi, pour orner de couleurs le long mur de la rue Germaine Tailleferre. Sur le trottoir, un petit attroupement s’était formé, observant le travail en cours, discutant de la couleur des murs du quartier, des chantiers à venir, du prix de l’immobilier. Et de l’art. Ce samedi là, étaient rassemblés des promeneurs du week-end, des riverains en famille, les personnes âgées de la maison de retraite voisine, des jeunes du quartier en vacances. Autant de gens, qui, d’ordinaire, se croisent sans avoir l’opportunité d’échanger quelques mots.
Durant ces moments privilégiés, Da Cruz garde l’oreille attentive aux réactions et prend un réel plaisir à poser sa bombe pour répondre aux questions. Revient alors souvent celle de la définition du Street-Art. Da Cruz aime assurer ce qu’il appelle le « service après-vente » et en profite pour nuancer les oppositions habituellement énoncées : le tag vs le Street-Art, les créations légales vs les créations illégales.
Rue de l’Ourcq (décembre 2012)
Si les explications de Da Cruz sont si éclairantes, elles sont le reflet de son long parcours, de l’adolescent en recherche d’un moyen d’expression à l’artiste reconnu dans les sphères institutionnelles mêmes. Da Cruz, dont la technique m’impressionne tant, est un autodidacte. Son cursus n’a été validé par aucune école, sinon celle de la rue. Adolescent, baigné dans la culture hip-hop, il commence à graffer en s’emparant d’un marqueur. Le tag devient une façon d’exister en bravant les interdits. Au blaze rapidement tagué succède la recherche d’un style. Conscient qu’il faut se démarquer pour véritablement exister, il singularise son trait, tout en explorant, selon un schéma classique, de nouveaux outils : les marqueurs, puis les bombes. Plus tard, de fil en aiguille, Da Cruz en arrivera au pinceau. Sa technique s’améliore, ses motifs se diversifient. « La rue, c’est l’école en accélérée. Une expérimentation continuelle, un apprentissage mutuel. »
Da Cruz rue Tailleferre, juillet 2013
Sa pratique, illégale, est toujours de l’ordre du hobby, alors qu’il enchaine les petits boulots. « Ca devient ton oxygène, le truc qui te permet de supporter les tafs merdiques. Avant que je puisse m’avouer que c’était ma vie, et que ça devienne mon boulot, ça a pris des années. Mais ça faisait parti du chemin, ça m’a permis d’expérimenter différentes facettes de la société ».
Un goût prononcé pour le multiculturalisme
J’avais repéré les créations de Da Cruz dès mes premières virées street-art dans l’est parisien. J’appréciais beaucoup ses pièces qui me rappelaient le travail de Labrona, dont j’avais pu admirer les oeuvres à Montréal. J’ai mis un nom et un visage sur ces pièces que j’appréciais à l’occasion du « M.U.R. Oberkampf » de janvier 2013, sans avoir l’occasion d’échanger avec Da Cruz. Ses créations me plaisaient par leur beauté et leur technique aboutie mais aussi par les nombreuses références artistiques que j’y décelais. Ses masques n’étaient pas sans m’évoquer les œuvres que l’on peut observer au Musée du Quai Branly, des pièces d’Amérique du Sud, d’Afrique et d’Océanie. Des inspirations que Da Cruz m’a confirmées.
Da Cruz au M.U.R Oberkampf
Enfant, Da Cruz a découvert les arts précolombiens à travers le dessin animé Les merveilleuses cités d’or. Sa pratique artistique grandissante et sa curiosité l’ont poussé, plus tard, à s’intéresser aux arts dit premiers, notamment l’art africain et à la création moderne et contemporaine. Cette période de maturation a eu lieu avant l’explosion d’Internet et il a fallu aller chercher les œuvres dans les musées, dans les livres. Un job alimentaire au Grand Palais a été un tremplin pour « piocher dans ce grand inconnu ». Puis des voyages en Afrique et en Amérique du Sud lui ont permis de se confronter directement à « l’ailleurs » et à « l’autre ».
Fresque Paris Hip-Hop, 5 juillet 2013
Aux yeux de Da Cruz, le Street Art fait parti d’un grand tout, il est un maillon dans l’histoire de l’art contemporain. Parmi les sources qui marquent sa pratique artistique personnelle, il y a donc les arts dits premiers, mais aussi le Pop Art. Dans ceux-ci, comme dans la peinture de Kandinsky ou de Delaunay, Da Cruz est touché par la couleur, « le terreau commun de l’art ». Si ces sources l’ont inspiré, il les adapte au contexte contemporain et urbain et à de nouveaux outils, telle la bombe.
De la rue au musée, du musée à la rue, abolir les frontières d’un art pour tous.
Maillon de l’histoire de l’art, le street-art a-t-il sa place au musée et sur le marché de l’art ? « Peut-être bien… L’entrée au musée et en galerie est la preuve d’une reconnaissance du Street-Art, de sa vitalité, de sa force et de sa créativité ». S’il reconnait que « parfois on se fait assez chier » dans les galeries et que l’institutionnalisation n’est pas sans poser la question du sens de l’art urbain, le Street-Art et les musées ne lui semblent pas incompatibles.
Péniche du Canal de l’Ourcq, juillet 2013
Lui-même produit pour le marché de l’art, bien qu’il ne soit pas rattaché à une galerie en particulier. Dans l’atelier qu’il partage avec Marko en Seine-Saint-Denis, il crée des compositions sur toile mais conçoit également des produits dérivés (t-shirt, autocollants). Un lieu fixe qui lui permet de travailler l’hiver et d’avoir une autre approche de son vocabulaire visuel. Car il n’est pas question de copier/coller sur toile les pièces qu’il réalise dans la rue. Une telle démarche, contreproductive, affaiblirait son travail : il s’agit plutôt de décliner et de réinventer l’univers qu’il a conçu dehors sur des supports plus « conventionnels ».
Da Cruz a aussi le souci de créer des petits objets en séries très limitées pour un public qui n’aurait pas les moyens de s’offrir une œuvre sur toile, toujours dans l’optique d’être accessible à tous.
En exposant en galerie, en acceptant des partenariats avec des institutions comme récemment au Musée d’Histoire de l’Immigration, Da Cruz espère créer des passerelles et décloisonner les mondes des arts. Mais ce mouvement est à double sens ; en peignant dehors, c’est aussi le musée et l’art qu’il amène dans la rue : le Street-Art permet d’offrir localement une pratique culturelle et de s’adresser à des gens qui ne fréquentent pas ou peu les institutions muséales.
Je n’aime pas trop prendre le métro. Certains en profitent pour écouter des podcasts, lire un bon roman, jouer sur leur mobile. Moi, je me délecte du « vandalisme » propre au métro parisien : j’emploie mes trajets à scruter les blazes dans la pénombre des boyaux de circulation, à collecter la trace des affiches déchirées sur les quais, à photographier les publicités faisant référence à l’histoire de l’art. Il faut dire que pour la plupart de mes trajets, je passe plus de temps dans les couloirs des correspondances qu’assise dans les rames. Je vous livre ici et sur facebook l’accumulation de mes trouvailles d’affiches poétiquement vandalisées, car les altérations forment souvent de beaux paysages visuels.
Si vous vous êtes promenés sur les berges de la Seine nouvellement ouvertes, peut-être vous êtes vous arrêtés devant l’immense tableau noir et ses craies offerts à la créativité des passants. Un peu plus chanceux, vous avez peut-être observé JP travailler, ou admiré l’une de ses œuvres… Dimanche dernier, j’ai rencontré celui qui illumine de ses créations l’ardoise noire du port de Solférino !
Depuis quelques semaines, les publications se font plus rares et irrégulières sur Orion en aéroplane. La faute au climat enfin estival, qui m’incite plus à courir Paris pendant mes temps libres qu’à écrire des billets de blog.
Agence Mondial, Aux Tuileries : la première leçon de yachting de Bébé, 1932, photographie, Gallica/BnF
Malheureusement, mon été ne ressemble pas vraiment aux jolies images de plages et de piscines qui vont suivre. Devant rendre un mémoire le 2 septembre, je dispose de peu de temps pour profiter du soleil et de l’exceptionnelle programmation culturelle parisienne. La rédaction des billets pour ce blog reste néanmoins un de mes loisirs favoris, et, à défaut de vous proposer une véritable programmation estivale digne des grands médias, j’espère tout de même vous offrir quelques nouveaux articles plaisant dans les semaines qui viennent.
Agence Mondial, Vue générale d’un bain sur la Seine, pendant les fortes chaleurs, 1932, photographie, Gallica/BnF
Changement de rythme donc, avec peut-être un peu plus de billets sur le street-art et de considérations diverses et variées sur l’été parisien.
En septembre, je l’espère, le blog reprendra son rythme ordinaire avec quelques nouveautés!
Acmé, Sur une plage de Floride, jeunes filles se faisant porter par leur parapluie renversé formant un bateau et se servant d’un balai comme rame, 1932, photographie, Gallica/BnF
Hier, en marchant sur les bords de Seine, j’ai croisé le promeneur de chiens bien connu de ceux qui fréquentent les pelouses du Carrousel du Louvre. Ses chiens batifolaient joyeusement dans l’eau… La scène m’a rappelé quelques photographies d’une autre époque, aperçue sur Gallica.
Contrainte à passer tout l’été à Paris, entre mon job à la bibli et mon mémoire à rédiger, il me fallait vraiment de quoi décompresser. Le Pass jeunes était donc indispensable! Le Pass Jeunes? Un carnet de 36 coupons pour profiter gratuitement d’activités culturelles et sportives durant les deux mois estivaux. Pour cette seconde édition, ce sont vingt mille exemplaires de ce carnet qui vont être distribués aux jeunes parisiens de moins de 25 ans. Mon sésame retiré à la mairie de Paris jeudi soir, voici un petit résumé de son contenu.
Je rédigerai, au fur et à mesure de l’usage de mes coupons, des billets de blogs sur les activités du Pass jeune. Les liens de cet article seront alors mis à jour vers les billets correspondants. Pour suivre ces mises à jour, suivez la page facebook d’Orion en aéroplane ou mon fil twitter.
PLEIN de sorties musées
Le pass comprend plusieurs entrées pour des musées et expositions. Les expos Keith Haring au musée d’Art Moderne, Hugo Politique à la Maison Victor Hugo (place des Vosges) et Nouvelles Vagues au Palais de Tokyo sont ainsi accessibles gratuitement.
Envie de robes colorées et de chansons entraînantes? L’expo Le monde enchanté deJacques Demyest pour vous! Le pass vous offre une entrée à 5 euros (tarif habituel des moins de 18 ans). Attention, l’exposition se termine le 4 août.
Si vous avez raté le Salon du Bourget, le pass vous propose une séance de rattrapage avec une entrée gratuite, l’audioguide et l’accès à deux animations du Musée de l’air et de l’espace.
Le pass comporte un coupon pour les collections permanentes, fort instructives, de L’adresseMusée de la Poste. Notez que leur accès est déjà gratuit pour les moins de 26 ans (ressortissants U.E.) toute l’année: porteurs du pass, vous pourrez cependant faire bénéficier un accompagnateur de plus de 26 ans de la gratuité.
La mécanique des dessous, une exposition aux Arts Décoratifs
Le coupon des Arts Décoratifs vous occupera plusieurs heures: il donne en effet un accès gratuit non pas à une mais 3 expositions! Ronan et Erwan Bouroullec dans la nef, PubMania, ils collectionnent la publicité,dont j’ai déjà parlé dans ce billet et La mécanique des dessous, une histoire indiscrète de la silhouette,consacrée aux sous-vêtements, qui débutera le 5 juillet.
A la Maison Européenne de la Photographie, quatre expositions estivales à découvrir. La première offre la vision personnelle d’un collectionneur, Serge Aboukrat, sur l’histoire de la photographie : on y admirera notamment une soixantaine de clichés-verre, un étrange procédé entre photographie et estampe. L’exposition BIASIUCCI / PALADINO met en dialogue la photographie et la sculpture, tandis qu' »Itinérance » de Ferrante Ferranti invite au voyage géographique et temporel. Enfin, la dernière exposition met en valeur l’oeuvre photographique du réalisateur Ferrante Ferranti.
Pas trop fan des expositions d’art? Le Palais de la Découverte vous séduira peut-être plus avec l’expositionBêtes de Sexe, la séduction dans le monde animal. Le pass offre une entrée à 3 euros. Avis à ceux qui aurait raté la distribution des Pass Jeunes: l’entrée est au même prix pour tous les étudiants après 15h! Le pass permet également l’accès aux expositions Explora et Léonard de Vinci (Cité des sciences) pour la même somme de 3 euros.
Encore pour trois euros, le porteur du pass aura accès à l’exposition Sound Systèmeà la Gaité Lyrique, qui explore les manières d’écouter de la musique dans l’espace public.
Un coupon propose l’emprunt gratuit d’un audioguide dans l’un des musées de la ville de Paris. Notez que les collections permanentes de ceux-ci sont gratuits toute l’année pour tous les visiteurs (sauf expositions temporaires): une bonne raison d’en profiter au delà du pass jeunes.
Et puis, le pass prolonge l’été jusqu’en novembre puisqu’un coupe-file pour l’exposition de l’hiver, Brassaï à l’Hotel de Ville, y est joint!
Cinémas et spectacles
Le pass offre une place à 5 euros pour une séance dans un des 10 cinémas de la liste. L’occasion d’aller admirer le Louxor restauré! Quant à la Géode, elle vous sera accessible pour trois euros!
La salle du Louxor restaurée
Au mois de juillet seulement, le porteur du pass et un accompagnateur de son choix pourront obtenir deux entrées gratuites pour le forum des images.
Côté concert, des entrées gratuites sont offertes au porteur du pass et à un accompagnateur de son choix pour le parc floral de Paris durant le Paris Jazz Festival(juillet) ou le Festival classique au vert (août)
Visiter les monuments de la capitale
De la Crypte de Notre Dame à la Tour Eiffel, le pass contient tout pour jouer les touristes dans sa propre ville! Pour commencer, un accès gratuit à la Crypte du parvis de Notre-Dame pour explorer un Paris disparu reconstitué en 3D.
Paris restitué à la crypte de Notre Dame
Besoin de séduire? Avant de l’emmener danser vendredi ou samedi soir, admirez à deux le coucher de soleil depuis les tours de Notre-Dame (deux entrées gratuites dont une plus de 26 ans). Notez d’ailleurs que les tours sont accessible toute l’année gratuitement aux ressortissants de l’U.E. de moins de 26 ans.
Pour admirer une autre belle vue de Paris, il suffira de débourser deux euros pour escalader les 704 marches menant au deuxième étage de la Tour Eiffel.
La Sainte-Chapelle
Le mercredi soir, les porteurs du pass pourront admirer les magnifiques vitraux de la Sainte-Chapelle. Si les jeunes de moins de 25 ans ont toute l’année un accès gratuit à ce monument extraordinaire, ils pourront, grâce au pass, en faire profiter un accompagnateur « adulte ». Même offre (mais tous les jours) pour le Panthéon, le Château de Vincennes et la Conciergerie.
Après la culture, un peu de sport
Coté activités sportives, le pass vous offre huit entrées pour tester quelques unes des piscines parisiennes. De quoi faire des longueurs une fois par semaine! Attention, la piscine Joséphine Baker (comme d’autres) n’est pas concernée par cette offre. Par ailleurs, on pourra profiter à deux reprises, pendant une heure, d’un court de tennis parisien: pensez à réserver!
Enfin, un cours d’initiation aux sports de glisse (skate et roller) est offert le dimanche matin à 10h. L’espace de glisse EGP18 propose 3000 m2 d’installations couvertes pour se défouler et expérimenter! Notez que l’espace est accessible gratuitement pour tous à certains créneaux horaires.
Et après tous ces efforts, un peu de réconfort!
Le pass contient deux entrées gratuites pour le Parc Bagatelle et son exposition horticole. Conçu au XVIIIe siècle à la suite d’un pari entre Marie-Antoinette et le comte d’Artois, le jeune frère de Louis XVI, le château de Bagatelle fut bâti en 64 jours et entouré d’un jardin anglo-chinois, reflet des modes de son époque. Sous le Second Empire, divers éléments sont ajoutés au jardin, comme l’Orangerie, qui accueille aujourd’hui des concerts, ou les écuries. Acheté par la ville en 1905, le jardin est restauré, mais dépouillé de ses oeuvres d’art, qui sont dispersés en vente aux enchères. La pagode, folie du XIXe siècle, est acquise par un lord anglais. C’est sa réplique que l’on admire aujourd’hui dans le jardin parisien. A ne pas rater lors de la visite, l’extraordinaire parterre de quelques 1200 variétés de rosiers, soit l’une des plus belles collections de ce type à Paris! Notez qu’il y a des visites guidées du parc le dimanche.
Et pour se mêler à la foule des touristes estivaux, profitez d’une place à cinq euros (au lieu de treize) pour une croisière d’une heure sur un des bateaux mouches parisiens (en semaine seulement)!
Une petite croisière sur la Seine?
Le Pass-Jeunes en pratique
Comment obtenir un Pass-Jeunes? Réservé aux jeunes parisiens âgés de 15 à 25 ans, il est à commander sur le site ParisJeunes. Attention, il est actuellement en rupture de stock, mais quelques exemplaires non retirés en mairie devraient à nouveau être offerts sur le site dans les jours qui viennent! Gardez l’oeil ouvert!
Remarques pour une utilisation optimale du pass: tout d’abord faites bien attention aux dates et aux créneaux horaires: certains coupons ne sont valables qu’une partie de l’été, ou seulement certains jours de la semaine, alors que le lieu concerné est ouvert sur des plages bien plus larges. D’autre part, comme je l’ai écris à plusieurs reprises, certains coupons concernent des lieux dont l’accès est déjà gratuit pour les moins de 26 ans. Non pas conçus pour vous « arnaquer » ces coupons se veulent une invitation à la visite, là où l’on se dit souvent « oh, je le visiterai la prochaine fois ». Souvent ces mêmes coupons vous offrent une prestation supplémentaire: audioguide gratuit, entrée pour un accompagnateur « adulte » (entendez + de 26 ans)…. Profitez-en!
Pour ma part, bénéficiant déjà de la gratuité pour une partie de ces activités (essentiellement les musées), je serai heureuse de partager mes coupons avec mes lecteurs (de moins de 25 ans!). Je les distribuerai au fil de mes billets sur la page facebook du blog, restez connectés!
Pour la Nuit des Musées, le Centre de Recherche et de Restauration des Musées de France (C2RMF) ouvrait de façon exceptionnelle ses portes. Quatre mille cinq cent mètres carrés de laboratoire sous les parterres du Louvre où sont analysés, étudiés et restaurés les objets des collections françaises. Un endroit fascinant où se concentrent un personnel scientifique hautement qualifié et un outillage technologique de pointe, au service des œuvres. Si vous avez raté le rendez-vous, je vous emmène en séance de rattrapage, photographies à l’appui.
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