Une France en miniature : le musée des plans-reliefs

Une France en miniature : le musée des plans-reliefs

Au dernier étage des Invalides, sous les toits, il y a un musée aussi fabuleux que méconnu, bien qu’il ait fait en 2012 l’objet d’une très belle exposition au Grand Palais. J’ai nommé le musée des plans-reliefs, ou comment faire le tour des cités fortifiées françaises sans quitter la capitale !

Plan-relief de Besançon

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Israël Silvestre ou une invitation à la promenade dans la France du Grand Siècle

Israël Silvestre ou une invitation à la promenade dans la France du Grand Siècle

Des centaines d’estampes, des dizaines de dessins — moins connus, il est vrai — : voici l’œuvre d’Israël Silvestre, un des plus célèbres graveurs de vues topographiques du XVIIe siècle. Son crayon et sa pointe ont immortalisé les plus beaux points de vue de la France d’alors (on ne disait pas encore panoramas), façonnant et fixant l’image de quelques remarquables châteaux depuis disparus ou de perspectives urbaines aujourd’hui transformées.

Israël Silvestre, Vue du collège des Quatre-Nation, Plume et encre brune, noire et grise, lavis gris et brun-vert, vers 1670, Paris, Musée du Louvre

Israël Silvestre : en dehors des amateurs d’estampes et des passionnés du Grand Siècle, qui a retenu son nom ? Et pourtant, tant de fois ses gravures ont été reproduites ! Besoin d’évoquer un château du milieu du XVIIe siècle ? C’est certainement une gravure de Silvestre que l’on reproduira. Mais au-delà de ces quelques eaux-fortes tant de fois montrées, que faut-il retenir de sa carrière ?

Israël Silvestre, Château et parc de Meudon, vus du côté du village de Fleury, Graphite, plume et encre brune, lavis brun, aquarelle, 1687, Paris, Musée du Louvre

Jusqu’au 25 juin 2018, le Musée du Louvre consacre une belle exposition à Israël Silvestre, renouvelant profondément la connaissance que nous avons de cet artiste, notamment par la mise en avant de ses dessins, jusqu’alors injustement méconnus. Lire la suite

Une visite au Musée Granet à Aix-en-Provence

Une visite au Musée Granet à Aix-en-Provence

Profitant d’une intervention à l’Université d’Aix-Marseille, j’ai consacré quelques heures de mon séjour à la découverte du Musée Granet… Le Musée Granet, un nom familier à mes oreilles, qu’il me semble avoir lu ou écrit mille fois lorsque j’étais étudiante en histoire de l’art. Pour autant, je n’avais jamais eu l’occasion d’en découvrir par moi-même les trésors. C’est désormais chose faite.

Scénographie des salles d’exposition de peintures du Musée Granet à Aix-en-Provence

Du Musée Granet, je ne vous parlerai pas des Cézanne. Du moins, pas dans cet article, car le sujet est si vaste qu’il mériterait bien un billet à lui tout seul (il faisait d’ailleurs l’objet d’une exposition temporaire lors de ma visite).

La visite commence au sous-sol, où se déploient les peintures anciennes (XVe-XVIIIe siècles). Surprenante idée : habituellement, ce sont les collections d’archéologie que l’on relègue dans les sous-sols, bien plus rarement les tableaux (cela dit, à Granet, les objets archéologiques aussi sont au sous-sol). Lire la suite

Trésors néerlandais : les collections d’Aix-la-Chapelle invitées au Musée des Beaux-Arts de Reims

Trésors néerlandais : les collections d’Aix-la-Chapelle invitées au Musée des Beaux-Arts de Reims

Intriguée par les photographies postées sur Twitter par Maxence Hermant de l’exposition temporaire du Musée des Beaux-Arts de Reims, j’ai profité de mon séjour en Champagne pour aller la découvrir de mes propres yeux. En fait d’exposition, c’est plutôt un accrochage temporaire d’une douzaine d’œuvres issues des collections du Suermondt-Ludwig-Museum d’Aix-la-Chapelle. Pour fêter les cinquante ans de jumelage entre ces deux villes, leurs musées respectifs ont décidé d’échanger, le temps de quelques mois, une douzaine d’œuvres de leurs collections. Les Corot du MBA de Reims se sont offert un séjour en Allemagne, remplacés sur les cimaises par une sélection de belles pièces de la peinture néerlandaise du XVIIe siècle conservées à Aix-la-Chapelle.

Frans Snyders, La chouette appelant, autour de 1620, Huile sur bois, 64x 106 cm, Suemrondt-Ludwig Museum, Aix-la-Chapelle.

Dans le cadre de cette programmation anniversaire, le Suermont Ludwig Museum a donc choisi de montrer au public rémois un ensemble représentatif de ce qui forme le point fort de sa collection : la peinture néerlandaise du XVIIe siècle. La sélection est constituée de douze œuvres, des natures mortes, quelques scènes de chasse et une représentation de basse-cour.

L’accrochage est certes restreint, mais il brille par sa cohérence et la beauté des œuvres, qui occupent longuement le regard… il y en a des choses à voir ! Je regrette bien que la photo soit interdite dans cette exposition (quelle bêtise !), car j’aurais aimé vous montrer tous les détails qui ont retenu mon attention.

L’affiche de l’exposition « Regard sur… chefs-d’oeuvre néerlandais du Suermondt-Ludwig-Museum d’Aix-la-Chapelle » au Musée des Beaux-Arts de Reims

Je vais, avec l’aide du Petit Journal, fascicule gratuitement remis à tous les visiteurs (quelle bonne initiative !) et aux clichés, souvent médiocres, que l’on trouve sur internet, tenter de vous résumer ma visite. Lire la suite

Grégoire Ichou ou l’art comme vous ne l’avez jamais entendu

Grégoire Ichou ou l’art comme vous ne l’avez jamais entendu

J’ai eu l’immense chance de découvrir l’exposition « Rubens, portraits princiers » dans des conditions toutes particulières, guidée par Grégoire Ichou, un conférencier… qui est aussi chanteur lyrique !

Grégoire Ichou devant l’autoportrait de Rubens au Musée du Luxembourg. Photographie par Antoine Vitek (Culturez-vous)

Ce guide très singulier (« ténor conférencier ») propose aux visiteurs une formule toute originale : connecter les œuvres exposées (ici des peintures) avec des morceaux musicaux. Et là où ça devient génial, c’est que plutôt que de nous faire écouter des enregistrements, Grégoire Ichou interprète lui-même chaque extrait. Une performance époustouflante !

Rencontre avec un guide conférencier vraiment pas comme les autres. Lire la suite

Le château de Maisons, un chef-d’oeuvre de l’architecture classique

Le château de Maisons, un chef-d’oeuvre de l’architecture classique

Voyageur étranger à Paris au XVIIIe siècle, il est probable que l’on vous aurait conseillé la visite au château de Maisons. Des environs de la capitale, c’est l’une des demeures dont les guides touristiques d’alors recommandent le plus vivement la visite – après les palais royaux, évidemment. Trois siècles plus tard, le château de Maisons n’a pas perdu sa réputation : il est aujourd’hui encore considéré comme le chef-d’oeuvre de François Mansart, un des plus fameux architectes de la première moitié du XVIIe siècle.

L’escalier du château de Maisons, à Maison-Laffitte

L’histoire du château de Maisons commence en 1629 quand René de Longueil hérite de la seigneurie de Maisons-sur-Seine (aujourd’hui Maisons-Lafitte) qui appartient à sa famille depuis un siècle et demi. Descendant d’une longue lignée de parlementaires, René de Longueil connaît une ascension sociale remarquable : au cours de sa carrière, il va cumuler les charges les plus prestigieuses, jusqu’à être nommé (brièvement) surintendant des Finances du Roi, puis Ministre d’État.

Enrichi par la fortune de son épouse Madeleine de Crèvecœoeur et par son habileté financière, René de Longueil veut affirmer sa nouvelle posture sociale en élevant, à l’emplacement du vieux manoir familial, un château non pas à la pointe de la mode, mais qui fasse la mode. René de Longueil a un atout de taille : le terrain qu’il possède est plein de potentiel, idéalement situé à mi-chemin entre Paris, la capitale, et Saint-Germain-en-Laye où le roi, Louis XIII, séjourne régulièrement.

Vue depuis les toits du château de Maisons à Maisons-Lafitte

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Nouvelle enquête sur une matrice d’après Le Brun

Nouvelle enquête sur une matrice d’après Le Brun

Les hasards de la vie sont parfois surprenants : vendredi soir, en sortant d’une formation sur l’estampe que je donnais à Merideck (Mediaquitaine) avec Astrid Mallick, nous avons traversé un marché d’antiquités brocante bordelais. Je prêtais un oeil bien distrait jusqu’à ce qu’une plaque de métal brillant attire mon regard : « oh, une matrice d’estampe ! ». Après quelques jours d’hésitation, la plaque en question a rejoint ma collection personnelle, d’une part parce qu’elle illustre une technique (le burin mêlé à l’eau-forte) dont je n’avais jusqu’ici aucun témoignage parmi mes matrices, mais surtout parce qu’elle restait à identifier précisément… Voilà de quoi alimenter une nouvelle enquête sur ce blog !

Une nouvelle matrice gravée dans ma collection
Une nouvelle matrice gravée dans ma collection

Du premier coup d’oeil, avant même de m’approcher de l’objet, une certitude : nous avons là une gravure d’interprétation de la fin du XVIIe siècle ou du début du XVIIIe. Une gravure d’interprétation, c’est-à-dire une estampe réalisée d’après un modèle, le plus souvent peint. Tout l’art du graveur d’interprétation consiste à traduire les qualités picturales de l’original au moyen du vocabulaire graphique propre à l’estampe, fait de tailles et contre-tailles. Lire la suite

Dessin de Le Brun, Minerve

De sanguine, de pierre noire et d’encre, dessins français du XVIIe siècle

Il ne vous reste que quelques jours pour voir l’exposition « Dessins français du XVIIe siècle » et y admirer quelques-uns des fleurons du département des Estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France, dont certains sont des inédits récemment redécouverts.

Michel corneille, dessin Hercule
Michel Corneille le père, Hercule, pierre noire avec rehauts de craie blanche, BnF

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Fêtons l’estampe – 26 mai 1660, la gravure comme art libre

Fêtons l’estampe – 26 mai 1660, la gravure comme art libre

Le 26 mai, des dizaines d’ateliers, musées, galeries à travers toute la France fêtent l’estampe. Mais pourquoi cette date, le 26 mai? Ce jour là, on commémore un événement majeur de l’histoire de l’estampe, l’arrêt de Saint-Jean-de-Luz, qui, le 26 mai 1660 confirme la gravure comme un art libre.

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Abraham Bosse, L’atelier du graveur au burin et à l’eaue-forte (détail), 1643, BnF/Gallica

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