Approcher Rome pour la première fois. Embrasser la ville depuis les hauteurs.

Approcher Rome pour la première fois. Embrasser la ville depuis les hauteurs.

Quelle est la première image que le voyageur aperçoit de Rome ? Pour la plupart des touristes contemporains, c’est une vue « à vol d’oiseau », un survol de la ville éternelle, quelques minutes avant de se poser à l’aéroport. Pour d’autres, dont je fais partie, ce sera la banlieue qui défile à travers la fenêtre d’un train, jusqu’à la gare de Termini. Mais bien avant l’avènement du chemin de fer et de l’aéronautique, ce qui annonçait l’arrivée à Rome, c’était le dôme de Saint-Pierre, émergeant à l’horizon, après une harassante route en poste.

Entrer dans Rome

Comment les voyageurs des XVIIe et XVIIIe siècles abordaient-ils Rome pour la première fois ? La question est, pour moi, née à la lecture du catalogue de l’exposition Israël Silvestre qui a eu lieu au Louvre l’année dernière. La première section du catalogue est consacrée à la jeunesse de Silvestre et à ses trois voyages en Italie. Il reste, de ces séjours, quelques dessins, sources de nombreuses gravures de l’artiste.

Israël Silvestre, Vue de la Porte du Peuple à Rome, dessin graphite, plume et encre brune, lavis brun, vers 1638/1644, Musée du Louvre, INV 32990.

L’un de ces dessins, rescapé d’un carnet de voyage, montre la Porte du Peuple. La notice qui accompagne l’oeuvre éclaire sur l’importance de ce lieu, par lequel la plupart des voyageurs venus du Nord entraient dans Rome. Beaucoup d’entre eux, notamment les artistes, n’allaient d’ailleurs pas chercher plus loin pour se loger, et résidaient dans ses environs immédiats (c’est aussi le cas de Stendhal, qui y trouve, au début des Promenades dans Rome une chambre…) Lire la suite

Rail-Trip en Espagne (3) : trois jours à Barcelone

Rail-Trip en Espagne (3) : trois jours à Barcelone

Après Valence et Tarragone, la troisième étape de ce rail-trip culturel en Espagne était Barcelone : vous l’aurez compris, je remonte doucement vers la frontière française, au gré des rodalies, ces trains régionaux qui sillonnent la Catalogne. Barcelone, deux jours et demi d’arrêt ! Au programme : orgie d’architecture moderniste (Gaudi en tête) et délectation d’art roman… 

Le Musée national d’Art Catalan, au sommet du Parc de Montjuïc

Note / Message de service : les lecteurs réguliers d’Orion déplorent depuis quelques semaines l’absence de nouveaux billets. Nous sommes bientôt à mi-semestre, la période la plus difficile pour moi tant j’ai de travail et de choses sur le feu : deux colloques, des textes à rendre, la fatigue accumulée du démarrage de l’année universitaire. Les choses devraient rentrer dans l’ordre avec les « vacances » de la Toussaint. Je publie en attendant quelques billets écrits pendant l’été et restés dans mes brouillons. Il me tarde de retrouver des moments calmes pour alimenter le blog, d’autant que j’ai plein de beaux sujets dont j’aimerais vous entretenir… Concernant ce voyage en Espagne, le quatrième volet de la série, Gérone, n’est toujours pas rédigé, il vous faudra être patients ! 

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Rail-Trip en Espagne (2) : Tarragone la romaine

Rail-Trip en Espagne (2) : Tarragone la romaine

De retour de vacances, je profite du calme parisien pour trier mes photos et vous livrer le récit d’un rail trip de dix jours sur la côte orientale de l’Espagne. Après trois grosses journées à Valence, je fais une escale de dix heures dans Tarragone, la plus romaine des villes de Catalogne !

Panorama sur Tarragone depuis la tour du Prétoire

Après ces quatre intenses journées à déambuler sans relâche dans les rues de Valence, il me fallait un peu de repos. Escale à Salou, donc, où mes amis m’ont accueillie à bras ouverts : trois bonnes nuits de sommeil, quelques brasses dans la mer plus tard, me voici en forme pour continuer mon exploration, entièrement centrée sur la Catalogne désormais. Lire la suite

Un rail-trip en Espagne (1) : trois jours à Valence

Un rail-trip en Espagne (1) : trois jours à Valence

En ce début de mois d’août*, il fait une chaleur fort peu habituelle à Paris : les températures me semblent presque plus difficilement supportables que celles qui ont baigné mes vacances en Espagne, en juillet. Et puisque la météo ravive mes souvenirs estivaux, pourquoi ne pas vous raconter mon rail-trip sur la côte hispanique méditerranéenne ? Valence, Tarragone, Barcelone, Girone, chaussez vos lunettes teintées, enduisez-vous de crème solaire et surtout, n’oubliez pas votre chapeau, cette série de billets va être ensoleillée.

* oui, ce billet a été écrit il y a un mois… 

Vue sur Valence depuis la tour del Micalet (le clocher de la cathédrale de Valence)

Fin juillet, je me suis donc livrée à un rail-trip improvisé en solitaire sur la côte espagnole, où je venais déjà de passer une belle semaine en compagnie d’amis qui me sont chers. Le programme de ces quelques jours précédents étant constitué de séances de travail (à la fraîcheur du ventilateur) ponctuées de sessions plage, il ne me semble pas nécessaire d’en développer le récit. Sachez juste que, normande jusqu’au bout des ongles, j’ai découvert avec délectation le bonheur de se baigner dans une mer à plus de 20°C, plaisir que je n’avais jusqu’alors jamais goûté. Que Sébastien et Anne-Lise soient remerciés de m’avoir fait découvrir que j’aimais la plage !

Me voici donc, le 21 juillet, dans un train pour Valence. J’avais longuement hésité entre cette ville et Saragosse. Le souvenir d’un billet de blog de Grégoire Ichou me faisait déjà pencher pour la première destination, choix arrêté après qu’Elsa m’ait mise en garde sur la chaleur étouffante qui règne en Aragon l’été. Mieux vaut alors ne pas trop s’éloigner de la côte !

Torres de Serranos, une des anciennes portes de la ville de Valence

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Au Pays de George Sand, une semaine dans le Berry

Au Pays de George Sand, une semaine dans le Berry

Une semaine de vacances début août, à fuir la foule des villes et des plages… Une semaine sur les petites routes isolées du sud du Berry, à rouler dans un paysage verdoyant, sur les traces de George Sand. Une certaine idée du paradis cyclotouristique !

L’église de Nohant, face au château de George Sand.

Le choix de notre destination estivale est en grande partie le fruit du hasard… et comme le hasard fait bien les choses ! Initialement, il était question de louer un gîte ou une chambre d’hôte en Bourgogne, mais les prix et les disponibilités ont bien vite eu raison de nos ambitions… Une amie m’avait vanté les beautés du lac de Vassilière, dans la Creuse… peut-être un peu trop loin du train et sans point du Brevet des Provinces Françaises à valider dans les environs. Parcourant ma carte numérique des « rêveries cyclotouristiques », j’explore virtuellement les environs… Mais quel est cet amas de sites BPF réunis dans un minuscule périmètre d’une cinquantaine de kilomètres de diamètre ? Sud du Berry, Nohant… le pays de George Sand ! Je rêve depuis longtemps d’aller découvrir la maison de l’écrivaine, gérée par le CMN. Voilà le lieu idéal pour nos vacances !

A vélo dans le Berry. Photo C. Noisel

Nous louons, à la Ferme des vacances (rien que le nom est une promesse !) une chambre en demi-pension qui rentre pile dans notre budget (50 euros la nuit, 72 avec le repas du soir)… Voilà une affaire rondement menée !
Nous optons pour une arrivée en train à Argenton-sur-Creuse, nous ferons le reste du trajet (60 km) à vélo, à notre rythme. Lire la suite

De Paris au Mont-Saint-Michel : la Véloscénie (partie 2)

De Paris au Mont-Saint-Michel : la Véloscénie (partie 2)

Fin mai, je suis partie à vélo sur les routes de Normandie (principalement mais pas que…) pour rallier à vélo Paris au Mont-Saint-Michel en suivant la Véloscénie, un itinéraire de cyclotourisme. Dans le précédent billet, je vous proposais le récit des quatre premiers jours de notre voyage, de Paris à Alençon. Place à la suite de l’itinéraire ! Aujourd’hui, je vous mène d’Alençon au Mont ! 

Sur la Véloscénie. Photo C. Noisel

Des questions sur le cyclotourisme et sur notre expérience ? Posez-les moi dans les commentaires ! Je vous proposerai prochainement un FAQ du cyclotouriste débutant !

Parcours officiel de la Véloscénie – carte interactive provenant du site officiel (cliquez sur le lien pour y accéder)

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De Paris au Mont-Saint-Michel, la Véloscénie (partie 1)

De Paris au Mont-Saint-Michel, la Véloscénie (partie 1)

Fort satisfaits de notre première expérience de cyclotourisme le long de la ViaRhôna à l’été 2016, nous étions bien déterminés à enfourcher à nouveau nos bicyclettes pour de nouvelles aventures. J’avais depuis plusieurs mois en tête de parcourir la Véloscénie, cet itinéraire qui relie Paris au Mont-Saint-Michel. Profitant d’un pont de l’Ascension prolongé, nous nous sommes lancés pour huit jours sur les petites routes et voies vertes d’Île-de-France, du Centre et de Normandie. Un itinéraire très vert et très culturel !

La Véloscenie, 450 kilomètres à parcourir à bicyclette de Paris au Mont-Saint-Michel. Photo C. Noisel

Note 1 : Mon appareil photo ayant subi un grave accident au début du séjour, la plupart des photographies qui illustrent cet article sont l’oeuvre de mon compagnon, Christophe. D’autres proviennent de Wikipédia (elles sont alors créditées). Vous reconnaîtrez les miennes aux blancs saturés ! RIP mon capteur de luminosité).

Note 2 : le récit de ce voyage étant très (trop ?) long, je le publie en deux parties, rendez-vous lundi pour la suite !

Parcours officiel de la Véloscénie – carte interactive provenant du site officiel (cliquez sur le lien pour y accéder)

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Trois siècles de tourisme à Paris

Trois siècles de tourisme à Paris

Paris est une des destinations les plus prisées des touristes : chaque année, ils sont des millions à fouler le trottoir des Champs-Elysées, les parquets du Louvre et les pavés de Montmartre, irriguant tout un pan de l’économie française.  Alors que les récents attentats inquiètent sur la vitalité du secteur, la galerie des bibliothèques de la ville propose un regard sur trois siècles d’histoire du tourisme dans la capitale.

Jules Chéret, Champs-Elysées. Jardin de Paris, affiche lithographiée, 1890, Gallica/BnF
Jules Chéret, Champs-Elysées. Jardin de Paris, affiche lithographiée, 1890, Gallica/BnF

Je ne pouvais pas rater cette exposition qui croise plusieurs de mes centres d’intérêt : l’histoire de Paris, mais aussi l’histoire du tourisme, pratique qui m’interroge continuellement depuis que je voyage moi-même. En 2014, dans le cadre de mon master à l’École des Chartes, j’avais travaillé sur les guides de Paris au XVIIIe siècle ; la rencontre avec Damien Petermann, doctorant qui consacre ses recherches aux représentations des villes à travers le tourisme avait achevé de me passionner pour ce champ d’études.

Affiches promotionnelles pour Paris, années 60 ou 70
Affiches promotionnelles pour Paris, années 60 ou 70

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